Alors que le scandale des plats préparés, à base de bas morceaux et autres déjections immondes, bat son plein, Jean-Claude Jalloux fait figure de sauveur et nous présente une savoureuse cuisine qui va nous réconcilier avec la nourriture.

Sympathique Chef de Cuisine à l’Auberge de la Grange aux Loups à Apremont, près de Senlis, qu’il dirige depuis de nombreuses années avec sa femme, la sémillante et très énergique Marie-France, Jean-Claude Jalloux est un cuisinier à l’ancienne, un de ceux qui auraient pu régaler les papilles d’un Lino Ventura, d’un Bernard Blier ou d’un Jean Gabin.

Jean-Claude Jalloux est de la trempe de ces Maîtres Queux qui firent, de leurs élégantes et belles maisons, un repère contre la monotonie et l’ennui, en même temps qu’une légende dans laquelle on retrouve réellement le plaisir d’une bonne table, en même temps que le sens de la convivialité aiguisé par l’authenticité des mets proposés.

Cet épicurien a le don, par son sourire et son affabilité, de nous convier à prendre place autour de sa table généreuse pour laquelle il n’a de cesse de s’investir et d’innover, n’hésitant pas à aller lui-même se ravitailler sur les marchés voisins de son auberge, dont celui de Gouvieux près de Chantilly, comme chez les petits artisans et commerçants locaux, pour dégoter des produits frais et régionaux.

Avec des prix raisonnables, des plats savoureux et la qualité de ce qu’il propose, Jean-Claude Jalloux est non seulement une valeur sûre de la gastronomie française en même temps qu’il est devenu un restaurateur incontournable dont l’adresse est réputée. Même si ses clients sont fidèles, cela ne l’empêche nullement d’accueillir comme il se doit une clientèle de passage dont certains noms connus de la chanson, du cinéma et du théâtre qui viennent là pour retrouver les vraies valeurs, loin du tumulte parisien et de la célébrité, comme si La Grange aux Loups était une sorte de refuge et de havre de paix dans lequel il fait bon vivre durant le temps de quelques amicales agapes.

Mais, Jean-Claude Jalloux a un incroyable talent, en dehors des casseroles cuivrées et des marmites en fonte. Une bien agréable passion et non la moindre puis qu’il a su, au fil du temps, devenir le Prince de la bulle et l’Ambassadeur des vins de Champagne, non pour avoir été choisi comme tel par des propriétaires de prestigieux domaines dont les noms font rêver, en nous ramenant à la fête, mais pour s’être imposé en étant le fondateur de la Confrérie du Sabre d’Or et encore à ce jour le Grand Maître.

Croyant la chose facile, Jean-Claude Jalloux a fait de nombreux jaloux qui lui mirent plutôt les bâtons dans les roues, pour mieux le faire tomber dans les oubliettes et garder égoïstement le monopole de leurs produits. Pour tous ces comploteurs, il n’était question de voir un Picard prendre une place qu’il ne méritait pas à leurs yeux de Champenois.

Le combat a été rude et sans merci, après des années de luttes acharnées, jusqu’au jour où certains comprirent que Jean-Claude Jalloux était plus un allié qu’un ennemi, avant de décider de baisser leurs sabres en se rangeant à ses côtés, pour lui laisser enfin le privilège de sortir le sien et de faire jaillir le divin nectar.

Grâce à Jean-Claude Jalloux et aux membres de sa festive confrérie, l’Art du Sabrage du Champagne s’exporte dans le monde entier, durant de joyeuses cérémonies, dignes d’un conte de fée, où bouchons et cols s’envolent sous le fil du sabre comme pour créer un feu d’artifice et faire pétiller la vie, en lui donnant les lettres de noblesse qu’elle mérite.