L’homme qui entendait des voix, Eric Dubois

 L'homme qui entendait des voix, Eric Dubois

C’est un roman court, mais marquant, touchant, pertinent et original qui donne du sens. Une auto-fiction en forme de confession qui dit juste, qui dit vrai, sans faux semblants.
Il y a d’abord la très belle préface de Laurence Bouvet qui introduit parfaitement le texte et puis il y a cette histoire vraie d’un homme décalé, différent, en proie à une maladie mentale connue mais mal connue, la schizophrénie

. C’est ainsi que dans la description d’un phénomène « Un homme catholique entend des voix et devient mystique se prenant pour une âme juive », on assiste à un développement littéraire intéressant qui n’est pas sans rappeler Kafka ou d’autres métamorphoses purement mentales qui ont trouvé grâce aux yeux des écrivains.
Eric Dubois écrit bien très bien. Il a des idées et un vrai sens de la mise en scène, son roman très court est percutant et n’est pas auto-centré, il va vers l’autre, il est didactique et généreux. Ce mélange entre la prose et la poésie est bien dosé. On assiste à cette histoire avec beaucoup de plaisir, parfois voyeurs, parfois contempteurs, nous reconnaissant parfois dans quelques sensibilités ou visions du monde.

On regrette simplement que le Récit s’arrête trop vite et soit moins soutenu à la fin qu’au début. On ne peut qu’encourager Eric Dubois de se remettre à la tache et de nous proposer dans quelques mois ou années, un roman plus étayé, il en a le talent, le point de vue et la capacité s’il le désire pleinement et qu’il gagne ce douloureux, mais fondamental et passionnant, combat contre lui-même.

Mais Eric Dubois, sans conteste est déjà un écrivain à part entière.

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L’homme qui entendait des voix, Eric Dubois, Préface de Laurence Bouvet. Illustration de couverture : Jacques Cauda. 52 pages, Editions Unicité