Lynchage médiatique de Bertrand Cantat : Et si on s’était trompé du tout au tout ?

Au Mague lors de l’été 2003, nous avons crié au loup avec la meute assoiffée de sang et de haine, comme aux jeux du cirque romain. Nous avons pendu Bertrand Cantat haut et court sur la place publique, à cause de se belle gueule, de ses millions et de son image énervante de mec de Gauche.
Cantat était la proie idéale, le charismatique moralisateur qui méritait une bonne leçon. Pourtant nous avions tort.
Dans cette arène où l’information filtre mal, où les enjeux financiers masquent souvent la Réalité et la Vérité, nous faisons aujourd’hui notre MEA CULPA.
Si Cantat est responsable de manière indirecte de la Mort de Marie Trintignant, est-il réellement coupable ? Rien n’est moins sûr. Retour sur un drame... médiatique.

Plus d’un an après la Tragédie entre ces deux people un peu paumés et emportés par la passion amoureuse, les choses sont plus évidentes et font pencher la balance de la sincérité du côté de Cantat.
Le combat juridique entre les familles Trintignant/Cantat était d’avance déséquilibré, biaisé, inégal.
Les procéduriers bourgeois ont gagné. Les Trintignant ont acheté les média et l’opinion publique, Nadine a joué son meilleur rôle, celui de la Victime.La mise en scène était parfaite. Elle a été récompensé en vendant plein livres larmoyants au pathos facile et rémunérateur.

On nous a dit tout et n’importe quoi et on y a cru comme des moutons de Panurge. Honte à nous.

Il faut vraiment notre procès à nous aussi, surtout si on se veut un organe de presse libertaire, qui, de plus est, a publié un droit de réponse au groupe Noir Désir après l’inculpation de Bertrand. Nous avons manqué d’esprit critique à cette époque et nous reconnaissons notre culpabilité à ce niveau-là.

Il faut dire pour notre défense que Cantat avait tout du coupable idéal. La France entière s’est fait bernée et c’est maintenant Bertrand qui paye pour cela en taule en France pour encore trois ou quatre ans.
On a tout lieu de penser que cet emprisonnement apparaît comme la vengeance de la famille de Marie et non comme une décision de Justice équitable et Juste.
Si Marie eût été en vie, ce serait sans doute Cantat qui serait mort au jour d’aujour’dhui. Il faut bien l’admettre.

Aujourd’hui on y voit plus clair, Cantat, bien que impulsif, n’a jamais été un homme violent malgré sa carrure impressionnante. De plus ça n’a jamais été un adepte des drogues dures. C’est Marie qui l’a initié véritablement aux joints. Il n’était même pas un fumeur traditionnel. Marie a été victime d’un accident, on en est à peu sûr désormais, même s’il reste des zones d’ombre dans cette fameuse nuit de Vilnius.

Malgré son physique et sa célébrité, Cantat était un amoureux chronique à la vie sexuelle étonnement stable pour une vedette de sa notoriété. Il n’a connu que quatre femmes dans sa vie et toujours des relations longues et passionnelles. Marie, elle, poussait ses amants à la folie, elle était instable et ingérable, épicurienne et capable de tous les débordements. Elle avait un tel pouvoir psychologique sur un Cantat béat d’amour qu’elle aurait très bien pu mettre en scène son propre bain de sang comme dans une attitude auto destructive finale.

N’avait-elle pas déjà frôlé plusieurs fois la mort avant de rencontrer Bertrand Cantat ?

On ne lèvera jamais le voile sur cette dispute entre deux amants stars qui s’est terminée dans l’Horreur, mais une chose est sûr, Cantat est en prison au Nom d’une Justice médiatique qu’il faudrait bien remettre sérieusement en question.

La Rédaction du Mague, Olivier Chapuis d’Orgeval et moi-même demandons officiellement pardon à Cantat et à toute sa famille pour les articles haineux que nous avons produit dans cette affaire contre Bertrand Cantat.