Interview de l’Artiste MARK TEMLETT

Interview de l'Artiste MARK TEMLETT

Rencontre avec un artiste, furieusement, en phase avec son temps, un anglo-finlandais, francophile, qui vit et travaille à Paris, Mark Temlett qui nous offre une oeuvre ludique, colorée, surréaliste, fantasque, imaginative qui fin de larges clin d’yeux à la mémoire collective artisique et socio-politique et à la bande dessiné. Un travail très pertinent et impertinent qui donne le sourire, est séduisant et moderne.

A lire et à partager au plus grand nombre.

1. Bonjour Mark tu es donc un anglo-finlandais francophile qui vit à Paris et qui a délaissé le monde de la finance pour ne faire que de l’Art. Tu as toujours voulu être un artiste ?

Bonjour Fréderic, merci beaucoup d’avoir pris le temps de préparer cette interview par écrit, cela me touche beaucoup !
Oui, c’est vrai, depuis mon enfance, j’ai toujours aimé vivre guidé par mon imagination et m’exprimer avec un crayon sur du papier. Enfant, j’ai commencé très tôt à dessiner des personnages issu de mon imagination et aussi à reproduire les illustrations de mes livres pour enfants, je dessinais sur les nappes en papier quand j’étais au restaurant avec mes parents, je dessinais pendant les cours à l’école sur mes cahiers et sur mes livres de classe, je dessinais au tableau quand la maîtresse s’absentait… j’ai continué à dessiner jusqu’à dans mon adolescence, en créant des B.Ds à l’encre de Chine avec des stylos d’architectes, représentant mes amis et moi-même dans des histoires rocambolesque qu’ils avaient vécus où que j’avais témoigné de mes yeux.
Je dessinais en cours, durant la pause déjeuner et le soir après les cours, les weekends et pendant les vacances. J’ai aussi dessiné pour le journal de l’école. C’était un véritable mode de vie, une manière de mettre en image mes pensées et de m’exprimer dans un langage visuel qui suscitait l’amusement chez certains et le mépris chez d’autres, mais qui suscitait une émotion dans les deux cas.

2. Il y a beaucoup de champs référentiels dans ton travail, c’est dense, cultivé, subtil, drôle et ludique comme une sorte de comics très artistique et percutant comme une publicité haut de gamme non ?

Oui, plus récemment, J’ai repris goût d’exprimer mon imagination sous forme de dessins représentant des voyages oniriques avec quantités de messages, de symboles, d’énigmeset de sous-entendus que l’on découvre et redécouvre chaque jour sous un nouvel œil. Une véritable odyssée spirituelle, parsemé de subtilités qui se dévoilent sous notre regard au fur et à mesure telle une suite d’images divulguant une histoireque chacun peut interpréter à sa guise selon sa fantaisie.
La composition de l’image et l’usage des couleurs fait en sorte que le dessin marque l’esprit comme une publicité.

3. On sent un amour de la France et de Paris dans certains de tes tableaux, pourquoi as-tu décidé de vivre en France alors que tu pourrais vivre partout ailleurs ?

Oui, J’aime beaucoup vivre à Paris, j’ai grandi dans cette ville dans la zone frontalière entre le 15ème et le 7ème arrondissement, néanmoins, Je suis parti vivre dans le sud de la France, puis aux Etats-Unis et en Angleterre, mais je reviens toujours à Paris où chaque rue m’évoque un souvenir et où il y a tellement d’endroits à découvrir encore, d’ailleurs un de mes tableaux représente un soir d’été au Champ de Mars. « Belle Epoque » que j’ai peint pendant le confinement, une scène qui d’habitude paraissait quotidienne était devenue alors, illégale.

4. Tes œuvres colorées sont des clins d’œil perpétuels à l’histoire de l’art, il y a de l’art dans l’art tout en imprimant ton propre style comme si tu revisitais le monde de manière joyeuse, décalée, surréaliste, fantasmagorique et positive.....

L’histoire de l’art est un ensemble regroupant des sources d’inspiration d’une magnitude intense, le moindre détail anodin peut faire germer dans mon esprit une graine qui deviendra une œuvre totalement unique sans aucun rapport avec l’œuvre originale, c’est aussi possible avec une phrase, un mot, une situation, un objet, l’inspiration se dissimule autour de nous, il suffit seulement de l’entendre nous chuchoter à l’oreille, je pense que mes œuvres sont vraiment les reflets de ma personnalité, de mon sens critique, mêlé à un humour subtil. C’est en partie avec ces éléments que je construis mon univers.

5. On dirait bien que la Covid et les confinements t’ont bien inspirés ?

Nous nous sommes plongés depuis peu dans un univers qui nous a ouvert de nouvelles portes et de nouvelles sources d’inspirations qui nous étaient totalement inconnu jusqu’ à maintenant, Apportant une nouvelle vision du monde avec une multitude de thèmes à explorer qui resteront dans l’inconscient longtemps après la fin du cataclysme. J’ai peint le tableau « Machine Infernale » qui est un subtil mélange de tristesse, de mort, de surréalisme, d’humour et de vérité de cette apocalypse après avoir lu le journal et observer le comportement humain. C’était comme si le surréalisme avait pris le dessus sur la réalité.

Le tableau « Forget me not » est aussi une œuvre percutante pour diverses raisons subtiles, représentant un pot de fleurs du Covid avec un brassard noir sur le pot, les fleurs pour les morts, avec des couleurs attirantes comme une véritable fleurqui nous attire. Une personne qui avait contracté le virus m’a partagé son expérience d’avoir perdu le sens de l’odorat et en voyant ce tableau, m’a-t-il confié, qu’une fleur sans parfum représentait bien son sentiment du mal de cette l’époque.

6. L’humour ce n’est pas commun chez les autres artistes, c’est pour toi une manière de prendre une distance critique avec le monde ?

Oui, c’est une manière de vivre et d’observer le monde, prendre de la distance pour avoir une vue d’ensemble sur la vie. Il faut être honnête avec soi-même, l’humour est très souvent le fondement idéale pour construire quelque chose de sérieux.

7. Tu fais environ une œuvre par mois, c’est régulier mais ça montre un gros travail pour chaque création...c’est quoi une œuvre réussie et aboutie selon Mark Temlett ?

Oui, créer une œuvre pour moi, nécessite un travail de réflexion c’est un peu comme écrire une histoire chaque protagoniste a son rôle à jouer dans la composition, trouver un simple détail peut prendre des heures, des semaines ou des mois. La sélection des couleurs est aussi un travail à lui tout seul.
C’est un travail qui nécessite beaucoup de concentration, de sérieux, de rigueur et de discipline
Et paradoxalement, après l’effort, une œuvre aboutie est une œuvre qui me donne le sourire.

8. Ton travail m’apparaît comme la création d’un monde parallèle et historique en caricaturant le monde réel, est-ce que je me trompe ?

C’est un monde parallèle et principalement un rêve composé de souvenirs lointains qui fait remonter à la surface des bribes culturelles, des souvenirs lointains, des scènes de vie, des moments de vie, de peur, de bonheur et aussi plus récemment une inspiration des temps dans lequel nous vivons qui est une véritable nouveauté à l’échelle mondiale puisque nous sommes tous concernés directement.

9. Si tu avais un empire qu’en ferais-tu ?

Si j’avais un empire, il serait vaste comme un tableau que l’on ne pourrait encadrer, remplit d’animaux imaginaires comme un jardin d’Eden sans pommiers, ni serpents où les Hommes vivraient en paix.

10. Quels sont tes grands projets artistiques ?

J’ai eu beaucoup de chance avec mes projets artistiques jusqu’à maintenant, j’ai commencé il y a très peu d’années àexposer. J’ai fait ma première exposition de dessins dans un café, puis dans un cabinet d’architecte, puis dans un atelier/galerie, j’ai aussi fait une couverture de livre de sciences fiction pour un romancier, puis dans une très belle galerie d’art moderne à Bruxelles dans le centre pas loin du Musée Magritte où je suis en résidence depuis 3 ans et puis dans une galerie de street art et de pop art dans le carré d’or à Paris en compagnie d’artistes tel que Banksy, M.Chat, Jonone, Robert Combas, Jeff Koons. Puis dans une galerie représentant des lithographies d’artistes tel que Marc Chagall, Man Ray, Pablo Picasso, Takashi Murakami, Adami, Hans Hartung. Et aujourd’hui à nouveau dans une galerie de streetart et de pop art qui représente des originaux et des lithographies d’artistes tels que JonOne, M.Chat, MissTic, Shepard Fairey, Jérôme Mesnager, Levalet, Nick Walker, Invader et beaucoup d’autres où je suis en résidence.

Mes projets artistiques seraient de continuer de suivre ce chemin et d’évoluer positivement dans cet univers comme j’ai eu la chance de le faire jusqu’à maintenant.

10. Je te laisse le mot de la fin cher Mark.

Je te remercie Fréderic pour ta curiosité et ton intérêt pour mon travail artistique, cela me fait très plaisir
Si vous voulez découvrir mon art (originaux ou printsnumérotés et signés) vous pouvez visiter :

La Galerie 50 au Village Suisse
De Jeudi à Lundi de 11 H 00 à 19 H 00
10, avenue Champaubert 75015 Paris, France
Métro : La Motte Picquet Grenelle

http://www.streetartpower.com

Sur Instagram : @temlett.mark