Jann Halexander, l’album Consolatio

Jann Halexander, l'album Consolatio

Jann Halexander, né Aurélien Makosso-Akendengué le 13 septembre 1982 à Libreville, est un chanteur, acteur et réalisateur franco-gabonais.
Petit-neveu du chanteur gabonais folk Pierre Akendengué, initié très jeune au piano, il se tourne en 2003 vers les arts du spectacle, étant comparé à ses débuts à Jean Guidoni. Il a publié une dizaine d’albums, tout d’abord à son compte, puis sous différents labels depuis 2008. Le 22 mars 2013, il fête ses 10 ans de carrière à l’Auguste Théâtre (anciennement l’Espace la Comedia), à Paris. Surtout connu pour sa chanson À table, il est essentiellement un artiste de scène. Il s’est produit en France mais également en Belgique et en Allemagne. Il aborde les thématiques du métissage, de la famille, du voyage, de la différence.
En 2006, il joue le rôle d’un baron dans un court-métrage de Rémi Lange, Statross le Magnifique, aux côtés de Pascale Ourbih. Il compose également la musique du film Devotee du même réalisateur en 2008.
Il a fait l’objet d’un paragraphe dans l’ouvrage Les Noirs dans le cinéma français, de Régis Dubois (2012, the Book Edition). Le biographe Bernard Violet lui consacre une page dans son ouvrage sur Yannick Noah, Yannick Noah, le Guerrier pacifique (éditions Fayard), en 2009. En 2010, le biographe et parolier Alain Pozzuoli lui consacre deux pages dans son ouvrage Sexy Songs (éditions Didier Carpentier), sur l’érotisme dans la chanson, en évoquant le titre J’aimerais j’aimerais.
Le 28 novembre 2010, il se confie sur sa position à part dans le milieu musical et dans la société, dans l’émission L’Amour en tous genres, sur France 3.
Il se produit le 21 janvier 2017 au Café de la Danse, à Paris, dans le cadre du spectacle Une Aurore se lève, aux côtés de Tita Nzebi, Jearian, François N’Gwa, pour le respect de la démocratie au Gabon, en interprétant notamment Aucune Importance et Papa, Mum. Le 3 février 2018, il assure l’ouverture du spectacle ’Clair de Lune’ de nouveau au Café de la Danse, dont la tête d’affiche est Tita Nzebi. Le 14 février, l’émission Afronight lui consacre une demi-heure d’interview sur la chaîne du câble Télésud. L’artiste évoque son parcours, sa famille, le poids du Gabon dans son parcours. Il évoque son enfance à Libreville dans la chanson C’était à Port-Gentil qui sort le 20 juillet sur les plates-formes digitales. Il fête 17 ans de carrière le 5 octobre 2020 au Théâtre Michel (Paris).

Un artiste qui a sorti en ce mois de mai 2021 son album « Consolatio » (Le premier extrait choisi pour nous dévoiler une partie de son album (distribué par Lalouline Publishing) a été ’Rester par Habitude’. Un morceau dont le clip a été réalisé par Monique Hottier, met en scène deux couples, un homosexuel et l’autre hétérosexuel, qui se déchirent, usés par la routine du quotidien. Un clip aux allures de court-métrage et qui nous rappelle les engagements du chanteur, lui qui avait signé en 2019 une tribune contre la pénalisation de l’homosexualité au Gabon.
Nous rappeler que l’amour est la plus grande des forces, celui qui peut nous rendre incassable, intouchable, fort, peut aussi nous détruire ou nous enfermer dans un quotidien fait de petites habitudes.
L’amour dans toute sa largesse peut être passion, amitié, mais surtout sans lui il est bien difficile d’affronter le monde. Aimer et être aimer, une des plus belles choses qui peut exister, c’est bien la valeur sûre pour affronter la vie. Mais celui ci peut devenir dévastateur si l’habitude efface peu à peu la passion. Aimer au quotidien et non par habitude, facile à comprendre, on peut en sourire même à la lecture, mais à vivre ceci est bien la chose la plus difficile qu’il soit et surtout n’épargne personne. Laissons nous guider par le texte et la voix de cet artiste, la sagesse et une grande lucidité sont au cœur de ce projet. Le clip s’associe parfaitement au sujet pour rendre le tout simple, fort, efficace, et surtout où l’émotion à sa place durant l’intégralité des 4 min 12.

Aux côtés de l’artiste dans le clip, apparaissent la chanteuse lyrique gabonaise Chrisna Leonie et l’écrivain congolais-vietnamien Berthrand Nguyen Matoko, écrivain à qui on doit le roman ’Le Flamant Noir’ (Editions l’Harmattan, 2004), premier roman africain francophone à évoquer la question LGBT, et également danseur-chorégraphe de la célèbre chanteuse congolaise Abéti Masikini (1954-1994).

 Le texte ’Itonda’ en introduction du clip est récité par l’écrivain Léonard Makosso-Akendengué (’Notre frère et ami le Caméléon’, 2016, Editions Les Impliqués), par ailleurs père du chanteur. Il est en langue myènè, une des nombreuses langues bantoues du Gabon. ’Itonda’ veut dire ’amour’.

Un artiste engagé, qui aborde durant cet album des sujets forts avec des mots toujours justes. Un plaisir à l’écoute pour les fans de la première heure, et une très belle découverte pour les nouveaux adeptes. Il en dégage une émotion indéniable qui ne peut laisser insensible, si l’objectif était bien dans le partage en musique pour cet artiste, la réception se fera sans aucun doute possible du côté du public.

Lien YouTube du clip « Rester par habitude »
https://www.youtube.com/watch?v=S6FGfo5Z-0M

Lien de la page YouTube de l’artiste
https://m.youtube.com/channel/UCIIaRwqOB1JlJT0LWDs9NTw

Crédit photo Pablo Korsakov