Entretien avec l’écrivain Jessy William Lyon

Entretien avec l'écrivain Jessy William Lyon

Il est né en 1999, il a donc à peine 20 ans mais a déjà vécu plusieurs existences dont certaines chaotiques et douloureuses mais qu’importe Jessy William Lyon, le Breton moustachu et lettré écrit, écrit et écrit encore. Il est prolixe, il publie, il se bat pour partager au plus grand nombre un message positif, il est un philosophe, un sage.

Rencontre avec un dandy étonnant, et sûr de son lui qu’on suivra avec grand intérêt dans sa prometteuse carrière littéraire et artistique.

Bonjour Jessy William LYON, pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Bonjour, je m’appelle Jessy Lyon, j’ai vingt ans et je suis né en Bretagne.
Jessy William Lyon est mon nom d’auteur, j’ai commencé à écrire à mes quinze ans, aujourd’hui j’ai plus de 17 livres publiés, et une centaines de nouvelles.
J’ai grandis avec ma mère et mes trois sœurs, mon père était sdf, il dormait dans les petites rues de mon quartier. Je jouais avec mes cousins en bas de mon bâtiment, c’est ces souvenirs que j’écris le plus, les souvenirs innocents, l’âge d’or. Quand j’ai eu huit ans, mon père a enfin eu un appartement, moi qui le voyait de temps en temps avec ma sœur Suzy, nous sommes allé dormir chez lui un week-end sur deux. Et plus ça allait, plus mon père buvait, c’est après que j’ai su qu’il était alcoolique, que ma mère l’avait quitté parcequ’il l’a battue.

Au début c’était beau, je pense que j’étais trop jeune pour pouvoir comprendre tout ceci, ce monde et les problèmes d’adultes. Moi en tant qu’enfant, je ne faisais que vivre ma jeunesse. C’est au bout de quelque semaine que mon père a commencé à être violent avec ma sœur et moi, il est un homme malheureux qui a grandi dans la violence. Alors, comme seule éducation qu’il a reçu, il nous l’a retransmis sans vraiment le vouloir. Un jour de mes huit ans, il m’a battu, et c’est à ce moment que ma sœur est venue me chercher après un coup de téléphone de mon père. Elle a compris de suite quand elle m’a vue ce qu’il avait fait. J’ai ensuite cessé de le voir jusqu’à mes seize ans.
C’est après que tout a dérapé, j’étais en dépression, s’en est suivit la crise d’adolescence, l’entrée au collège, la bande de copain et les premières conneries. J’ai commencé à fumer et à boire à mes quinze ans, plutôt bon élève, je préférais sécher les cours et traîner avec mes amis en ville, à rien faire sauf fumer et boire, une façon pour moi de me délivrer du passé, du poids sur mes épaules, et des tensions avec ma mère, ainsi que l’absence du père.

À mes 16 ans, j’ai arrêté les cours après avoir fait une tentative de suicide, la psychiatrie m’a appris à me relever, et à travailler sur moi. J’ai été déscolarisé pendant un an après cela. Un an que j’ai passé à écrire et étudier sur moi, une introspection afin de mieux me connaitre et de mieux savoir ce que je voulais vraiment de moi, ce que je voulais faire plus tard, ce que j’aimais, seulement me comprendre et me connaître tout simplement.
Après cette année d’introspection, j’y ai découvert la philosophie et la littérature, j’écrivais quelque fois, sur moi, mais bien plus sur la philosophie de l’humanité, pourquoi nous sommes ? Comment le sommes nous devenus ? C’est ce qui m’a permis de passer ma seconde du lycée en moins de deux mois, en étant le premier de ma classe. Me voici en première au même lycée de ma région, le soir j’écris toujours autant, c’est une délivrance pour moi, puis je suis allé retourner voir mon père. Je ne saurais dire le sentiment que j’ai ressenti à ce moment-là, seulement un lourd regret, d’années que je ne pourrais jamais rattraper avec lui. Un souvenir enfoui qui remontait à la surface, et plus ça allait et plus je sombrais, à nouveau.

L’adolescence est l’âge de la solitude, nous sommes seul en nous-mêmes à essayer de comprendre comment le monde marche, la société qui nous piétine du pied-fort, à essayer de nous faire trouver notre "voix" professionnelle pour notre avenir, et les disputes avec ma mère, ça devenait de plus en plus difficile à la maison le soir. J’ai décidé de partir, dormir chez un ami, "squatter" en essayant de ne pas abandonner les études. Mais je n’ai pas réussi, par le charme de la solitude dans nos moments de tristesses, l’alcool a été un recours. Mais me voici condamné à douze mois d’emprisonnement dont huit mois de sursis, quand je traînais avec des amis qui étaient encore mineurs à ce moment-là, et qui faisaient tout genre de conneries la nuit, bien évidemment comme j’étais le seul majeur, j’ai dû payer pour eux. Mais je crois que c’est à ce moment là que j’ai rellement compris l’importance de nos relations, et de notre personne quand à ce qui nous arrive dans la vie, au fond on se destine soi-même à une certaine route. Toujours est-il que dans l’enfer carcéral, la littérature m’a permis de me trouver. Après cela, j’ai écris mon autobiographie, qui relate mon enfance à mon âge adulte, puis j’ai repris les cours, et j’ai suivi une année de fac en philo.

Tu as un passé douloureux mais romanesque, dense et riche, est-ce lui qui te donne la force et la volonté d’écrire aujourd’hui ?

En effet, sans mon passé je ne serais pas qui je suis aujourd’hui. On a tous une histoire et, on a tous une ou des raisons qui font que nous avons suivi ce chemin. Je pense vraiment que sans mon passé, je ne serais pas écrivain aujourd’hui.

Comment expliques-tu que tu sois aussi prolixe en romans et nouvelles ?

Et bien, si je suis aussi prolixe, c’est parceque je veux enseigner, j’aime partager ce que j’ai appris, je suis autodidacte et j’aime apprendre aux gens tout en adorant apprendre de mon côté. Je reste persuadé que le cynisme n’existe pas, on en apprend chaque jour et ce jusqu’à notre dernier souffle. J’ai énormément de chose à dire alors, tant que je le peux, je le dis tout simplement, je suis comme qui dirait un genre de pédagogue.

Avec ton expérience complexe et difficile quel regard portes-tu aujourd’hui sur l’adoption ?

Et bien, je pense qu’il est vital d’adopter chaque élément de son propre parcours, je ne pense pas que nous pouvons avancer tout en trainant derrière soit ce fardeau qu’est notre passé, cela nous "Bouffe" de l’intérieur et ce par tout les moyens possibles. Comme on dit, sans notre histoire nous ne serions pas la personne que nous sommes aujourd’hui, il est plus que vital de voir son parcours comme une leçon "de vie."

Toi qui as fait de la prison, penses-tu que c’est la meilleure solution pour un jeune qui fait des conneries ?

Et bien, la prison est ... Une façon évidente de se retrouver avec soi-même, mais bien entendu elle n’est pas nécessaire à la construction d’un "jeune." Toute fois, me retrouver seul m’a permis de comprendre de choses que je n’avais pas compris en moi, avant de justement, me retrouver délaissé. Et c’est en prison que j’a eu l’idée de partager mon histoire, qui sait, peut-être que cela permettra à des jeunes de s’en sortir, de ne pas suivre les mêmes erreurs que moi ou alors, montrer à ces jeunes que, ça n’est pas parceque tu as été ici ou là, que tu as fais ceci ou cela, que tu es forcement résigné à une certaine vie.

Si tu n’écrivez pas, tu serais violent et tu commettrais des délits ?

Et bien il faut savoir que je ne suis pas du tout violent, je déteste la violence et c’est d’ailleurs à ce moment-précis, que je prouve qu’il n’est pas obligatoire de commettre un délit pour se retrouver derrière les barreaux. On va dire que je me trouvais au mauvais endroit au mauvais moment, mais quoi qu’il en soit, je ne regrette rien.

Comment se fait-il qu’à 20 ans tu portes la moustache ?

Un style à la Howard Hughes ou Ernest Hemingway ! Honnêtement je n’en sais rien.

Tu sembles un grand passionné et un grand amoureux ?

Je suis un sentimental, j’aime toutes les petites choses de la vie qui font qu’elle est si belle, j’aime écrire la beauté, de tout nos sentiments, je suis un très grand passionné, que ça soit en littérature, philosophie ...

Si tu avais un empire qu’en ferais-tu ?

Réaliser mes rêves, offrir à mes parents ce qu’ils n’ont jamais pu avoir, mais j’ouvrirai aussi ma société qui proposerait les livres d’auteurs refusés par les maisons d’éditions. J’investirais dans l’immobilier, ferais le tour du monde, piloterais des avions ... Mais j’essaierais surtout d’aider mes lecteurs qui viennent de pays pauvres.

Je te laisse le mot de la fin cher Jessy !

Que dire de plus que, le seul message à transmettre est de croire en soi, ne pas oublier que nous sommes le seul dieu de notre vie, c’est à nous d’écrire notre destinée. Quoi que vous ayez fait, vu, vécu, vous pouvez toujours réaliser vos rêves et vivre de ces mêmes-rêves. Et ne pas oublier, vous serez les seuls à croire en vous, alors continuez à y croire qu’importe ce que les gens vous dirons, c’est votre vie, vos rêves et vos passions. Ne laissez jamais personne se mettre en travers de votre chemin, vous pouvez y arriver.

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