PINKERTON : La sécurité par le feu du colt !

PINKERTON : La sécurité par le feu du colt !

Il y a les shérifs, les marshalls pour assurer la sécurité du citoyen, aussi le colt, mais du nouveau se prépare pour mieux prévenir les braves gens de la ville de Chicago, et des États unis : une agence nationale de détectives au méthodes pas très loyales ! Pour rassurer le pays, la promesse de la capture de Jesse James plus mort que vif ! Les hommes de chez Pinkerton sont prêt à tout ! Le colt et le feu vont parler en signe de sécurité.

Jesse James est le hors la loi le plus recherché des États Unis. Sa prime se monte à 25.000$. Impossible de lui mettre la main dessus. Une agence de détective privée amorce les recherches avec des méthodes peu recommandables. Nous sommes dans le Missouri, en janvier 1875. William Pinkerton, fils du célèbre Allan Pinkerton, agent de l’Agence de Détective privé Pinkerton, lance un assaut dans un chalet où est censé se trouver Jesse James. Il va y mettre le feu, tuant au passage une mère et son enfant de neuf ans. Le scandale remonte jusqu’à Chicago où se prépare une élection pour le prochain gouverneur se prépare, et avoir l’appuie du légendaire Allan Pinkerton et son Agence de Détective privé est important pour l’actuel gouverneur candidat.
Pris de folie, avec cette soif de vengeance, d’attraper à lui seul, avec sa mauvaise réputation, William cherche encore à piéger Jesse James dans une attaque de diligence censée transporter de l’or. Mais depuis Chicago, Allan Pinkerson a une tout autre idée, un tout autre plan : l’infiltration du gang du célèbre bandit ! Il va rassurer ainsi le prochain gouverneur, car la population attend une chose et prêt à donner sa voix sur un mot : la sécurité !

Il n’est pas facile de renouveler le genre du Western tout en apportant l’Histoire à côté, à défaut d’en faire un fiction comme dernièrement avec le duo Mathieu Bonhomme et Lewis Trondheim : « Texas Cowboys » (Dupuis), les inépuisables « Tuniques Bleues » de Lambil et Cauvin (Dupuis), « Lucky Luke » avec Achdé (Dargaud), l’invasion des extra-terrestres à l’époque du western de « Cowboys & Aliens » (adapté au cinéma par le réalisateur Jon Favreau ), et encore bien d’autres exemples depuis les comics « pocket » comme «  Blek le Roc » jusqu’à « Jerry Spring » de Jijé (intégrale chez Dupuis )

Avec PINKERTON vous allez découvrir une facette inédite de l’histoire des USA à travers le Western, plonger entre aventure et histoire d’une chasse à l’homme qui passe par le domaine politique, et déjà l’influence du mot « sécurité ». L’agence de détective Pinkerton a bel et bien existé, et sa réputation était immense rien que par le nom de son patron Allan Pinkerton, qui a été à la création d’une police plus moderne. Il a été à l’innovation de l’infiltration.

Le scénario de Damour démarre vite avec l’attaque par le feu et le colt de cette maison isolée entre la forêt et la neige. Il dépeint le personnage du fils de Allan Pinkerton , William, comme un sanguinaire, rien ne le perturbe, ni le dérange, il est craint de tout une ville, personne n’ose le contredire, mais ses nombreux échecs remontent jusque dans la presse de Chicago, place principale où se trouve l’agence. Le côté politique entre en jeu, un second sujet bien exploité, avec ce mot important très repris encore à ce jour des USA jusqu’en France, le problème numéro un de la population : la sécurité. Pour rassurer le gouverneur à nouveau candidat, la capture de Jesse James est promise, mort ou vif ! Le soutien de Allan Pinkerton, montré à la foule mondaine lors d’un cocktail de campagne, est important pour cueillir les dons et un large électorat. Les dialogues sont bien ciblés entre la rage et le manque de tact de William, et la langue de bois de fondateur de l’Agence très proche des politiciens, avoir un gouverneur dans son carnet d’adresse, c’est important pour la suite, et Allan Pinkerton le sait très bien. Le conflit père-fils se fait à distance. L’un est fou, l’autre est plus sage, plus calme, l’expérience passée pour l’avenir à travers la politique.

Le dessin de Guérin est réaliste. Il apporte beaucoup de précisions et de détails, entre autre sur la ville de Chicago, ou l’intérieur d’un saloon. Le découpage est très précis, très découpé. Il est même spectaculaire : l’explosion dans la maison, et l’attaque de la diligence en sont les meilleurs exemples. Guérin n’hésite pas à renforcer le trait à l’encrage pour rehausser le relief par rapport à la couleur. Il y a un travail très appliqué, très documenté dans des parties, comme la reconstitution de la ville de Chicago, avec l’immense immeuble où se trouve l’Agence de détective.

Les couleurs amène l’ambiance très proche de la texture d’une affiche « Reward », entre un blanc vieillit au sépia, mené au noir, très peu de lumière, du moins celle-ci vient plutôt accentuer l’histoire au plus sombre, montrer la folie dangereuse des actions de William , et plus éclairé dans la séquence de Chicago, où toutefois les scènes intérieures laissent encore peu de place à la lumière, y compris devant une vitre. Elles sont assurées ici par Paolo Francescutto – Gotem Studio.
La couverture a eu droit à aussi à son coloriste, avec Sébastien Gérard. Il respecte l’ambiance « sépia » du reste de l’album, en ajoutant un plus : les bords du dessin ont été comme rognés, la petite usure du temps. Mais dommage que ça ne soit que les bords... ! Voir même ça aurait mérité un petit effet de plus pour rappeler l’affiche « Reward ».

Le premier tome de PINKERTON va vous mener dans un western original, entre fiction et traces historiques, le révolver parle comme le feu et le sang face à ce qui fait le message d’un politicien : la sécurité. Jesse James est comme un fantôme, il échappe à toutes les attaques permettant sa capture, entraînant William Pinkerton dans une rage folle et dangereuse, où il est prêt à tout, même à tuer l’innocent pour arriver à la capture ou la mort du hors la loi. La sécurité à quel prix par rapport à la récompense d’un Jesse James et de quelques voix pour une élection ?!

PINKERTON tome 1 : Jesse James -1875 / Damour (scénario) et Guérin (dessin) / Glénat