Zéro plastique Zéro déchet, 101 astuces concrètes proposées par Aline Gubri !

Zéro plastique Zéro déchet, 101 astuces concrètes proposées par Aline Gubri !

Non ce n’est pas votre grand-mère qui vous souffle à l’oreille ses 101 astuces à activer pour un quotidien sain et écologique, mais Aline Gubri. Une jeune femme écologiste à la page de son époque et vraiment au top de ses connaissances, qui aime les partager. Du grand art au quotidien chaleureux et partageux pour garder la santé.

Chaque année nous produisons par foyer des tonnes de déchets. C’est aussi pourquoi des voix commencent à se faire entendre et revendiquer zéro déchet.
Sans que ce soit vraiment encore un cri d’écologie politique, digne des mouvements décroissants, qui remettent en question et donnent des alternatives pour sortir du capitalisme pourrissant et moribond. Sans encore un clin d’œil aux réflexions de René Dumont, qui dans les années 70 déjà, avec son regard visionnaire, nous mettait en garde contre la surpopulation et les méfaits de la surconsommation dans notre univers.
Actuellement, c’est une espèce de mode à la bobo des grandes agglomérations de se nourrir bio tout beau et tout content. Tout est bio et se vend aux plus offrants. Si t’es riche tu manges sain, tu peux te soigner par d’autres médecines que celles allopathiques. Tu as plus de chance de survivre en assez bonne santé. A Bure tu portes ta robe de bure et gare aux Robocop de l’Etat qui se chauffent aux déchets nucléaires. Sans parler d’un sinistre de l’écologie, éco Tartuffe richissime, avec les casseroles en sautoirs !
Il n’empêche malgré tout, quelques îlots optimistes et constructifs émergent du lot. Je pense forcément à Aline Cubri, auteure de « Zéro plastique zéro toxique ». Le guide pour apprendre à reconnaitre et éviter les substances toxiques au quotidien, elle a réussi à réduire sa poubelle annuelle à 500 g, alors que c’est la quantité de déchets émise en moyenne en France en une demi-journée.
C’est tout naturellement que Bénédicte Moret auteure de « Famille presque zéro déchet » à préfacé son livre que je tiens précieusement entre les mains.
« Zéro plastique zéro toxique », sa très jeune auteure Aline Cubri (à peine 22 ans et toute la vie devant elle) est une militante écologiste au vrai sens du terme, la tête bien pleine des réflexions accumulées lors de ses études en master environnement à la Sorbonne et de ses expériences personnelles. L’énorme succès de son blog « Consommons sainement » https://consommonssainement.com/ a convaincu un éditeur de lui donner la parole. Elle ne se planque pas chez elle derrière son écran à étudier, elle aime aussi aller à la rencontre du public lors de conférences consacrées à son thème favori : zéro déchet. Elle est consciente qu’il faut toucher les générations actuelles, nos futures générations. Pour se faire, elle anime des ateliers de sensibilisation dans les écoles.

Forcément cette déclaration de conflit d’intention aux emballages et autres saloperies qui nous détériorent la santé et la vie au quotidien, est-ce seulement un cri personnel pour s’économiser ? Lors de ses études, Aline a réussi à réduire de 30 % son budget. « De quoi se permettre financièrement, même en étant étudiante, plus de loisirs et surtout, en bannissant le plastique et les produits industriels de ma vie courante, j’ai réalisé combien ils sont omniprésents au quotidien. J’ai surtout remarqué une amélioration de mes capacités olfactives et l’apparition moins fréquentes de rhumes en hiver. Sans parler de la préservation de ma santé au long terme ». (page 10)
Résultat : économie substantielle pour son budget et pour sa santé !
Elle nous énumère dans son introduction, il était une fois les dangers des perturbateurs endocriniens qui entrent à 97 % dans les matériaux en contact direct avec les denrées alimentaires. Elle dézingue à tout va l’emploi du plastique à travers l’exemple des phtalates, vous savez ces matières souples dans le PVC et autres matériaux en plastique. Ils sont partout et envahissent et polluent notre existence au quotidien. Ils sont les alliés des méchants crabes qui nous bouffent de l’intérieur et sont responsables de nos principaux troubles respiratoires et autres attaques de nos organismes.
D’autres polluants aux noms sauvages, tels les dérivés du triclosan, se retrouvent dans nos assiettes, dans nos tissus d’ameublement…. nos médicaments, nos cosmétiques, nos vêtements, emballages, les jouets de vos enfants …
Très consciente, Aline pousse un cri contre le laxisme des lobbys industriels. Quand les enjeux sanitaires sont prouvés, l’élémentaire principe de précaution devrait prévaloir. « Ce principe consiste à prendre des mesures effectives pour prévenir un risque, même lorsque les connaissances scientifiques et techniques ne présentent pas de certitudes mais des soupçons quand à ce risque ». (page 17)
Elle préconise de passer à l’action concrètement pour protéger sa santé par des gestes simples et du quotidien qui nous concernent toutes et tous. Peut-être est-il encore dommage que ses actions se situent uniquement au niveau individuel et ne revêt pas un mouvement collectif de grande ampleur qui pourrait jouer un levier de contre-pouvoir bien réel et effectif contre tous les lobbys à visage découvert pourtant bien connus.
Ainsi le livre est organisé en plusieurs parties, avec chaque fois des exemples palpables et probants. De sa cuisine à travers ses ustensiles en passant par des recettes jusqu’à ses courses, rien n’est omis.
La salle de bain est passée au peigne fin, avec à nouveau quelques recettes 100% saines sont énoncées. Idem pour le dressing, le ménage, mes loisirs et pour finir le chapitre consacré aux enfants est honoré. Et pour finir elle tente une approche pour bien savoir choisir ses cosmétiques, ceux qui ne représentent pas de danger pour sa santé ni encore moins pour l’environnement.

Elle vous confie dans son livre de bons conseils dont certains que j’ai pu tester et vérifier et se sont avérés efficaces. C’est bien simple, je me réfère très souvent à cet ouvrage quand je me pose des questions et j’y trouve pour ainsi dire à chaque fois une réponse concrète. Dont certains remèdes issus du bon sens de nos anciens. Je pense à la grand-mère ardennaise du Bartos, qui sans gros moyens, mais avec l’alchimie de produits naturels parvenaient à venir à bout de quelques soucis ménagers et de santé, sans remettre à la phobie de la chimie présente partout.
Quelques exemples empruntés à ce livre. « Pour déboucher mes canalisations sans produits dangereux ». (page 143) Il vous suffira de vous munir d’un verre de bicarbonate de soude, 1,5 verre de vinaigre blanc et une casserole d’eau bouillante. Aline vous explique l’alchimie naturelle de ces éléments mis en contact.

En ce qui me concerne, je m’en fiche. C’est pas moi qui fait la lessive à la maison. Faut dire je vis à poils à toutes les saisons et la corvée du linge, je la laisse aux autres. Alors pour les porcines et les gros cochons, au chapitre « J’élimine facilement les taches sur mes textiles », (page 119), il vous suffit de réunir du savon de Marseille, encore et toujours du bicarbonate produit miracle et un jus de citron et de l’eau. La Mère Denis peut aller se purger et prendre sa retraite. Les tâches de graisse et de vin, les tâches de thé de café ou d’encre, vont morfler grave de chez grave. C’est bien vrai ça !

C’est vrai qu’il y du travail pour s’échapper de ses mauvaises habitudes et se rééduquer à des actes pas abrasifs ni détersifs à notre santé. La plupart des produits que vous employez sont bon à mettre à la poubelle.
Oui mais alors, ça va rajouter du poids à nos poubelles dont je parlais au début de mon article. Cependant, à force de connaissances et de changements d’habitudes, lorsque vous aurez vous-mêmes créé les produits dont vous aurez besoin, je parie que vous vous sentirez mieux.
Vous allez économiser des heures de boulot à ne plus jamais vous payer des saloperies qui vous détruisent vous et l’environnement. Ce temps sauvé du travail salarial, vous allez pouvoir l’utiliser à vous enrichir entre vous et vos proches, vos associations, vos syndicats et remette au gout du jour les principes de l’entraide prônée par Kropotkine, le prince géographe anarchiste russe.
Quelle belle alternative nous ouvre les portes cet ouvrage, à travers ses pages riches et achalandées de visuels à propos.
Bravo au gros travail sur plusieurs années, à la jeune testeuse Aline Gubri et aussi mémoire vivante de nos anciens. Un grand merci pour ce livre à utiliser au quotidien sans ménagement et qui ne vous ne quittera plus, au point de l’adopter comme livre de chevet.

Zéro plastique Zéro toxique d’Aline Gubri, Thierry Souccar éditions, 13,90 euros, 2017
Visuels copyright éditions Souccar