Portrait de Mavi Veloso

Portrait de Mavi Veloso

Next (F9) vous propose des portraits de personnalités connues ou inconnues, des poètes ou des vendeurs de boutons, des gauchos ou des gauchers. L’important est de rêver. Chacune des personnalités est contactée personnellement, décide de sa photo à publier et raconte à Patrick Lowie un rêve marquant. Précision d’usage : ce portrait est un portrait onirique, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie.

On connaît parfaitement le polymorphisme des fourmis, des abeilles, des guêpes, me dis-je. Mavi Veloso est polymorphe, ce n’est pas une maladie musicale, c’est même plutôt sain de vivre en toute curiosité des mondes qui nous entourent et du monde que nous recréons en nous. Mavi Veloso est Brésilienne aux ailes d’acier. Dans un précédent rêve, telle une grâce, je l’écoutais déjà chanter Teatro da vida comme Mário Reis à la sonorité authentiquement contemporaine, dans le but de révolutionner un monde redevenu réactionnaire, époque favorable à l’immutabilité des substances et où elle décide malgré tout de se piquer en de belles et tendres métamorphoses. Dans ce rêve aux couleurs multiples, kaléidoscope joyeux, je vois Mavi Veloso manger des pommes, des bananes, des fraises des bois ou gonfler des ballons roses dans un ascenseur, la vie monte, descend, remonte, redescend, … dans ce monde re-nouveau les nymphes se changent en fontaines, les carrosses en citrouilles, les dieux en nuages d’or. L’immobilisme ne serait-il pas qu’un dogme ? Dans le rêve, je croise Mavi dans les nuages dorés. Comme si elle était retournée en enfance, fascinée par le désir de voler au-dessus du visible et observer son futur, ses nouvelles mutations. Elle marche sur les nuages comme on marche contre les vents. L’Homme n’est pas un oiseau et arriver à traverser le monde en volant relève d’un exploit. Que toutes les fascinations parviennent à rendre réel. Bonjour Mavi !, qui, en français peut s’entendre Ma vie. Je m’appelle Patrick Lowie, j’écris des portraits oniriques d’où ma présence ici à vos côtés. Elle m’observe avec cette beauté imprévisible, le corps armé de mouvements amples dignes des plus belles femmes du cinéma américain des années trente et me dit : je n’ai pas grand-chose à vous dire, sauf que j’apprends à voler. Au début, j’étais au sol et en dépliant mes bras comme si c’étaient des ailes, je les bougeais et je parvenais à m’élever… pas très haut mais je volais. Elle était persuadée qu’en bougeant ses bras plus rapidement elle volerait plus encore et deviendrait un oiseau. Pourquoi un oiseau ?, lui dis-je. Le nuage est lisse et doux. Parce qu’à l’intérieur de moi, j’ai toujours su que j’étais un oiseau.

En traversant un autre nuage ni lisse ni doux, ses bras s’allongent. Elle se blesse les pieds, moi le cœur. Une pression dans la tête devient intenable. Un son strident dans les oreilles insupportable. Vous savez Patrick, nous sommes dans un rêve, ne l’oublions jamais, nous devrions apprendre à nous contrôler pour quitter cet endroit. Revenir à la vie. Et vous que faites-vous ? J’offre un répit silencieux puis avec emphase : Je suis devenu l’homme qui chasse les vents, dans l’attente d’un nouveau signal. Je n’ai jamais su qui j’étais à l’intérieur de moi. Autant brasser du vent. Elle me dit que j’ai beaucoup de fantaisie, que son pays lui manque, qu’elle ne veut plus retourner, tomber dans le piège, qu’elle veut bouger, voler, aimer, créer, vivre. Être ce qu’elle a toujours été : un oiseau.

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