Art, Soci�t� et Sens Critique

Jean G�d�on : un po�te � l’encre vive par Eric Dubois

La po�sie contemporaine vivante est ignor�e du grand public parce que les m�dias ne communiquent pas ou si peu � son propos. Jean G�d�on n’�chappe pas � cette loi arbitraire des m�dias. On peut cependant le lire �� et l� dans certaines revues comme D�charge ou Po�sie 1, on peut aussi lire ses recueils �dit�s pour une bonne partie par Encres Vives, H�lices, Editinter et Clapas, on peut le rencontrer dans des clubs de po�sie ( � la M�diath�que Jean-Jacques Rousseau de Champigny sur Marne, parmi les membres du « Cha�non Po�tique ») ou bien l’�couter dire ses textes et aussi ceux d’autres auteurs contemporains dans les r�citals de po�sie organis�s par l’association H�lices ( au Carr� des Coignard, � Nogent sur Marne). Le dernier recueil de Jean G�d�on intitul� « Mati�res Premi�res » ( Editions Encres Vives) vient de sortir.

Jean G�d�on, po�te � l’encre vive, �crit sur les peintres « � la conjonction multicolore du ciel et de la terre » , sur les « mati�res premi�res », sur « le corps irr�m�diable/ prisonnier de ses murs », sur « la peur qui n’a plus rien � perdre/ que son ombre noire sur le mur noir » et sur « le d�sir » et ses vertiges : « labyrinthe odorant/o� se noient bouche et narines. »

Jean G�d�on est n� en 1931 et a travaill� dans le milieu bancaire. Il se consacre d�sormais � la po�sie et � la photographie et fait de nombreux voyages. Sa po�sie est d’un lyrisme retenu, synth�tique et pr�cis dans le choix des mots , parfois �rotique et souvent d’un mysticisme pa�en et obs�d� par les fins derni�res et le sens de la vie. Son dernier opus intitul� « Mati�res premi�res » publi� chez Encres Vives r�unit dans l’ensemble « Toiles » des peintres comme Soulages, Tapi�s, Pollock, Klimt, Schiele, Chagall, Zao Wou Ki, Miro. Ces vers � propos de Pollock : « On est sur le bord/ en �quilibre instable gorge nou�e… ». Toujours dans le m�me ouvrage, les ensembles « Mati�res premi�res », « La peur », « Le d�sir » et ces vers : « Cracher sur la mort/baiser la terre incestueuse/et lever les yeux vers le ciel des promesses/ne suffit plus. ». Voici sa propre notice r�dig�e par ses soins ,publi�e dans le num�ro 15 de la revue "Nouveaux D�lits" pour l’ensemble intitul� "Coup de gueule" :

Jean GEDEON �crit essentiellement et uniquement par plaisir.
Participe r�guli�rement � des lectures publiques de po�sie. A publi� une douzaine de recueils chez H�lices, Clapas, Editinter, et Encres Vives. Certains de ses textes sont �galement publi�s dans de nombreuses revues. Est donc lu, comme ses pareils importants ou obscurs, par une minuscule poign�e de lecteurs aventureux.

http://helices.fr

Bibliographie :

Ellipses (Amis de Thalie, 1998)
Sur un sentier obscur (H�lices Po�sie, 1999)
�blouissant l’obscur (Clapas, 2000)
Sur la touche liminale (Clapas, 2001)
La chair du Dieu suivi de Les b�quilles de Satan (Editinter, 2003)
Ces rives incertaines (Encres Vives, coll. Encres Blanches, 2003)
V�zelay, un r�ve de pierre (Encres Vives, coll. Lieu, 2004)
Les secrets (Encres Vives, collection Encres Blanches, 2004)
Corpus (H�lices, collection Po�tes ensemble, 2005)
R�vant la lumi�re (Encres Vives, collection Encres Blanches, 2005)
Non-lieux (Encres Vives, collection Encres Blanches, 2006)
La surface est paisible (Encres Vives, collection Encres Blanches, 2007)
Mati�res premi�res (Encres Vives, collection Encres Blanches, 2008)
**
Contributions aux revues : D�charge, Po�sie 1/Vagabondages, le Cha�non Po�tique, R�surrection, Froissart, Les Saisons du po�me, �crits Vains, Saraswati, Po�sie Terrestre, Les amis de Thalie, Nouveaux D�lits, Encres Vives…

Quelques liens :
http://www.helices.fr/helices/gedeon.html
http://pagesperso-orange.fr/pknet/poesie/jgedeon/jgedeon.htm
http://www.francopolis.net/revues/gedeon.htm

Quelques textes :

LE CHOIX

De toi � moi,
qu’avons-nous fait de ces devenirs,
de tous ces possibles qui �taient n�tres,
avant d’�tre c�d�s � l’encan.

Entre toi et moi,
pourquoi
sommes-nous rest�s en panne
tous feux �teints,
� nos carrefours en jach�re ?

Le vent soufflait tr�s fort
et sourde �tait la nuit.

******

Sur ce mince fil tendu
des souvenirs tronqu�s,
la m�moire de l’apr�s,
cette insatiable �ponge,
se nourrit aux lisi�res
par le chant des griots.

L’autre monde
rayonnant la nuit,

ses lueurs de phosphore
sur des yeux d’escarbille,

l’autre monde
de l’entre-deux sur l’entrouvert.

******

Cette opacit� des lumi�res
o� flottent des fragments de silence.
L’�paisseur et le poids des r�miniscences,
avec ses contours de plus en plus flous.

Et l’incapacit� tragique
de la machine
� tuer le temps.

La nuit le noir profond,
et pourtant
noir �clat de Soulages dans lequel on s’enfonce
au milieu de murmures.

On glisse, et pourtant
on demeure immobile,
et le ciel coule immacul�

******

Proie d�sign�e de toute naissance
par le guetteur tapi
dans nos incertitudes,

dans l’heure indivise
inscrite aux cadrans du soleil
et de la nuit obscure,

notre m�lancolie
rit pourtant aux �clats
dans ces t�n�bres.

*******

Soleil en roue libre
sur les coups de boutoir
fendant la broussaille
des muqueuses inond�es.

Fosse profonde o� flottent ces cygnes noirs.

Peau tout contre peau

osmose des sueurs.

D�sir sur d�sir ouverts.

Sp�l�ologie des profondeurs.

Entre deux parenth�ses de chair ouverte.

JEAN GEDEON

Sur ce mince fil tendu
et Cette opacit� de lumi�res
in "R�vant la lumi�re", Encres vives, coll. Encres Blanches

Le choix (De toi � moi)
in "Les secrets" Encres Vives, coll. Encres Blanches

Soleil en roue libre in « Mati�res Premi�res », Encres Vives, coll. Encres Blanches

� Encres Vives
� ERIC DUBOIS

Retrouvez Eric Dubois sur son Blog

le 23/04/2008

Impression

4 Messages

25 avril 2008 00:59, par Jean CEMELI

La po�sie est maudite comme maudits sont les po�tes et les chants d�sesp.....
- Jean G�d�on : un po�te � l’encre vive 25 avril 2008 08:54
  
  Les plus d�sesp�r�s sont les chants les plus beaux,
  Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots.
  Alfred de Musset
  - Jean G�d�on : un po�te � l’encre vive 26 avril 2008 10:14, par Jean CEMELI
    
    Tout � fait Jean G�d�on : j’allais le dire mais je ne me sens pas � la hauteur du P�lican - d’ailleurs - entre ornithologues : je vous conseille l’Albatros interpr�t� par les Voice Messengers (Lumi�re d’Automne) un joyau du Jazz vocal.
26 avril 2008 12:02, par Jean CEMELI

Rectificatif :Tout � fait Eric Dubois : j’allais le dire mais je ne me sens pas � la hauteur du P�lican - d’ailleurs - entre ornithologues : je vous conseille l’Albatros interpr�t� par les Voice Messengers (Lumi�re d’Automne) un joyau du Jazz vocal.
merci de ne pas tenir compte de ma r�ponse adress� par erreur � J G