Un retour en couleur pour Sœur Marie Thérèse des Batignolles ! Vous ne vous souveniez pas ou connu ses origines. Dans un monastère de bonnes sœurs, elle fricote avec Jésus, le voisin portugais qui cultive son cannabis, il est en contact direct avec son père, vous savez... lui ! Là haut !

Sœur Marie-Thérèse est comme le sergent de la cavalerie nordiste, entre Blueberry et John Wayne, mixé au sale caractère de nombreux rôles tenus par Jean Gabin au cinéma, voir même sur un plan physique... BAMF ! … oui Fpardonf .. pas le physique. Elle cogne en guise de joue tendue. Elle n’hésite pas à défendre sa place au bistrot, et à consommer des hommes.. si il en reste de disponible.
Une série d’histoires courtes qui ont pour but de relier le contenue de la bible et de l’évangile à la vie courante d’une sœur plus proche du comptoir que du couvent et ses règles strictes dirigé par la mère supérieure Yolanda et un curé grand angoissé. Ils ont perdu toute forme d’autorité, surtout sur Sœur Marie-Thérèse. C’est le début d’un cauchemar !

Sœur Marie-Thérèse est la bonté à l’état brute. Elle prête à donner de la main...dans la gueule à son prochain qui ose lui dire un mot plus haut que l’autre, ou ne laisse pas sa place à une dame à l’arrêt de bus. De sa bouche certes l’Ostie est de rigueur, mais un ballon de vin, et bon pétard ne sont pas négligeables. Sœur Marie-Thérèse peut ramener les jeunes vers l’église, vers la vocation familiale de curé à coup de rock, en hommage au King Elvis ! Lave les t-shirts, lave les sweats ! Le pauvre peut s’assurer de récupérer dans une banque, la somme demandée lors d’un braquage express signée de notre bonne nonne préférée.

Ce premier tome date de 1987, pour sa première édition en noir et blanc, issue des pages de Fluide Glacial, à cette époque occupée par Gotlib et Jacques Diament (pour l’histoire ) . Maëster a débarqué avec un retard légendaire en 1984 (source : le spécial 20 ans de Fluide Glacial « 20 ans. Et toutes sortes de choses ). Le premier dessin, l’ébauche d’une Soeur-Marie Thérèse est apparue en 1978 : un corps plus tassé, un nez très allongé comme un … pénis (source : Cuvée Maëster / édité par le Cycliste – éditeur disparu en 2009 ).
Le dessin de Maëster est toujours plus ou moins copié, mais jamais égalé. Sur ce premier tome, les traits de Soeur-Marie Thérèse sont plus proche de l’esprit du dessin de Lelong pour Carmen Cru, elle a emprunté le faciès de Jean Gabin, et comme beaucoup d’entre nous dans la bande dessinée, Gotlib reste une éternelle référence. Au fil des pages, vous verrez une évolution vers toujours plus de détails, un trait plus assuré, plus rond. Chaque plan a son lot de surprises, comme dans les dessins animés de Disney ou au plus récent, avec les films d’animation de Pixar. Surveillez les arrières plans ! Maëster est cinéphile, à défaut de dévorer un grand nombre de western, prendre du caractère de John Wayne et aussi le nez de l’acteur pour notre Sœur, tel un Hitchcock , vous apercevrez ce talent du dessin s’incruster dans les histoires, le maître du suspense a sa propre apparition en patron de bistrot. Il va de soit que le maître Gotlib a aussi une place de choix... sans les lunettes. Il a le rôle de Jésus , le jardinier portugais ! (cela est vérifiable et pourra être encore mieux vérifié sur un suaire de salle de bain dans un prochain tome à venir, ré-édité en couleur en 2014)
A propos du « kameo » (pour utiliser vocabulaire du cinéma américain) de Maëster, vous verrez une évolution rasée de près : la moustache ! Je pourrais vous en dire plus lors de la prochaine édition de « Meurtres Fatals Graves » , une intégrale prévue pour 2014 ( éditions Glénat ). Il sera encore question d’une moustache !
Dans ses dialogues, Maëster joue beaucoup avec les mots. Il en est friand (au fromage). Il fait ainsi le funambule sur le scénario, sans perdre le fil de l’histoire, ni même la chute du gag. Les maux du seigneur sont un pet mettable !
Notons l’exploit incroyable de cette nouvelle édition sur une bande dessinée faite pour le noir et blanc. Soeur-Marie Thérèse a été mise en couleur via un logiciel bien connu qui commence par Photo et fini par shop, ou un autre commençant par Pain et fini par Ter(re) par la talentueuse Ruby. Un incroyable travail évangélique, tenant du miracle !

Ce premier tome est additionné d’un cahier du passé, au contenu un peu maigre, sur des couvertures des affiches, ex-libris, des pubs des albums pour Fluide Glacial (culte ! À ce jour, cette pratique a disparu du magazine d’umour et bande dessinée au profit de la pub pour le site ouèbe – blog ) des premières années de Sœur Marie-Thérèse et plus. Donnons nous l’espoir d’un livre aussi complet que le feu « Cuvée Maëster ».

Maëster a même « rebooté » la couverture, telle une peinture du XVIième siècle pour la renaissance couleur de Sœur Marie-Thérèse des Batignolles du passé retour vers le futur ! Sœur Marie-Thérèse est cotée du Rhône sur l’étiquette ajustée par la belle écriture du dessinateur, une cuvée exceptionnelle (elle pourrait presque tourner avec celle de « Cuvée Maëster » )

Pour ne pas perturber le jeune lectorat à la découverte de Sœur Marie-Thérèse du passé dans le présent, Maëster a pris soin de convertir les francs en euros.

Sœur Marie-Thérèse est passé du côté Culte. Les lecteurs sont toujours au rendez-vous du moindre dessin de Maëster, particulièrement depuis l’ouverture de son blog, où l’on peut suivre son talent Gotlibien et plus encore, où il excelle et évolue à travers l’art de la caricature avec un collectif très western : « WANTED » ( éditions Valentine / avec Achdé, Coquelet, Borot, et Mulatier entre autre ), ses dessins sur l’actualité, il fait ainsi profiter des nombreuses étapes de son art au fil de ses envies, de ses inspirations.
Le 7ième tome est même déjà sur le chemin de la rédemption ! C’est Claude Guth qui se charge de la couleur avec ses encres colorées. Vous devriez trouver ces pages en prépublication dans « L’écho des Savanes ».

La couleur du 1ier tome rejoint ainsi le 6ième qui a marqué le retour inédit de notre Sœur dans "La Guerre Sainte" (tome 6 / Glénat )

La religion va bien, ce n’est pas à cause du discours rassurant et plus proche des pauvres du Pape François 1ier … c’est le retour de Sœur Marie-Thérèse ! Elle distribue les pains ! Elle distribue la bonne parole avec ses mains aussi bien tendues que ses joues ! Réjouissez vous de cette parution nouvelle ! Gloria Halleyah à Sœur Marie-Thérèse des Batignolles ! Elle sera bien canonisée … dans une bouteille de Bordeaux ou Bourgogne.

SOEUR MARIE-THÉRÈSE : des Batignolles ( tome 1) – version Re-Maësterisé / Maëster ( dessin et scénario) / couleurs : Ruby / Glénat