Macbeth ou l’ivresse du pouvoir n’a pas de genre de William Shakespeare

Macbeth ou l'ivresse du pouvoir n'a pas de genre de William Shakespeare

Nous étions à la dernière de la saison de la pièce "Macbeth ou l’ivresse du pouvoir n’a pas de genre" de William Shakespeare , mis en scène par Terry Misseraoui au Théâtre Galabru de Paris. Une bien belle équipe, une adaptation ambitieuse, rythmée et réussie d’une pièce culte entre amour et pouvoir avec une féminité conquérante et séduisante.

Le Pitch :

Revenant victorieuse d’une bataille, Macbeth, et son compagnon d’armes Banquo, rencontrent trois sorcières qui vont la désigner comme future Dirigeante Suprême.

Ayant été avertie par son épouse de cette révélation surnaturelle, Lady Macbeth va la pousser au crime impardonnable : Le régicide. Le règne de Macbeth, guidé par la culpabilité et la paranoïa, sera placé sous le signe de meurtres sanguinaires, jusqu’à en perdre la raison.

Dans ce monde hors du temps, Macbeth n’est pas qu’une femme au milieu d’une cour masculine. Elle s’est battue pour prouver qu’elle est à sa place, bien plus qu’un homme. Une vision féminine, néanmoins fidèle de la pièce de William Shakespeare.

Notre avis :

Il fallait oser s’attaquer à une oeuvre aussi forte, aussi complexe et aussi culte ! Beaucoup de gens rêvent d’adapter ou de jouer MacBeth mais peu y parviennent sans connaître la désillusion, l’échec ou même parfois le ridicule dans le pire des cas.
Pourtant c’est Mission réussie pour cette jolie équipe hétérogène et hétéroclite de comédiens sous la talentueuse direction de Terry Misseraoui. Beau décor noir, costumes vraiment haut niveau, beaux accessoires, adaptation rythmée, inventive et efficace, tout est réuni ici pour faire la part belle au jeu et au texte de William Shakespeare qui est d’une étonnante modernité et actualité transgenre(s), donc profondément humaine.
Le casting est pour le moi séduisant. En tête Noëlla Malacchina, comédienne d’origine italienne belle, charismatique et impressionnante dans le rôle titre. Magnifique en costume, elle est une Macbeth plus que convaincante et il est vrai bien aidée et servie en duo par la talent et la justesse et le métier de Betty Pelissou qui dans dans le rôle de Lady Macbeth est juste prodigieuse.
Les hommes même si moins en relief que les personnages féminins font une prestation honorable, faisant un bon contre-champ à l’intrigue amoureuse qui nous intéresse et est mise ici en lumière, ce couple lesbien au pouvoir entre passion et folie, pouvoir et luttes.
La preuve en est que les couple hétérosexuels ou autres on le même sens du drame et de la passion destructrice.
Notre coup de coeur ira évidemment à Sonia Derory alias So Apostrophe, comédienne singulière et plurielle de petite taille, comme on dit, et de grand talent qui du haut de ses 1 mètre 23, même sans un second rôle tire bien son épingle du jeu, avec une belle présence scénique, une parfaite diction et une générosité hors norme.

C’est vraiment un spectacle prenant, fort, dramatique d’une théâtralité inouïe qui nous amène ainsi aux fondements même du genre. Du sang, de la catharsis, de l’amour, des sentiments, des désirs, des guerres et toujours la mort qui rode.

On ne peut que féliciter cette belle performance si originale et aboutie et espérer que ce Macbeth-là soit reconduit la saison prochaine. On peut terminer notre chronique sur des formules merveilleuses et inoubliable de MacBeth " Le sang attire le sang", Ce qui commence dans le Mal s’affermit dans le mal" et "“Il faut au coeur perfide un visage hypocrite.”. Rideau et bravo encore !

Auteur : William Shakespeare
Artistes : Noëlle Malacchina, Betty Pelissou, Steve Jouffray, Florent Nemmouchi, So Apostrophe. Metteur en scène : Terry Misseraoui