My concubine, raffinement Falce à face
Et si pour changer un peu, on parlait enfin d’Ecriture(s) dans la Pop française. Entendez par là d’une Ecriture avec un grand « E » qui nous changerait des enregistrements hâtifs qui noient les mots et la langue dans un bain musical vu, revu et déjà écouté ailleurs en mieux.
L’alchimie musicale et textuelle d’Eric Falce est pleine d’élégance et de raffinement, de second et quinzième degré, d’audaces en cascades, aussi. « La tangente » de « My concubine » est un hymne aux mystificateurs, aux espiègles, aux joueurs impénitents, à cette nature humaine qui fait tout sauf nous ennuyer dans de vieux carcans stériles.
Il y a un véritable renouveau avec des formations comme « My concubine » qui respectent la grande tradition française de la chanson à textes mais en y ajoutant une nouvelle gamme d’arrangements personnels très heureux.. Entre le cynisme et l’optimisme léger, il y a une frontière que « My concubine » foule avec grâce et talent.
On se délecte de cet album qui navigue sur la tangente des sentiments, qui se balade sur les désespérances, et qui flotte sur les désillusions du monde et des hommes qui le peuplent.
Ensemble profondément original et mélodieux où les voix se mêlent comme une danse érotique, susurrée, énigmatique et lancinante, on lance le CD pour l’écouter en boucle.
Une belle sincérité se dégage de cet album qui devient vite familier de nos habitudes, qui nous accompagne par tous les temps et peut nous sauver de la mélancolie d’une intempérie en province.
Voilà un album qui a force de ne pas chercher à plaire ni à faire l’unanimité obtient l’effet inverse, on l’aime de suite, on se le met bien au chaud, on le conseille à ses amis. Plaisir esthétique de l’œil avec une pochette réussie, épicurisme ambiant et production parfaite, « My concubine » tient ses promesses.
On a eu un véritable coup de cœur pour cet artiste et son entourage, les losers ne sont pas ceux qu’on croit. Tant mieux pour nous, pour eux.
La tangente, My concubine, Happyhome.records