Pauline Brooks, la fille qui fait du cinéma, en Musique

Pauline Brooks, la fille qui fait du cinéma, en Musique

"La fille qui fait du Cinéma", c’est le nouveau titre en pré-maquette que nous propose la jeune chanteuse Pauline Brooks qu’on déjà pu voir sur scène et à l’Emission TARATATA. A découvrir d’urgence !! Au Mague, on adore !!

"C’est fou, je suis incapable de me souvenir comment j’ai connu Pauline Brooks. J’ai l’impression que cette artiste fait partie de ma vie musicale depuis longtemps. Pourtant, elle n’a dans son répertoire aucune chanson connue, elle ne passe pas encore « beaucoup » à la télévision et à la radio, elle n’a pas enregistré de disque. Qu’ici soit donc remerciés les réseaux sociaux (de MySpace à Facebook), de permettre aux gens curieux de suivre des artistes dans chacun de leur cheminement et leur progression.

Pauline Brooks est une interprète qui compose et écrit d’admirables chansons. La sensibilité exacerbée et paradoxalement contrôlée (comment fait-elle ?) de Pauline Brooks me touche au plus haut point. Une voix évanescente qui chante les fantômes du passé, les blessures d’enfance, la tristesse, le mal-être intérieur, une certaine détresse qu’elle-même ne parvient à expliquer. « Take Me Away », « Les pensées de Pearl » sont d’incroyables bijoux qui ne pourront laisser personne indifférent. À moins d’être insensible à la fragilité de l’âme.

Dans la plupart de ses chansons, elle évoque des héroïnes aux destins brisés. Jean Seberg, Dalida, Sharon Tate… « Ce sont des femmes qui me touchent par leur personnalité, leur vécu. Le fait qu’elles soient adulées, adorées et très seules. Ces femmes-là doutaient beaucoup, n’avaient pas confiance en elles. Sur certains points, je me sens proche d’elles et il y a des choses qui sont en résonances avec ma propre vie. Cette envie d’écrire autour de ce thème-là est partie de la découverte des poèmes de Sylvia Plath. Il faut la lire pour comprendre pourquoi j’ai pris cette décision, ce qui est certain, c’est que je ne voulais pas évoquer ce que j’ai vécue moi. » Parler des autres, pour parler d’elle-même, tout un art qu’elle maitrise à la perfection, semble-t-il inconsciemment. « Dans certaines chansons, j’utilise le « je », d’autres le « tu ». Du coup, on ne sait pas trop qui parle et ça me convient bien ainsi. »

Pauline Brooks aujourd’hui, n’est plus la même que celle du milieu des années 2000. Lapalissade. L’évolution musicale et textuelle de la jeune femme est nette, atteint même des sommets vertigineux. De la bonne variété, elle a bifurqué vers de la pop éthérée, mâtinée d’ambiance jazzy et de trip hop. Rien qui ne passe inaperçu en tout cas. À tel point que l’équipe de Taratata la repère et lui donne sa chance dans l’émission, en octobre 2011. Elle interprète « Sorry Jean » devant un Chris Martin (Coldplay) conquis. Pourtant Pauline doute. Doute perpétuellement même : « J’ai toujours le sentiment que les gens ne me voient pas avec la musique que je peux donner en ce moment, alors que c’est celle qui me ressemble le plus. Ce que je faisais auparavant était un peu plus « variété »… allons, disons plus pop ! Je me demandais si le chemin que je prenais était dans la bonne direction. C’est donc en plein doute que les choses se sont enclenchées. ». Parfois, je me targue d’un message pour l’encourager. L’idée que cette artiste, boule d’émotion pure et reine de la mélodie efficace, baisse les bras me terrifie. J’exagère à peine. L’amoureux de la chanson française que je suis ne connait pas une autre artiste qui touche autant sa corde sensible émotionnelle.

Il est impossible de comparer Pauline Brooks à une autre artiste. Même si la seule fois où nous nous sommes rencontrés était dans le studio du réalisateur-compositeur-arrangeur-musicien Vincent-Marie Bouvot, connu notamment pour avoir été l’instigateur principal du succès de Zazie au début de sa carrière, je n’irai pas jusqu’à comparer les deux chanteuses. Pourquoi pas ? Oui, pourquoi pas, mais chacun sait que comparaison n’est pas raison. Le sieur Bouvot m’a expliqué (en douce, pour ne pas gêner l’artiste) ce qui l’a incité à travailler avec elle : « Pauline est habitée. Elle est une excellente musicienne. Une Artiste - Il n’y en a pas autant qu’il y paraît de vrais artistes- elle est capable d’écrire les plus jolies musiques, les plus chouettes chansons qui soient. Et de les chanter et les "porter" artistiquement, tout comme professionnellement, aussi haut et loin que possible. Pour Pauline, cela ne fait aucun doute, la musique est une affaire sérieuse, je ne dis pas "triste" bien au contraire. Car pour elle, je l’ai vu, la bonne musique est une joie. Et cela quel qu’en soit le style affiché, le genre. Je partage totalement ce sentiment. »

Mon travail consiste à écouter tout ce qui ce fait dans la production musicale française (et internationale). À en parler dans la presse et à la télévision. Il consiste aussi à rencontrer certains de ces artistes, brillants (ou pas). Et bien, croyez-le ou non, le jour où j’ai rencontré Pauline Brooks, le trac ne m’a pas lâché. J’ai été un peu maladroit et mal à l’aise pendant notre entretien. Je me suis souvent demandé pourquoi. En écrivant cette « biographie », j’ai enfin compris. Parce que cette artiste m’impressionne, me fascine et me captive. Je sais que je ne suis pas le seul dans ce cas, encore moins le seul à la soutenir et l’encourager, mais il est tout à fait anormal que nous ne soyons pas plus nombreux. La mystérieuse Pauline Brooks… l’écouter, c’est ne plus vouloir la lâcher."

François Alquier (dit Mandor), journaliste musical et littéraire.

http://www.reverbnation.com/paulinebrooks