La Maison de la RATP

La Maison de la RATP

C’est au cœur du quartier d’affaires de Paris-Bercy, dans le douzième arrondissement et derrière la Gare de Lyon, que se tient ce gigantesque édifice moderne qu’est la Maison de la RATP, traversée par un passage ouvert au public, entre la rue de Bercy et le quai de la Râpée, à quelques pas de l’Institut Médico-Légal.

Il y a, en cet endroit magnifique, quelques vieux bus et un ancien wagon de métro, parmi la verdure et l’eau, dans cette serre luxuriante autant qu’apaisante.

La Régie Autonome des Transports Parisiens a plutôt l’air solide, financièrement parlant. C’est une monstrueuse fourmilière humaine, chargée de gérer les transports, tant en surface que dans son interminable et profond réseau sous-terrain, malgré quelques stations aériennes.

Le Groupe RATP c’est un peu plus de 56.000 salariés, 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 1,5 milliard d’euros d’investissement, une présence sur 4 continents et dans 12 Pays. Quotidiennement, ce Groupe assure le transport mondial de 12 millions de voyageurs, à l’aide de ses personnels hautement qualifiés.

Pour en revenir au métropolitain, c’est en 1900 qu’on ouvre la toute première ligne de ce métro parisien. Mon grand-père Gabriel me racontait que ma grand-mère Suzanne refusait, dès l’ouverture, de prendre ce train qui s’engouffrait dans les entrailles de Paris car, comme beaucoup, elle avait peur que les immeubles de la Capitale s’écroulent à l’intérieur d’un tunnel lugubre, dans ce qui allait devenir un vrai gruyère sous-terrain.

C’est dans ma prime jeunesse que je découvrit, pour la première fois, ce fameux métro, avec l’incontournable poinçonneur qui fit les beaux jours de Serge Gainsbourg et qui nous bloquait derrière un portillon manuel dès que le train arrivait, ne laissant ainsi monter que les voyageurs déjà présents sur le quai. Il était armé d’une pince et faisait un petit trou dans notre ticket cartonné.

Dans chaque endroit d’une ligne, il y avait aussi un chef de station et un chef de quai. Aucune fraude n’était alors possible. Ce métro avait une odeur particulière et très caractéristique. Les wagons de seconde classe étaient verts et celui de la première classe avait une couleur rouge et le ticket était un petit peu plus couteux. Le conducteur attendait que le chef de train ferme les portes et déclenche le départ par un signal sonore qui résonnait. Les sièges étaient très durs et en bois. Quant à l’éclairage, il était produit par de grosses ampoules vissées au plafond. Puis, quelques années plus tard, on vit arriver le tout premier métro sur pneus, silencieux, lequel m’emmenait de Nation jusqu’à Franklin D. Roosevelt, me permettant ainsi d’aller voir mon oncle Jacques qui demeurait rue de la Boétie, à proximité des Champs-Elysées.

Coté surface, il y avait des autobus dans lesquels nous accédions par une plate-forme arrière. Il y avait moyen, lorsque la place était libre, de voyager au grand air, tout en admirant les rues de Paris. Le contrôleur, après avoir validé notre billet à l’aide de sa poinçonneuse ventrale, mettait une chaîne pour sécuriser l’endroit et tirait la poignée d’une espèce de chasse d’eau qui faisait sonner une cloche pour indiquer au conducteur qu’il pouvait poursuivre sa route. Quelques temps plus tard, sont venus des bus plus modernes. Nous montions par la porte arrière et le receveur se trouvait assis latéralement, à l’intérieur d’une guérite en verre.

Merci à Laurent Jaffre, dit Jean-Pierre Bacri, Aveyronnais de Paris, ancien du service des affaires judiciaires et actuel membre de l’équipe restreinte d’exploitation et de surveillance des réseaux, de m’avoir permis d’effectuer ce reportage, en même temps que ce fabuleux voyage dans le temps, après un bon repas partagé au restaurant d’entreprise de la Maison de la RATP.