LES MONDES DE YAXIN : Poésie de la Licorne

LES MONDES DE YAXIN : Poésie de la Licorne

Un animal mythique comme la Licorne ne peut échapper à une histoire fantastique. Des princesses ou des princes mes chevauchent de jour comme de nuit. Le cheval blanc avec sa corne sur le front est inscrit dans de nombreuses comptines, dans les histoires du soir avant de s’endormir. Le faune Gabriel nous dévoile un secret du monde magique de Yaxin.

Toutes les petites filles ont des rêves où elle rencontre une belle licorne dans un champs, à l’orée d’une forêt. Le petit faune Gabriel assiste à cette curiosité de la nature. Dans ce monde magique de Yaxin, Il observe avec sourire, espièglerie, comme un jeu, avec une immense intention, l’origine d’une licorne de sa conception à sa nativité à travers les saisons.

C’est dans la nature que les licornes se rapprochent pour s’accoupler, petit à petit. Ils s’amusent, se taquinent, prennent le temps de se sentir, se rouler dans les feuilles de l’automne …et enfin s’unir pour créer la vie sous les étoiles. La nature et les saisons suivent leurs cours, jusqu’à l’hiver pour voir naître ce petit cheval, dont les étoiles, une masse de nuages cotonneux lui rende hommage dans le ciel avec les étoiles. Et jusqu’au printemps, avec Yaxin, vous verrez ce petit ongulé à corne se relever, faire ses premiers pas auprès de sa maman.

Man Arenas poursuit à son rythme, au fil des saisons, les découvertes à travers le petit faune Gabriel, une forme de « spin-off » poétique et sensible, du monde mystique de Yaxin.
Le dessin est tout simplement superbe. C’est le trait doux, souple, aucune nervosité, aucun encrage au noir poussé, la couleur aquarelle fait le tout avec les touches de ses différents pinceaux pour quelques détails. Aucune trace numérique. Ou alors l’effet a été numérisé entre la forme d’un pinceau et l’appuie d’une tablette graphique.
Au fil des pages, et doubles pages, les illustrations peuvent se comparer à une étape du long métrage animé, dont Man Arenas en connaît les outils et les étapes. Nous sommes sur la première,celle de la présentation, l’ébauche d’une idée du projet. On voudrait que cette licorne puisse s’animer, bouger sur un grand écran … mais là c’est une autre étape, et comme l’a fait savoir le dessinateur hispanique d’origine, cela peut prendre beaucoup de temps ! Au festival BD de Sollies-ville, lors d’une conférence sur le métier de l’animation, Man Arenas a expliqué le cas de « Raiponce » : le premier dessin est apparu en 1997 ! Le film est sorti en 2010 sur les écrans.
C’est une évolution d’un lieu autour d’une forêt, un arbre fleuri et ses feuilles au sol pour l’automne et la neige d’hiver avec ses reflets bleutés. Les traces verticales de la brosse du pinceaux à la trace plus légère pour le contour, l’esquisse légère parfois visible même avec l’aquarelle chevauchant pour remplir les ombres et les lumières.
La qualité du papier proche du « canson », fait ressortir cette sensation de ce graphisme. L’ambiance est mystisque, et merveilleuse.

Dans l’histoire, le texte s’adresse à son lecteur, avec douceur, simplicité, et une grande attention. Il suit le petit faune, observateur de cette naissance. C’est un conte de fée sur l’expérience de mère nature, ou les mots sont aussi symbolisés par le dessin : une masse nuageuse exprime par la forme d’une licorne, le moment le plus intense de l’accouplement, et la lune offre la forme embryonnaire de la petite licorne. .
A la lecture, c’est aussi une autre envie, un souvenir, celui du fameux disque-livre quand nous étions enfant. C’était Disney qui faisait ça entre autre. Rappelez vous le petit son d’une clochette pour tourner ou annoncer la page suivante. C’est cette sensation donnée par ce livre. Nous avons envie d’en faire le livre d’histoire pour nos petits enfants, avant de s’endormir pour hiberner au chaud l’hiver. S’éveiller au printemps, comme le faune, l’enfant est couvert d’une écharpe et apprécier la nature et la foulée dans les herbes hautes ou dans les feuilles de l’automne.
Man Arenas s’est transformé en poète du merveilleux. Les enfants croient aux licornes. Et comme le petit Gabriel, ils s’amuseront avec l’un d’eux, à travers toutes les saisons.

Il était une fois une licorne. C’est un instant magique. La vie prend forme avec les saisons.

Le Monde de YAXIN : Le jour de la licorne / Man Arenas ( dessin & scénario-texte ) / collection METAMORPHOSE / Soleil production.