Le sport, une faille dans la sécurité de l’Etat ?

Le sport, une faille dans la sécurité de l'Etat ?

Si le sport professionnel est souvent dans l’oeil du cyclone entre les affaires de dopage et les scandales financiers, il existe un autre univers beaucoup plus feutré juste à côté : celui de la gestion du sport français, partagée entre les fédérations et le ministère des Sports. Qui sait vraiment ce qui s’y passe ? Pas grand monde... Mais un livre lève le voile.

Ancien de la gendarmerie nationale reconverti en directeur technique national pour les sports de contact, Médéric Chapitaux vient en effet de publier un ouvrage qui décrypte les pratiques de ce microcosme et tire la sonnette d’alarme.

Dans le viseur, un sujet d’actualité : l’inculture sécuritaire des acteurs du monde sportifs. Absence de contrôle des éducateurs sportifs étrangers, radicalisation des clubs, démarches antinomiques en matière de réinsertion... En quelques situations ubuesques, Médéric Chapitaux pointe des failles à combler d’urgence.

Par exemple, ce petit club de football du Doubs, mentionné dans un article de l’Est républicain. Comme beaucoup de clubs, il dispose d’un local associatif. Mais une école coranique s’y est récemment installée à raison d’une séance hebdomadaire, ce qui interroge sur l’usage réel des batiments publics...

Autre sujet abordé dans l’ouvrage : le pouvoir et l’argent, en particulier dans les fédérations sportives, jugées trop nombreuses, dont les subventions dépendent bien souvent d’un bon-vouloir arbitraire. Cité en exemple, le statut des conseillers techniques sportifs, qui sont des fonctionnaires d’Etat détachés en fédérations et qui bénéficient souvent d’un double salaire qui ferait pâlir le licencié attaché au prix de sa cotisation.

Lieu d’éducation et de partage, le sport est un espace où s’exercent de nombreuses prédations. Médéric Chapitaux propose de les combattre. Mais les décideurs accepteront-ils la remise en cause des privilèges et des féodalités ? Rien n’est moins sûr.