ADOPTE UN THON.COM : Thon pseudo est amour !

ADOPTE UN THON.COM : Thon pseudo est amour !

Célibataires ! Les sites de rencontres se multiplient, et lorsque vous avez choisi celui qui vous convient, le plus dur arrive : l’inscription ! Et là le piège absolu, la réflexion prend soudain l’aspect d’une peur, une terreur nocturne, vous téléphonez, vous demandez à votre ami-amie déjà en couple un conseil très précieux : « Je mets quoi comme PSEUDONYME ?! ».

Lola est trentenaire, et toujours célibataire. Elle voudrait bien changer de statut, mais ne sait pas où est comment aborder un homme aussi parfait que le prince charmant. Comme l’homme et la femme ne veulent plus trop sortir de l’appartement, ils restent affalés sur le sofa, les pieds sur la table basse. L’ ultime solution s’ouvrent à eux : le site de rencontre sur internet ! N’oubliez pas de vérifier le niveau de batterie de votre ordinateur portable. En cas batterie plate,le geste du « lever » sera un effort de trop. Vous vous abîmerez les yeux à travers un écran de moins de cinq pouces : votre téléphone mobile dernier cri , pour décrypter le message du possible lover du jour !

Lola a une idée pour son pseudonyme ! C’est important ! C’est ce qui fait le premier contact, les hommes vont cliquer comme des mouches attirés par un pot de miel. Alors il y a celui qui est très tendance, très fille en rose : « Girly ». Bon le hic c’est qu’il est déjà pris, sauf si on rajoute un tiret de dessous avec un chiffre qui ne veut plus rien dire et gâche le pseudonyme, et donc la recherche d’un mec. Lola tente par l’humour les mots « boudin » ou « zézette ». Un seul passe et reste valide : GrosThon ! Reste encore à ajouter ce qui va attirer encore plus les hommes sur votre profil : la photo !
Enfin les dialogues affluent : des hommes aux pseudos attachant le prénom suivit du département ou de la taille du pénis en érection. Les heures défiles les douches ne suivent pas. Ça sent le thon.

Voici à nouveau une bande dessinée « girly », la fameuse ménagère de bientôt ou déjà trentenaire, qui se pose enfin la question de vouloir être en couple, prévoir un mariage ! La nouvelle ménagère du 21ième siècle s’enfonce sur un canapé ou un pouffe selon les moyens, et surfe depuis un ordinateur portable avec la pomme en logo ( car le PC c’est trop nul ). Elle cherche un homme, et tant pis si il est sorti de prison comme dans ce livre. L’amour désespérément , l’amour toujours, du moins même cinq minutes ira pour la damoiselle. Le râteau arrange aussi beaucoup pour souvenir de la photo de profil, où le fait d’avoir croiser sur le site pour un rendez-vous en discothèque ( hé oui ! Comme dans les années 90 ! la boîte de nuit ! Le DJ qui la met partout, et le videur qui tronche - référence à une chanson du groupe Aïoli :Cagoland ).

Corraza Lynda nous propose ainsi son décryptage « moderne » de la femme en quête d’amour avec un pseudonyme appelé à l’échec sentimental d’avance « GrosThon ». Le scénario manque beaucoup d’analyse de ce qu’on peut trouver à travers une rencontre « internet ». Pour l’idée de départ est originale avec le fameux pseudonyme raté. La suite laisse perplexe, rien ne va plus. Un quiproquo « homosexuel » sur la rencontre de Lola avec un ex taulard , ou « quel pull vais je mettre »,et la sortie en discothèque, et les dialogues avec des hommes au même profil, au même dialogue porté entre l’insulte « thon » et l’envie d’une pipe. Le principal n’est pas vraiment traité, et se lit aussi mal que si on avait un écran de moins de 5 pouces. Il n’y a aucune distinction des profils des hommes. Alors qu’on aurait pu avoir quelques portraits bien brossés !

Corraza Lynda a beau eu faire les Arts appliqués, ce n’est pas une raison pour avoir un dessin aussi fin avec des couleurs aussi horribles. Le pire se trouve dans les séquences de « nuit », particulièrement dans la discothèque avec un effet gaussien sur des « rayons » de projecteurs... qui donne la honte au monde des coloristes usant des techniques de la colorisation numérique.
La mise en page, avec la case non fermée, un code initié par le talentueux Will Eisner, ne fonctionne pas. On aura beau dire, quand on se colle à cette exercice, il faudrait faire en sorte qu’il y est un lien dans la scène comme si on avançait en travelling dans un intérieur comme un extérieur.

Je veux bien que les corps des personnages soient « difformes », pas à l’exactitude de l’anatomie humaine, mais là rien ne va. Ça ne marche pas. On est loin d’un dessin instinctif, qui pourrait se passer de crayonné. Ce style là ne rattrape ceux qui ont pu « déformer » des corps comme Binet avec les Bidochon , ou Janin avec ses adolescents dans «  Germain & nous ». Corroza Lynda nous fait un dessin très appliqué, trop fin , une forme de ligne claire mais rien ne fonctionne, même avec un effort, son personnage de Lola « Gros Thon » n’est pas un fantasme féminin, comme Calorine dans «  Germain & Nous », Noémie dans « le démon de Midi » de Cestac, ou encore la terrible Hélène Bruller ( est une salope, à la recherche du prince charmant, est love ). Au passage, Hélène Bruller assume son dessin mal fichu et elle le dit dans ses pages. Ici c’est un dessin copié qui a été copié, et recopié à l’infini, une mauvaise mode chez ces nouvelles dessinatrices !

Nous sommes dans une impression de déjà lu ! La situation : fille célibataire trentenaire, un chat, un ordinateur Mac, un sofa ou un pouffe, et un site de rencontre, ou un blog qui ne sert à rien et tourne déjà en rond au bout de trois mois de posts.

Adopte un Thom.com n’est pas la bande dessinée avec un grand « B », comme l’amour n’a pas de grand @ ! Achetez vous une boîte de thon en miette ou tranche entière, ou frais pêché du jour !

ADOPTE UN THON.COM : l’amour avec un grand @ / Lynda Corrinda / Le Lombard.