Casta ou le triomphe du vide

Casta ou le triomphe du vide

Les mannequins ne devraient pas être des modèles de vie et de vertu pour le grand public. La beauté ne se mange pas en salade et quelques vilains morceaux verdâtres gâchent les jolies dents un peu en avant de la nouvelle Marianne. Laetitia prend certes magnifiquement bien la lumière c’est indéniable, mais c’est là son seul « talent », son triomphe n’est rien d’autre c’est celui d’une petite nunuche à grosse poitrine sortie trop tôt de son île et jetée dans la foire d’empoigne médiatique.
Qu’on se le dise une bonne fois pour toute.

Laetitia n’a aucun autre don que celui d’être belle en photo. A part cela, elle est d’un vide sidéral et pourtant si l’émission 7/7 existait encore, Anne Sinclair lui demanderait son avis sur le conflit afghan, sur la tectonique des plaques, sur les nouveaux réactionnaires et sur la couche d’ozone. La ménagère de moins de cinquante ans et les gens de la rue dans leur globalité aiment la beauté. Celle-ci excuse tout, c’est une fin en soi qui assure, selon elle, une vie heureuse et réussie. Tout le commerce des journaux féminins et de la presse people est basé là-dessus. Comment devenir beau ou belle ? Regarder vivre les gens qui le sont, et savoir qui couche avec qui, sont des préoccupations bien normales pour tout un chacun.

Il faut donc des symboles, des « produits » et dans ce créneau là Laetitia est un morceau choisi, on nous sert du Casta à tous les plateaux repas de la télé. Son corps est exposé comme de la viande de premier choix dans la vitrine de la consommation de masse. Le problème c’est que Casta n’a rien à dire, elle est trop jeune et n’a aucun recul sur le monde, sur la philosophie ou la géopolitique. J’ai passé mon Dimanche avec elle chez Drucker où elle était venue faire sa promo de La rue des plaisirs .

Casta est une gamine simplette pas bien méchante, très mauvaise comédienne, mais le problème c’est que maintenant, elle veut aussi devenir une grande chanteuse. Elle a bien raison dans le fond, pourquoi ne pas exploiter le filon ?

Mais il faut être réaliste, notre « artiste » naturel et fraîche chante aussi mal qu’un Jean-Pascal, qu’un Georges-Alain ou qu’un Patrice de Star Academy et pourtant elle bénéficie d’un temps d’antenne ahurissant pour faire parler de sa dernière activité pseudo-créative. Laetitia n’a même pas une voix de Castra sinon ce serait un peu drôle, mais elle repousse à elle seule les limites de la fausseté en matière d’organe mis en musique.

Oui mais voilà Laetitia fait fantasmer les jeunes et les vieux hommes, c’est un modèle pour les petites filles et les grand-mères et on ne lui demande pas d’être un prix Nobel, c’est vrai. Laetitia est devenue un emblème de la France, c’est notre nouvelle Brigitte Bardot qui elle non plus n’avait pas inventé le fil à couper le beurre. Il faut croire qu’en France, on a peur des filles belles et intelligentes à la fois, la dernière preuve en est l’isolement médiatique de la dernière Miss France en date qui a l’air moins nunuche que les précédentes.

On en deviendrait presque « chienne de garde » (car ce n’est pas une insulte) à voir une telle sélection par la beauté sans l’esprit qui va avec, dans notre paysage audiovisuel.

Si cela continue, notre télé va devenir une triste copie du petit écran italien, empli de jeux débiles, de divertissements à froufrou peuplés de ravissantes idiotes à longues jambes. D’ailleurs, on a pu voir récemment sur la « Rai uno » une Laetitia Casta fière d’elle pousser la chansonnette laborieusement sous les applaudissements complices et approbateurs de millions de spectateurs italiens. Amanda Lear est moins canon, certes, mais en a plus dans le ciboulot, on l’échange bien volontiers avec le top model/actrice/chanteuse corse ! C’est un échange de bons procédés non ?