L’effroyable Naissance de Yann Moix

L'effroyable Naissance de Yann Moix

"...Yann Moix alors n’aime pas son lecteur ou alors il s’en fout…" lavenir.net.

C’est l’accouchement textuel le plus laborieux, le plus poussif de la rentrée littéraire 2013. Yann Moix, écrivain moderne de plateaux de télévision, de scandales suisses à répétition(s), le grand défendeur de l’honneur perdu et de la vertu de Roman Polanski et autres postures publicitaires scabreuses qui donneraient de l’urticaire à Guy Debord, Claude François, Jacques Séguela, Salvatore Dali, Jacques Chazot et Andy Wharol eux-mêmes, expulse de son ventre bien nourri par l’opulente complaisance de son propre personnage médiatique : "Naissance" (Grasset), un énaurrrrme objet littéraire non identifié, égotiste, graphomane, exalté et content de lui. Le Mague vous dit tout sur cette naissance extra utérine du plus mauvais effet intellectuel... Yann Moix a enfanté un Monstre littéraire. Qu’on se le dise ! Ca ne plaira qu’aux amis de Moix et pis c’est tout !!! Tant pis pour lui... il avait qu’à faire sortir de ses entrailles un bon livre et pas une œuvre onaniste tournée vers son seul plaisir, na !!

Un écrivain a tous les droits dans la démesure, le too much, la provocation, certes, sauf celui peut-être d’étouffer son lecteur, de le tuer dans l’œuf dès les premières lignes, de l’épuiser et de le précipiter dans un terrible flow faussement romanesque aux tendances autobiographiques impudiques qui donne parfois la nausée à vouloir trop lorgner du côté de Sade ou de Rabelais sans en avoir ni leur talent ni la capacité à éviter d’être Ridicule en pages parfois pathétiques ou lourdingues, pleines de redites ou de sempiternels "parasitages" d’aînés bien meilleurs que lui.

Avec "Naissance", Yann Moix , l’homme qui voulait tant la reconnaissance littéraire de son époque, va encore davantage rencontrer son incompréhension. On a de la peine pour lui. Ce "suicide" littéraire en forme de gros pavé en plus d’être sans doute une tragédie économique pour son éditeur est surtout un mauvais tour joué aux acheteurs de ce gros livre indigeste.
Acheteurs qui, soit dit en passant, se seraient fait avoir, les pauvres vicitimes de matraquages, par le cirque médiatique autour du livre, les invitations chez les copains comme Laurent Ruquier ou chez d’autres potes écrivains-journalistes ayant une certaine visibilité Média.

Et dire qu’il aurait pu être si brillant, si admirable cet auteur s’il ne se fourvoyait pas continuellement dans la position du suiveur, du mauvais copiste ! Il a de vraies intuitions, il sait parfaitement écrire mais il se noie, ligne après ligne (et en jetant de la poudre aux yeux) dans la haute idée qu’il a de lui-même. Etant absolument persuadé que son oeuvre sera lagardemicharisée dans les années à venir, il s’imagine certainement sans doute un jour à l’Académie française ou pire encore Ministre de la Culture d’un gouvernement dirigé par Jean-François Copé avec BHL comme premier ministre. Mais, n’est pas Malraux qui veut !!

On comprend bien que Yann Moix aime la Littérature et sa culture référentielle est immense, mais il est incapable de créer une belle progéniture unique qui ne ressemblerait qu’à son propre et seul géniteur. Au contraire Yann Moix nous présente un Frankenstein littéraire avec des centaines de tonton. Moix se prend tour à tour pour les écrivains de son Panthéon mais donne si peu de lui-même, sans une vérité sincère, qu’on reste dans une oeuvre stérile, une masturbation intellectuelle lourdingue et vide de sens véritable...

Il est étonnant, en outre, de constater qu’un livre qui parle autant de la naissance et de la famille de Yann Moix nie le propre frère de l’auteur lui-même, l’excellent Alexandre Moix qui avait commis un formidable roman sur les affres de la fraternité dans "Second rôle" (Carnot), il y a quelques années et que nous avions beaucoup aimé au Mague. Un dialogue littéraire en filigrane entre les deux auteurs aurait été si pertinent et audacieux de la part du frère aîné...

Aimer la Littérature et être aimé par la elle, ce n’est pas la même chose du tout. Yann Moix vient d’en faire la cruelle expérience.
Yann Moix s’est écrit à lui-même sans se soucier des autres. Il y a de belles envolées mais l’ensemble reste pauvre et décevant. Quel gâchis tant cette Naissance aurait pu être CULTE si Moix avait enfermé dans un placard mental, le temps d’un livre, ses vieux démons narcissiques !!

Naissance, Yann Moix, 10 000 pages (Grasset). Disponible et en vente dans toutes les Maternités privées de St Germain-des-près et des environs.
"Second rôle" Alexandre Moix (Editions Carnot)