En voiture avec Didier Super :

En voiture avec Didier Super :

Didier Super n’est pas un Héros ordinaire. Il est comme son nom l’indique vraiment super. Attaché dans son camion il répond aux questions tout en défiant les lois de la conduite automobile. Capable du pire pour le meilleur : c’est à dire un album détonnant dans l’industrie actuelle du monde musical. Chanteur atypique et fou à réaction en concert, s’il ne vous faut acheter qu’un album cette année c’est celui de Didier. Parce qu’il est pas cher, parce qu’il vous donner la pêche et affilie autour de lui tout un tas de vieux démons qu’on aime voir chanter.

Didier Super : « T’es qui en fait ? Tu m’as contacté comment ? t’as chopé mes coordonnées sur mon site directement ? ... »

Non, c’est la maison de disque qui m’a mis en contact avec toi. Alors Didier, pourquoi ne pas t’être appellé Bioman ?

Didier Super : « Bhen pac’que c’est déjà pris. »

C’est surtout très vulgaire, alors que Didier Super c’est la grande classe ?

Didier Super : « Ouais, en tout cas, quand j’ai trouvé le nom j’étais super content ça c’est sur ! »

Quelle est la première fois ou tu t’es transformé en Didier Super ?

Didier Super : « Je suis devenu Didier Super un soir. Quand je conduis je dois mettre des lunettes mais je ne les mets jamais dans la vie. Du coup cela me change la tête. Cela me change l’extérieur mais aussi l’intérieur... bref : je suis allé rejoindre des copains dans un café en gardant mes lunettes qui étaient réparés au scotch parce qu’elle datent du temps ou j’étais à l’armée et alors là ils se sont foutus de ma gueule ! Ils ont commencé à prendre les pommes que ma mère m’avait donné et pis ils les ont fait roulé partout dans le troquet. Ensuite ils m’ont obligé à payer des bières, pis ils les buvaient quand j’étais partis et pis quand je revenais ils me disaient que je devais racheter des bières parce que je l’avais pas fait avant. Le personnage est né ce soir-là. »

Selon toi faut-il mieux piquer le caniche du vieux ou le vieux lui-même ?

Didier Super : « Alors là c’est une question que je ne me pose pas parce que ça prête à beaucoup d’engueulades ! »

Tu n’hésites pas pourtant à te faire beaucoup d’ennemis dans ton disque ?

Didier Super : « ouais mais ils ne viennent jamais me voir. »

C’est peut être pace qu’ils ont peur ?

Didier Super : « j’sais pas, j’ai l’impression qu’il n’y a que les gens qui m’aiment bien qui me parlent. Moi ceux qui m’aiment pas je suis prêt à les comprendre pourtant. Je les attends ! »

Tu leur montres peut être les faits tels qu’ils sont et cela leur donne des angoisses ?

Didier Super : « Ouais ou alors ils me trouvent cons et pis voilà. »

Fais-tu ta prière tous les matins Didier ?

Didier Super : « En fait je me lève trop tard pour la faire. Tu sais les artistes c’est comme ça (rire) »

Plutôt catholique ou islamiste ? Pervers ou sanguinaire ?

Didier Super : « Qu’est ce que c’est que ces questions de con !... Catholique ou islamiste c’est la même chose, après tu changes juste les mots. Ca reste toujours des bouquins qui sont fait pour penser à la place des gens pour arranger ceux qui les écrivent. »

Toi tu serais plutôt un artiste désengagé qu’engagé ?

Didier Super : « Je m’avance pas de trop sur ton bazar, y en a pleins qui me trouvent pleins d’adjectifs machin truc mais moi je fais des chansons et j’en ai rien à branler. »

« Dis-moi Didier Super » c’était pour faire un clin d’œil au « Téléphone Pleure » ?

Didier Super : « Nan je voulais vraiment reprendre la chanson ‘Dis moi Bioman’ avec la petite fille qui disait « Pourquoi y avait des méchants Bioman ? ». Même si c’était Bernard Minet qui faisait la petite fille, son regard sur le monde c’était vachement bien. »

Tu es une sorte de Bernard Minet moderne ?

Didier Super : « Quand je vois la moyenne d’âge de mon publics dans certains de mes concerts je me dis que je suis entre Lorie et Bernard Minet. »

Ta musique balance entre Stella et le Punk minimaliste dans un esprit très belge, la frontière t’as t’elle contaminée ?

Didier Super : « C’est juste que c’est un pote qui m’a prêté un synthé et ben les sons ils sont comme ça, s’il m’avait prêté un autre synthé le disque aurait été peut être différent. »

Pour l’avenir, Tu préférerais continuer de cette manière : seul ou alors accompagné de pleins de musiciens ?

Didier Super : « Déjà je sais pas si j’ai envie de refaire un disque ! parce que cela m’amuse pas d’arriver sur les concerts et pis de voir que les gens connaissent toutes les paroles par cœur. Je trouve ça bizarre. Je suis obligé de refaire toutes les chansons sur l’album... enfin toutes : je fais ce que je peux quoi... mais du coup je suis obligé de me remettre au travail pour faire des trucs qu’ils connaissent pas. Alors si les nouvelles chansons se retrouvent sur un disque je vais devoir refaire une troisième fois un répertoire ! hé ça va aller ! »

C’est le cycle infernal, le star système qui t’as contaminé !

Didier Super : « A 50 centimes d’euros si le disque se vend ou se vend pas je m’en fous. »

Je voudrais reprendre certaines de tes citations pour que tu me développe ta pensée philosophique ? " La musique c’est peut-être la seule branche artistique
où il y a des mecs capables de voter à droite ".

Didier Super : « C’est simple, le monde de la musique c’est une industrie avant tout. Moi je le vois, on s’intéresse à ce que je fais depuis que mes disques sont pressés dans une usine, que c’est vendu dans les magasins et tout le bazar. »

" Un artiste aujourd’hui c’est une gonzesse qu’on laisse chanter à la télé parce qu’elle est bonne "

Didier Super : « Bibi, ça devait être la dernière chanteuse moche. »

« Si c’est vrai que la réincarnation existe, pourquoi faut-il à chaque fois gâcher une partie
de son enfance à réapprendre les bases "

Didier Super : « Putain j’ l’avais oublié celle là ! elle est pas mal hein ? »

C’est digne du Dalaï-Lama ?

Didier Super : « Non mais c’est vrai que c’est casse couille. »

Si tu étais réincarné un jour, en quoi aimerais-tu revenir sur terre ?

Didier Super : « Oh les sales questions que j’aime pas ! Ben je sais pas, si j’étais réincarné en chien ce serait peut être la galère... on est pas dans leurs peaux. Moi je suis bien dans la mienne alors à la limite si je peux retrouver le même genre de trucs ça irait. »

Dans quel film à gros budget compte tu tourner prochainement ?

Didier Super : « Voilà t’as tout dit : « Film à gros budget ». Mais franchement je crois qu’ils ont pas besoin de moi mais surtout je crois que moi je n’ai pas besoin d’eux. Je vais pas chier dessus mais pour l’instant je fais des trucs qui me font marrer alors faudrait qu’on me propose un truc où je pourrais m’amuser. Le principal pour l’instant c’est de faire des bons concerts. »

Dans tes chansons tu t’attaques à tout sauf aux politiciens ?

Didier Super : « Ha bon ? Ho si des fois un peu tout de même... »

Oui mais pas beaucoup, est-ce parce que l’homme politique passe et le chanteur reste ?

Didier Super : « Je crois quand même qu’il y a un fond de roulement dans les deux milieux. Un chanteur à la mode aujourd’hui c’est un chanteur jetable. Les politiciens je trouvent qu’ils arrivent quand même à s’accrocher. J’en parle peu parce que je trouve qu’il y a déjà beaucoup de monde qui leurs tapent dessus... je trouve ça trop facile. Ben, je trouve tellement qu’ils peuvent rien par rapport à ce que les gens attendent de la vie que de me foutre de la gueule de quelqu’un qui se fout déjà de ta gueule c’est la poule et l’œuf. C’est comme je ne parle jamais de la Star Academy pour la même raison. Tu peux pas te moquer d’un truc qui se fout déjà de la gueule du monde. Z’ont déjà commencé avant moi eux ! »

Est-ce que toi aussi ça t’arrive qu’on te prenne au premier degré ?

Didier Super : « Je crois que ce sont des gens qui ne restent pas jusqu’à la fin du concert... ou qui ne viennent carrément pas me voir ! »

Au fait, Didier, c’est pas trop dur de chanter avec un col roulé ?

Didier Super : « En fait il ne monte pas jusqu’en haut. »

Il ne descend pas jusqu’en bas non plus ?

Didier Super : « Ben en ce moment je maigris alors ça va : j’arrive à le fermer. »

Tu as joué récemment à l’Européen, tu es parti en tournée, on fait de la pub sur toi dans les journaux spécialisés, ça y est c’est le début de la Gloire ?

Didier Super : « Ca dépend ce que t’appelle la Gloire. Pour moi y a rien qui change, y a juste des gens qui aiment bien des chansons que j’ai faites y a deux ans, que moi je trouve vieille maintenant d’ailleurs. Y a rien qui bouge : juste un plus grand public à qui tu dois faire un bon boulot un point c’est tout. »

Quelle est la meilleure bière pour assister à l’un de tes concerts ?

Didier Super : « Je bois pas d’alcool, je suis au Perrier en ce moment pac’que je suis au régime. Alors à la limite je peux pas te renseigner. Par contre, en allant en Alsace il y a pas longtemps j’ai découverts une bière allemande spécialement pour les punks. Je trouve ça fort qu’ils arrivent à leur vendre une bière ! »

Avoir deux pages dans les Inrockuptibles c’était pas finalement l’acte le plus Punk de toute ta carrière ?

Didier Super : « Je le lis pas ce magasine ! Y a pleins de gens qui me parlent de ça... y a les copains qui se foutent de ma gueule aussi ! Moi je leur ai rien demandé à ces gars, ils ont voulu venir à Lille, sont venus à Lille hein ! »

Ils ont pas eu d’angoisses à quitter Paris ?

Didier Super : « C’est pas parce qu’ils sont journalistes qu’il faut pas les traiter comme des êtres humains normaux. »

V2, ta maison de disque, t’a t’elle vraiment enculer avec un « r » à la fin ?

Didier Super : « Je me doute que ouais ! là on est qu’au début de l’aventure... j’attends un petit coup pour savoir jusqu’à quel point (rire) »

T’es toujours en conflit avec certains disquaires ?
Didier Super : « Oh merde c’est con je connaissais le comble de l’avarice...tu sais ce que c’est que le comble de l’avarice ? »

Didier Super : « Ben non, je sais pas pourquoi mais depuis que le disque il se vend bien j’ai plus aucun problème. »

Tu te fais de nouveaux amis ?

Didier Super : « Oh putain : j’ai pleins de nouveaux copains maintenant ! »

De quelle manière Didier Super voudrait-il crever ?

Didier Super : « De manière à ce que cela fasse pas mal ! »

Quel est le comble de la vulgarité pour toi ?

Didier Super : « C’est de partir en Thaïlande avec ses propres enfants ! Le comble de la vulgarité c’est peut être de rester poli avec des gens qu’on a envie de traiter de gros con. »

J’espère que ce n’est pas mon cas ?

Didier Super : « Ben non sinon je serais juste grossier avec toi mais pas vulgaire. »

Tu es le seul artiste que je connaisse qui arrive à faire chanter à des enfants des choses ignobles ?

Didier Super : « Attends... attends, je t’arrête : y a les flics qui sont en train de regarder ma voiture... je sens que je vais me faire arrêter parce qu’on est mal garé... attend... vont s’en aller je crois... bon ça va fini tes questions ! »

Je te disais que tu étais l’ami des enfant en leur faisant chanter des trucs ignobles ?

Didier Super : « Si tu dis que mes chansons sont ignobles ben je t’emmerde mais je chante pas pour eux les gosses, les parents n’ont qu’à surveiller ce qu’ils chantent. »

Tu as quand même le petit sticker Parental Advisory sur ton disque ?

Didier Super : « Ca c’est une idée du producteur. »

C’était pour en vendre encore plus ?

Didier Super : « Il m’a seulement dis : viens on va mettre ça, ça va être drôle. Après savoir si du point de vue d’un producteur ce qui est drôle est vendeur, ça je sais pas. Je les connais pas encore bien. »

Tout va bien Didier ?

Didier Super : « ha ça y est je vais me prendre un PV ! »

Parole de Flic qui viennent à sa fenêtre : ‘Vous pouvez me montrer vos papiers Monsieur ?’

Didier Super : « Pourquoi faut que j’y aille ? »

Parole de flic encore : ‘Non non, d’abord on va contrôler le véhicule, pouvez vous me donner vos papiers monsieur ?’

Bon on va peut être arrêter l’interview là... je suis vraiment désolé de t’avoir mis dans la merde Didier...

Didier Super : « Vas y, je te laisse, je dois m’occuper des condés. Salut. Tchao. A plus tard. »

DIDIER SUPER sur le NET

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