Alain Soral ridiculise Frédéric Beigbeder

Le roman "Anthologie des apparitions", du journaliste Simon Liberati (collaborateur régulier à FHM et en douce à 20ans), n’aurait pas dû sortir chez Flammarion, mais chez Lattès. Malgré un manuscrit refusé par Philippe Sollers et Raphaël Sorin, qui n’y voient qu’un sous-Michel Houellebecq de plus. C’est pourquoi Simon, ayant appartenu au Collectif communiste des travailleurs des média (fédération de Paris, animée par Cohen et Soral), fait appel à son camarade Alain pour corriger son texte, jugé trop faible. Ponctuation glandilleuse, faiblesses de style, trous dans le récit sont passés en revue à deux pendant 8 jours, dans la maison de campagne de Simon.

Le manuscrit version 2 enfin terminé, Soral le fait parvenir à Flammarion, plus susceptible de pénétrer le grand public, via Stéphane Million, de la revue Bordel. Beigbeder, séduit, accepte de le publier. Mais Liberati ne lui raconte pas l’épisode de "l’amélioration". Du coup, lorsque Soral demande à Beigbeder "en remerciement" une petite promo pour son propre livre aux éditions Blanche ("Misères du désir"), l’ex-animateur de l’Hypershow s’exécute de mauvaise grâce.

Cela donnera, dans l’hebdomadaire Voici de fin juin, "5 raisons de plaindre Alain Soral". On ne doit rien quémander à Capitaine Flamm’.

Pas vraiment le coup de pouce attendu. Conséquence, le colérique écrivain, et pour cause, il est blacklisté de partout, invité deux mois après à la soirée de la revue Bordel par Stéphane Million, retrouve Beigbeder et... le gifle en public, en plein Hustler Club (là où des filles qu’on ne connaît même pas se déshabillent).
Tragique méprise ! Le directeur de collection de chez Flammarion n’est pas au courant de l’entourloupe de son nouveau poulain Liberati, qui se garde bien de médiatiser la honteuse séance de réécriture. Les mauvaises langues se délient déjà :" Si on ne sait pas pourquoi on gifle Beigbeder, ce dernier lui, le sait."

Au final, le roman de Liberati se retrouve dans les bonnes surprises de la rentrée, voir ses critiques côté Nouvel Obs et Libé. On pressent pour lui le Médicis, alors qu’il a été entièrement réécrit par le sulfureux Alain Soral.

D’ailleurs, la version 1 (dite désoralisée) commence à circuler chez les médisants. L’hebdo et le quotidien, ennemis politiques du Soral (il a perdu son procès contre Libé), qu’ils tiennent pour un adepte du "white trash", disant du bien d’un livre entièrement par lui réécrit... On ne peut plus faire confiance à personne !

Heureusement, et cela consolera Sorin et Sollers, qui passent pour de mauvais renifleurs de talents, le magazine "Complément d’enquête" de Benoît Duquesne dresse un portrait de Soral en éminence diabolique antisémite du comique Dieudonné (lundi 20/9 France2 23h05). Miserati respire. Rétroactivement, il a eu politiquement raison de trahir son camarade, mais la prochaine fois, il faudra éviter de travailler avec le diable...

Interrogé par Jean Rouzaud sur Nova le 20/9 à 18h20, Simon aura droit à une droite et une gauche :"Ce roman interlope est génial", juste après avoir rappelé les "bons conseils d’Alain Soral". Il en perdra la voix. Adieu, Simon.

Source "L’Organe"

Source "L’Organe"