La loi des cerbères

La loi des cerbères

Attention, époque dangereuse, société glissante. "L’Islam est la religion la plus con", ces mots sont ceux que Michel Houellebecq (à moins que ce ne soit ceux de Michel H., on ne sait plus très bien), aurait tenu dans Lire et qui lui ont valu un procès épique.

Certes, cette remarque n’est pas d’une grande subtilité et peu importe ce qu’on pense de l’auteur fatigué et fatiguant des Particules élémentaires mais au nom de quoi cela valait-il les prêches incantatoires de nos bonnes âmes du Coran, modèles soi-disant vertueux d’une France laique, versant dans un communautarisme risible ?

L’islam est la religion la plus con : pourquoi pas ? Quand on voit la façon dont les hommes interprètent les saints écrits, on se dit même qu’il aurait pu remplacer l’Islam par n’importe quelle autre religion.
Judaisme ? La religion la plus con !
Catholicisme ? La religion la plus con !
Protestantisme ? La religion la plus con !
Voilà, on voudrait nous faire croire que celui qui ose vous tenir ce langage, c’est un anti-tout : antisémite, anti-musulmans, anti-chrétiens et anti-cons pendant qu’on y est...

France 2002 : ce n’est (presque) plus l’Etat qui est en première ligne de la censure (ne vous inquiétez pas, on y revient. Bientôt, les prostituées ne pourront plus arpenter le trottoir, c’est Christine Boutin qui va être contente !) mais de généreuses et prudes associations (tiens, comme ce n’est pas le sujet, on n’évoquera qu’en filigrane les ridicules procès qui ont été intentés par une organisation du nom d’Enfant Bleu à l’auteur de Rose Bonbon et au génial Louis Skorecki pour propos pédophiles, tant ces relents d’ordre moral sont grotesques, tant il est pitoyable d’en être à confondre la fiction et le réel) et nos amis religieux sont souvent à la pointe du combat. Ici, une bande d’intégristes vont brûler un cinéma qui diffuse La Dernière Tentation du Christ. Là-bas, quelques mollahs s’agacent sur les Versets Sataniques de Salman Rushdie. Ailleurs, on qualifie Enderlin et Renaud Camus d’antisémites. Ah, quelle horreur !

Aujourd’hui, on en est à vouloir faire taire les esprits agités, à dénoncer la liberté d’expression au nom du respect de chacun.
Aujourd’hui, le temps est également à la confusion.
Résultat, les imbéciles n’arrivent plus à faire la différence entre Houellebecq et Fallaci.

Ah oui, évoquons une dernière fois la Fallaci car l’époque est trouble aussi. Au nom du "politiquement incorrect", on s’est beaucoup esclaffé devant le torchon de cette journaliste définitivement sinistrée. Pourtant, malgré les inepties emplies d’aigreurs racistes de la Rage et l’Orgueil, il ne nous serait nullement venu à l’esprit de demander une quelconque interdiction. Qu’elle les vomisse ses conneries, ce qui est dommage, ce n’est pas ça.
Non, ce qui fait tâche, c’est que l’on ait considéré cette oeuvre comme un brûlot, que nos chers intellectuels aient crû bon d’envahir nos quotidiens de tribunes plus ou moins révoltées.
Beaucoup de bruit pour rien, tant d’insignifiances pour si peu. Mais le phénomène audience, il faut bien le nourrir, alors par ce vent-là ou autre chose, on est pas très regardant... Polémique chic et toc ou logorrhée tout simplement navrante ?

Avant de m’interrompre, j’en étais à nos amis les censeurs, la limite rouge, elle n’est jamais très compliquée à dépasser. Tout ceci n’aide pas beaucoup à réfléchir, certes, tout cela ne favorise pas la distanciation critique, il est vrai mais pas grave, entre amalgames et terrorisme intellectuel, c’est beau quand le mot tolérance se mélange avec celui d’indigence...

Allez, pour finir, je me permets de placer ces mots du génial Woody : "If God exists, i hope he has a good excuse".
Je suis sûr que ce type-là a raté sa vocation, il aurait dû être psy.
Dieu, les religions, l’état du monde, le reste.
- ça ne va pas, petit ?
- Non, tu m’auscultes, docteur ?

L’Autre Houellebecq, le site qui dénonce les abus sectaires du houellebecquisme

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