Monsù Desiderio : Théâtre tragique

Monsù Desiderio : Théâtre tragique

Tout d’abord on est frappé par la modernité de l’Image, par cette projection perpétuelle sur la toile d’un regard multiple en avance sur son temps.
Hors des diachronies et synchronies des réalités concrètes, mais si près des Hommes et de leurs destins brisés à la lame de l’épée, voici les visions tragiques de Monsù Desiderio.
Les tableaux de Monsù Desiderio offerts, en ce moment, à notre contemplation, au musée de la cour d’Or de Metz sont la face émergée de l’Enfer de Dante, ils sont bâtis sur cette fondation dramatique-là, entre imaginations et Terreur.

La Peste noire, les Guerres de religion, les Mythes anciens et les drames historiques sont la matière privilégiée de cette Création entre fantasmagorique et horreur .

Le Drame originel tel qu’il l’a été et le sera toujours, enfoui au plus profond de notre inconscient, dans notre intime affolé par la peur du Néant et de la disparition programmée. Cauchemardesque et haineux, mais formateur de sens, aussi.

Le monde parallèle du peintre est inquiétant et fascinant, il mêle toutes les architectures de la Vie et de la Mort. L’Homme faiseur de beautés gigantesques et belles, l’Homme assassin de son avenir.

Nous voilà spectateurs des Forces, embarqués sans ménagement. Nous sommes entraînés par le ballet macabre, par cette transe ininterrompue venue de la nuit des tendancieux. La musique intérieure est forte, elle va bien avec le colossal de la situation. L’agonie figée.

Le Triomphe des métamorphoses

Triomphe d’un clair-obscur aux halos dorés et pluriels, les scènes de batailles, de destructions et de viols sont là pour figer à jamais l’horreur des siècles, la folie des idéologies qui tuent, ruinent et saccagent les mondes de magnificences baroques.

La vie est un théâtre et le théâtre est une vie sanguinolente, injuste et cruelle. Monsù Desiderio est un peintre, un sociologue, un surdoué et surtout un metteur en scène de ce combat contre la Mort, qui ne sera jamais en finitude.

L’Esthétique du Malheur nous offre parfois des havres d’émotions rares et précieuses. On navigue sans cesse dans ce paradoxe, entre admiration et dégoût profond pour la Métamorphose. De la Nature humaine, bien sûr.

De ces spectacles épiés dans leurs moindres gestes et attitudes naissent des formes légendaires emprunts de mythologies, d’Histoire, de rêves et de Psychanalyse avant l’heure.

Nous voilà désormais contempteurs, les derniers témoins de la désintégration finale. Le rideau se referme.

On ne sort pas indemne de cet univers de la Catharsis sempiternelle. La Peinture est l’Art de suprême onction.
Une exposition fantastique.

L’exposition que proposent les Musées de Metz met en valeur deux peintres messins du XVIIe siècle exilés à Naples, en Italie. Ces deux peintres, François de NOMÉ et Didier BARRA, avaient choisi de signer leurs oeuvres d’un même nom : Monsù Desiderio. La soixantaine de tableaux exposés permettent de rentrer dans l’univers de la peinture fantastique : une oeuvre dans laquelle l’homme est partagé dans la lutte du bien et du mal, où les ruines et cataclysmes évoquent la fin du monde. Exposition du 6 novembre 2004 au 7 février 2005.

Metz - Musées de la cour d’Or
Renseignements au 03 87 68 25 00.

L’exposition que proposent les Musées de Metz met en valeur deux peintres messins du XVIIe siècle exilés à Naples, en Italie. Ces deux peintres, François de NOMÉ et Didier BARRA, avaient choisi de signer leurs oeuvres d’un même nom : Monsù Desiderio. La soixantaine de tableaux exposés permettent de rentrer dans l’univers de la peinture fantastique : une oeuvre dans laquelle l’homme est partagé dans la lutte du bien et du mal, où les ruines et cataclysmes évoquent la fin du monde. Exposition du 6 novembre 2004 au 7 février 2005.

Metz - Musées de la cour d’Or
Renseignements au 03 87 68 25 00.