Critique de "Toutes les femmes sont des sirènes, elles pensent avec leur queue", Julia Palombe, Editions Blanche

Critique de "Toutes les femmes sont des sirènes, elles pensent avec leur queue", Julia Palombe, Editions Blanche

Ce n’est pas un livre de genre, c’est un roman transgenre, un récit initiatique dans la plus pure et envoûtante tradition entre Aurore et Louise avec comme joli prétexte narratif, une interview d’auteure à succès qui adore faire des vagues ; de scandale et cyprine menée par une journaliste, oie blanche charmante au beau potentiel de développement sensoriel et sexuel.

« On ne naît pas jouisseuse, on le devient » dit Louise à Aurore. Alors Elle va se jeter à l’eau et devenir ce qu’elle avait enfoui au plus profond de ses entrailles, découvrir sa queue de sirène et comment celle-ci peut lui faire accéder au plaisir au sens large, celui de la liberté du choix, celui de la liberté d’assumer ses envies.

On voyage beaucoup à tous les niveaux avec ce roman au cœur de la chose la plus mystérieuse et excitante du monde, le désir féminin et ses complexités.

Un livre qui aime les femmes qui aiment les hommes et qui aiment les femmes, qui aiment, hors genres.

Un périple au cœur du corps et de l’art avec un référentiel savoureux et érudit et quelques célébrités artistiques qu’on retrouve avec plaisir, on navigue entre plusieurs époques avec en point commun, la tolérance, la curiosité et la jubilation de la rencontre et découverte de l’autre, sans culpabilités ni faux semblants. Julia Palombe mène bien sa barque, c’est doux, c’est flou, c’est évanescent comme un porno vintage, un film érotique des années 70. C’est maitrisé, malin, joyeux et jubilatoire.

C’est léger et profond à la fois, et terriblement fantasmatique. Ça donne envie d’aimer, de copuler, d’expérimenter. Ce roman est une caméra embarquée au cœur même de ce qui nous rend, terriblement vivants et épanouis.

Non conseillé aux ligues de vertu et autres moralisateurs ou ennemi(e)s des chibres turgescents et des chattes mouillées et fières de l’être...

"Toutes les femmes sont des sirènes, elles pensent avec leur queue", Julia Palombe, Editions Blanche.