QUI ES-TU FRANCIS ?

QUI ES-TU FRANCIS ?

Un jour, il n’y a pas longtemps, je n’avais pas le moral. Tout ça à cause de la Littérature. Cela faisait longtemps que je m’étais résigné à ne pouvoir communiquer ’en livre’ qu’avec une très petite frange de la population. Je ne me retrouvais plus en Nick Hornby, Houellebecq me décevaient et Moix faisait du cinéma. Par hasard, je fis l’acquisition d’un bouquin qui s’appelait "Buffet à Volonté" de Francis Mizio. Pourquoi ? simplement, comme l’acheteur moyen, par l’alléchante couverture de carottes râpées et de nappe aux olives.

Auteur de polar déjanté, Mizio me permit de rire dans un livre qui est l’auto-fiction d’un Auguste. Clown devenu misanthrope à trop aimer les hommes. C’était très très bon signe. Imaginez le pitch : un auteur non conventionné qui s’offre un extra de vacances pour ses enfants dans un village-vacances contre un petit stage écriture.

Ce livre, remplis de digressions, de sable, de fiel ironique et tendre m’a profondément donné la pêche. Au point de me retrouver à chercher ses autres livres et à le contacter pour une brève e-terview. Je vous la livre ci-dessous et vous conseille de vous précipiter sur ce buffet à volonté, car il est pour une fois de bonne qualité !

Qui êtes-vous Francis ?

J’ai longtemps cru le savoir : je ne sais plus. Je cherche, mais je manque dorénavant d’imagination.

Que faites-vous de vos journées ?

Je suis en apnée en milieu crétin.

Ecrivain c’est encore d’actualité ?

Non, c’est fini. Avec le recul, je ne sais pas si je l’ai jamais été vraiment.

S’il fallait sauver l’humanité par la lecture vous vous y prendriez comment ?

Je crains qu’il ne faille pas sauver l’Humanité. Elle ne le souhaite au fond pas elle-même, puisqu’elle en fait la démonstration chaque seconde.

Quel est votre cheval de bataille en ce moment ?

Retrouver une solution pour ne plus être contraint d’aller travailler pour d’autres.

La cause de votre dernière déprime ?

Un quart d’heure après minuit, le soir du réveillon de nouvel an, j’ai appelé les flics car mon voisin du dessous frappait cette fois encore très violemment sa femme. Elle hurlait, appelait au secours, c’était abominable. Ma dernière déprime a été causée par le constat que je n’osais pas aller seul affronter ce taré et que l’année commençait bien mal pour elle.

Journaliste et humaniste font-ils bon ménage ?

Oui, il en reste. Très peu hélas. Par exemple : Jean Hatzfeld, Svletana Alexievitch, Sebastião Salgado (quoique lui ne soit pas vraiment journaliste)...

Un lecteur du Figaro peut-il aimer Francis Mizio ?

Les lecteurs du Figaro m’aimeront si un jour mes bouquins sont vendus chez Sotheby’s ou imprimés sur des soutanes griffées, enfin j’imagine.

« Buffet à Volonté » a-t’il rencontré son public ?

Oui. Compte tenu qu’il a été relativement bien distribué par le distributeur Vilo, avant qu’il ne dépose le bilan et plante donc deux mois après sa naissance l’éditeur de ce livre. Mon “noyau dur” de lecteurs a dû le lire, vue les remontées que j’en ai, plus abondantes qu’avec les autres livres. En revanche, il était destiné moralement à des gens qui, eux, ne lisent pas.

Quel est le comble du malheur quand on est en short dans un village vacances ?

Pour ceux qui aiment j’imagine que c’est avoir oublié ses mots fléchés, perdre aux jeux apéro, ne pas avoir “sa” table, ne pas pouvoir en reprendre au buffet... Il y en a aussi qui sont en shorts, dans les villages de vacances situés à l’étranger. Mais comme ce sont ceux qui ratissent les parterres, on ne s’en souciera pas. Ils ne sont pas malheureux. Ils ont un bon job qui fait vivre 15 personnes.

D’où vient la lumière ?

Jonathan Swift : “Modeste proposition pour les enfants pauvres d’Irlande”. 2 euros environ aux Editions Mille et Une Nuits.

Que mange un écrivain ?

Personnellement, ce furent des couleuvres. Peu, mais beaucoup trop.

Donnez-moi la recette d’une sieste idéale ?

Celle qui n’a pas été réprimée, mais assouvie dès que le besoin s’en faisait sentir.

Connaissez-vous Guillaume Durand ?

De nom. Des articles dans la presse. J’ai vu aussi cet abruti sur une affiche. Il faisait le mort pour défendre la liberté de la presse. Se faisant, il jouait au journaliste qui risque sa vie à cause de son travail.

Quelle rubrique de Télé 7 jours (vous qui n’avez pas de télé) aimeriez-vous tenir chaque semaine ?

Je ne sais pas quelles sont leurs rubriques. La dernière fois que j’ai dû tenir un télé 7 jours c’était chez mon grand-père, j’avais une dizaine d’années.

Quel est le nec plus ultra de la brouette ?

Si l’on se passionne pour elle, c’est indubitablement sa capacité à pouvoir nous transporter.

Que faites- vous de vos dimanches ?

Je me ravis de retrouver ce jour-là une existence, pour moi, normale.

Le comble de la parano selon vous ?

C’est de ne pas l’être assez.

Pouvez-vous m’indiquer comment devenir un écrivain célèbre ?

Faites de la télé.

Francis MIZIO sur le Net

Francis MIZIO sur le Net