Le surprenant Julien Doupeux

Le surprenant Julien Doupeux

Julien Doupeux, Chef de Cuisine à L’Auberge de Sainte-Anne d’Auray, est aux commandes des fourneaux au sein de cette belle maison bretonne dont la réputation n’est plus à faire. Il a un sacré talent ce Julien et une élégante signature culinaire digne de surprendre la clientèle, sa femme Claire et son illustre beau-père Jean-Luc avec lequel il a travaillé quelques années afin de se parfaire dans tous les domaines de son art culinaire d’exception qu’il nous propose aujourd’hui.

Julien Doupeux imagine et compose, tel un maestro, des œuvres à nous couper le souffle. Il joue ses belles partitions, debout devant son piano, entre poêles et casseroles, marmites et salamandre, avant de nous offrir ses créations géniales composées de produits frais sublimement travaillés.

Julien aime bien avoir l’avis de Jean-Luc et l’aval de Claire, lorsqu’il présente une nouvelle carte. Jean-Luc lui donne son avis mais n’intervient jamais dans la décision finale qui reste le privilège de Julien. D’ailleurs, Jean-Luc n’est là que pour aider à envoyer lors d’un coup de feu.

Le service en salle est assuré par Françoise Larvoir et Claire Doupeux, lesquelles sont deux grandes professionnelles auxquelles rien n’échappe pour la satisfaction de leurs clients.

Mathieu, quant à lui, même s’il sert en salle, a de très bonnes connaissances dans les produits de la vigne n’hésitant pas, et cela sans être intrusif, à vous conseiller les meilleurs accords mets-vins avec une certaine classe.

La charmante Maurine, bien que s’occupant des chambres, participe elle aussi activement au service.

De l’apéritif au dessert, tout est parfait, soigné, bien présenté et surtout très gouteux. Les assiettes généreuses nous invitent dans un voyage légendaire entre l’Armor, l’Arvor et l’Argoat qui composent ce beau Pays Breton, avec des saveurs, des émulsions et des fragrances incomparables.

C’est la valse des assiettes, Françoise, Claire et les autres virevoltent de table en table bien nappées et délicatement dressées, dans un balai qui impressionnerait les Petits Rats de l’Opéra de Paris.

Le festin commence par un filet de maquereau et sa grosse langoustine, sur un verre de Chardonnay du Domaine de Montlobre Tête de Cuvée Blanc 2015 fruité et structuré avec un nez de pêches blanches et une bouche aux notes d’agrumes.

Un Saint-Pierre dans le jardin qui est, à lui seul, un parcours gustatif et quasi initiatique au goût de paradis dans ce Jardin d’Éden agrémenté de jolis et savoureux petits légumes du potager tombés là, grâce au savoir-faire du Chef Julien Doupeux. Un verre de Chablis 1er Cru Côte de Léchet du Domaine d’Élise vient rehausser ce fabuleux poisson sur une belle minéralité et une finale bien fraîche.

Vient ensuite le traditionnel sorbet au cidre de Guillevic.

Les agapes se poursuivent par un filet de bar et son bouillon de pommes de terre, sa purée de céleri et son andouille qui apporte ce petit côté fumé et malicieux au poisson comme pour nous convier à un bien joli mariage entre la mer et la terre dans une union parfaite qui oscille à la fois entre le divin et le démoniaque, comme si le Chef Doupeux était un ange aux multiples pouvoirs évoluant sereinement entre les flammes de ses fourneaux pour mieux nous faire succomber à la tentation de sa table. Un verre de Château Saint-Emilion Grand Cru Vieux Taillefer 2010 arrive à point pour sublimer ce plat avec sa puissance, son côté soyeux, sa bouche de fruits rouges et de champignons des bois.

Après quelques beaux morceaux de fromages, sur un verre de Crozes Hermitage Yann Chave 2014 bien rond aux notes de fruits noirs bien mûrs arrive, juste avant le dessert, un chaud et froid de patates douces à la vanille et sabayon à la passion.

Le dessert est un fondant au chocolat et curry, une sorte de tuerie envoûtante, un mélange maîtrisé entre la fève de cacaoyer torréfiée et ces épices qui apportent des notes poivrées de curcuma, de coriandre, de cumin et de cardamome, accompagné d’un joli vin de dessert comme ce Banyuls qui se marie si bien avec le chocolat
Le temps s’est arrêté ici, à la Belle Table de Julien Doupeux où il fait si bon vivre.