LES FRÈRES BOGDANOV

LES FRÈRES BOGDANOV

Ils brillaient comme deux prunelles sur un visage.

S’imposaient ainsi qu’une double pépite d’intelligence. Incarnaient les yeux accordés d’un regard plein de lumière.

Ils formaient un duo mais ne montraient d’eux qu’une seule et même face : celle de la pensée radieuse et de la vérité exacte.

Cette paire d’encéphales symbolisait la partie solaire de l’Homme.

Chacun était un cerveau unique doublé de son propre reflet. De cette association résultait un système en miroir, à l’image des étoiles binaires qui gravitent entre elles pour réfléchir encore plus dans le ciel.

Animés des meilleurs sentiments, l’imaginaire leur montrait la voie à suivre et la raison guidait leurs pas. Aussi éclairés que poètes, ils avançaient avec audace, décollaient avec légèreté du sol des certitudes puis s’envolaient à vitesse folle vers l’inconnu.

Ils gardaient certes leur esprit critique en toutes circonstances mais, parce qu’ils étaient également croyants, ils voguaient dans leurs hautes théories l’âme toujours confiante.

Une flamme sacrée brûlait dans ces jumelles cervelles. Il y avait chez les frères Bogdanoff une curiosité intarissable pour le vrai. Une soif inextinguible pour la connaissance. Un émerveillement permanent pour l’Homme, le monde, l’Univers. C’est à dire pour le rêve et le réel. En un mot, pour la Création.

Partis si promptement de notre Terre, ils ont rejoint d’autres horizons avec d’autres questions.

En quête de Graal mathématique, à travers leurs équations ils cherchaient essentiellement les plans de Dieu.

A présent que ces astres sont morts je crois que, bien au-delà de leurs savants calculs, ils ont finalement trouvé l’infini.

Raphaël Zacharie de IZARRA