DANIEL HELIN bien dans ses bulles !
Cette chronique est dédiée à tous les jusqu’au bout’istes qui cherchent une nouvelle façon d’écrire, de chanter et de percevoir un artiste. Daniel Helin est quelqu’un qui a joué des marionnettes, du théâtre, du monocycle, du trapèze, de l’usine chimique, qui a tâté de la chaîne en usine, de la révolution perdue d’avance et maintenant se lance dans la musique. Avec beaucoup de cuivres, des rêves de cirque, des enfants de la balle et quelques musiciens jazzy venus prêter mains fortes à ce multi-instrumentiste.
Essayant de faire naître une montagne d’un plat CD et de la vitesse dans la prononciation, mais aussi de la gentillesse sur les chroniques chantées d’une mort annoncée, Helin s’impose dès la première écoute à nos oreilles comme une évidence.
« Boulimie » de la crasse d’une mouche et « Les Bulles » sont des chansons acides. Pleines de grossièretés comme la société. Une façon d’écrire des revendications sociales avec un tour de piste de l’orchestre. Même « Le Cochon » avec cette phrase « L’élevage en camps tue sans mesure la terre qu’on laisse à nos enfants » doit flinguer plus d’un discours ambigu. Jouant d’une ambivalence et d’un côté narquois sur la société et ses contemporains, Helin dans le rôle de l’auguste passe la ligne rouge et vient glisser des textes comme « Clarisse » ode à l’être aimé ou « un baiser sous la pluie » : simplement sublimes.
Avec ses guitares, clarinettes et percutions, son anarchie chronique, « LES BULLES » et ses textes monorimes et sans refrain sont novateurs.
« La Guerre » fout la merde et explique tout haut ce qu’est vraiment une boucherie organisée pour "kakifiés consuméristes". USA Go home et vive la bière en casiers. Croisant le regard d’un Ferré sans la méchanceté du vieil anar, ce qu’aime ce gars c’est les perdants, les animaux, le décalage horaire sur les productions aseptisées, les pauvres dragueurs de piscine « surveillant leur pine de peur qu’elle ne trique ». Comme un poisson dans l’eau il surnage penaud en attendant l’amour. Le nôtre !
crédit photo : Yves Carpentier
Les Bulles, Daniel Helin, Tôt ou Tard
Les Bulles, Daniel Helin, Tôt ou Tard