LA FEMME POLITIQUE

LA FEMME POLITIQUE

Parce que la politique est une affaire d’homme, elle ridiculise la femme qui s’y adonne.

L’art de gouverner est une activité spécifiquement masculine : l’enivrant exercice du pouvoir, l’honneur de servir les peuples -ou l’habileté à les orienter- , la maîtrise des destins collectifs procurent des vertiges grandioses que seul le cerveau des mâles est capable de supporter et de savourer.

Trôner sur les paroisses, les fiefs, les régions ou les nations, marquer les esprits de son immuable empreinte sous le soleil éternel sont les expressions viriles et éclatantes de la puissance phallocrate.

Le pouvoir est un nectar fort que la femme, ce volatile tremblant et frileux ne digérant que le grain tendre, est incapable d’apprécier. La majesté des cimes de l’Histoire n’est point faite pour la poulette.

Je ne prends pas au sérieux la femme se mettant en tête de faire de politique. Aucune représentante de la gent caquetante n’est crédible dans ce rôle qui lui est contre-nature.

J’ai remarqué dans les couples bourgeois le nombre effarant de mères de famille s’entichant de politique... Une épouse s’essayant à ce jeu d’homme n’est en réalité qu’une ménagère de haute classe qui s’ennuie dans sa vie hautaine. Voilà la vérité.

Afin de calmer les ardeurs politiciennes déplacées de ces bécasses de bonne société, je ne saurais trop recommander à leurs maris de réagir à cette aberration avec bon sens et fermeté, mais toujours dans la douceur et la pédagogie : l’apprentissage du tricot ou de la couture est un excellent rempart contre les égarements publics de la mondaine en mal d’action, de reconnaissance sociale ou de valorisation féminine.

Messieurs, inculquez à vos conjointes le goût du fil et de l’aiguille, apprenez-leur à repriser consciencieusement vos chaussettes, elles oublieront bien vite leurs délires d’écervelées oisives.

Bientôt elles prendront à coeur leur sain ouvrage et dans le secret de la légitime alcôve deviendront de bien meilleures amantes qui vous combleront, ravies d’avoir été remises à leur juste place sous la maritale autorité.

Elles vous seront reconnaissantes de les avoir détournées de ces choses graves qui ne sont pas faites pour elles, et par des ébats nuptiaux enflammés vous récompenseront de vos soins à leur égard.

La politique ne sera plus pour ces ânesses qu’un risible souvenir qui leur fera honte.

C’est par la chaussette que vous sauverez votre femme de sa sottise et de sa vanité.