Super Didier SUPER

Super Didier SUPER

Que dire de Didier Super ? Qu’il a fait un Ovni, un disque original, une vraie cacophonie, un foutage de gueule intégral ? certainement tout ça à la fois. Sur la pente dangereuse d’un Stella sans jeux de mots mais tout en maux violents et rapidement condensés dans des chansons qui dépassent rarement 2 minutes, Didier Super surprend, basique, merdique sous une musique festive.

Arrogant, délaissant les canons classiques des formats, reverche il ne laisse personne indifférent. A la Question « Fait il cela sérieusement ? », osons dire illico que l’on ne l’espère pas, car sinon : c’est grave. Si par contre il est conscient de ridiculiser toute la génération star, de psalmodier cet académisme du beau-bon merveilleux à qui tout réussit dans la vie, s’il fauche les canons positivistes sous les pieds des producteurs aux succès d’un jour, alors il faut lui acheter son disque.
C’est l’ultime consécration de la chanson française. Cet album est un acte de résistance au tout formaté. Un besoin de pousser jusqu’au bout le travers et d’en montrer le pire jour.

Ce disque est un « C’est arrivé près de chez Vous » mais en pire ! Sur des bases musicales on ne peut plus simplistes (guitare, orgue basique aux sonorités horribles), il balance des atrocités d’une voix paillard et sans aucune pitié pour le chant. Laissant son accent traînant de pauvre plouc nordiste sur toutes les pistes de son album (mais peut on appeler cela album ?) il est le Bioman des intermédiaires, le fils spirituel de Bézu qui pourrait construire une farandole en chantant sur les capotes du pape. Sa track-list est impressionnante de mauvais goût, « Y’en a marre des Pauvres », « Petit Caniche, Peluche pour Vieux », « On va Tous Crever », « Hé Bhen T’es Con » prouve que tout passe dans une moulinette à pochetron. Toutes les pires saloperies qu’on entends dans un café du pauvre il en fait une chanson. Et il s’en vente.

Didier Super c’est de la Jupiler qui coule dans sa voix bileuse. C’est l’émission Streap-Tease qui va filmer le médiocre se prenant au sérieux. Personne d’autre que lui ne peut hurler sa morve sur les gros johnny qui sont cons, sur la théorie de la grosseur d’une majorette en fonction de sa ville ou sur la pédophilie des curés. Lui il le fait car c’est son monde. Son univers quotidien de la France du sous-sol. C’est aussi un disque à ne pas mettre entre toutes les mains, Didier prend la formule : on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui pour sienne. Car voilà le bonheur de Didier Super : il arrive à nous faire rire avec des ignominies. Il est là le secret de ce concept-album : plus Super rentre dans le trash, plus nous de notre coté d’être civilisé, on en redemande. « Les arabes, c’est comme les lesbiennes et les drogués, les romanos, les artistes et puis les putes : y en a des biens ! ».

Le sticker collé sur la pochette ‘Parantal Advisory- Explicit Lyrics’ qui est plus un argument de vente qu’une prévention, est sûrement apposé sur cet album pour « de rire » mais le pire c’est qu’il cache une certaine vérité.

DIDIER SUPER, Vaut Mieux En Rire Que s’En Foutre,Chronowax

DIDIER SUPER, Vaut Mieux En Rire Que s’En Foutre,Chronowax