La fin de l’été, et la pluie fait son entrée à la place du soleil. Billy Brouillard se rappelle... Le début des grandes vacances, à la campagne, chez grand mère , la petite sœur envahit l’espace de jeu. Billy n’aime pas les filles ! Mais sur son terrain, en barbotant dans l’eau...Elle s’appelle Prune. La petite fille sait pour le don de trouble vue de son nouveau camarade de jeu. Mais Billy préfère ne plus y penser, il porte ses lunettes. Fini de voir des monstres, des fantômes, un croquemitaine ( voir les tomes précédents) , il n’y aura plus d’aventure. Les deux enfants sont inséparables ; Ils jouent tranquillement, campent ensemble à la belle étoile dans le jardin.
Mais le don est toujours là, la Trouble Vue attire la curiosité de Billy sur la sœur aînée de Prune... à travers son ombre, c’est une sirène ! La beauté de celle-ci laisse pantois le garçon. Pour la première fois il découvre un corps féminin, avec ses formes, ses seins … il voit une fille de plus près ! C’est une première fois éblouissante pour le petit garçon. A part sa sœur Jeanne, mais elle ne compte pas vraiment, et vous savez tout des conflits permanents « frère versus sœur ».

L’amour comme un sortilège ? Une farce de son don de Trouble Vue ?!
Prune tombe malade, alitée dans le lit, elle révèle son secret à Billy, son grand chevalier : Il doit entièrement recouvrer son don de Trouble Vue, pour récupérer son corps de … sirène. C’est dans les Abysses Infernaux que Billy va devoir se rendre pour sauver Prune. Habillé de son tricot Super-Capuche , Billy Brouillard est de retour pour combattre les monstres, les pirates, les diablotins pour sauver la belle Prune. Le héros est amoureux, désormais il doit en apprendre beaucoup sur les filles. Les exploits de Billy Brouillard semblent même le devancer au fil des épreuves !

Bianco doit lui aussi porter le tricot super-capuche pour les idées d’enfants qui fourmillent au long de ce troisième volet de Billy Brouillard « le Chant des sirènes ». Tel un Peter Pan prêt à sauver Clochette, ce soupçon de légende enfantine avec la sirène, et l’amour d’un garçon et d’une fille, le petit flirt des vacances d’été. Toute la simplicité avec les rires, la tendresse que l’on retrouve dans la relation complice de Billy et Prune. C’est comme un petit film sur un vieux 16mm que Bianco nous dessine, en noir et blanc, avec ce trait à la plume, très irrégulier pour apporter la profondeur dans le plus au noir, à la légèreté pour les personnages, plus de traits sur un arrière plan, jusqu’à la page complètement noir lorsque Billy est dans ces mondes pour se battre et résoudre des énigmes. Il n’y a aucune bordures sur les cases, la liberté du dessin, le fil d’une histoire tout aussi surréaliste dans l’esprit, comme lorsque Fred plonge Philémon dans l’Océan Atlantique.
Une musicalité acoustique passe dans les écrits, au rythme des illustrations pour les différentes strophes , ou couplet d’une chanson, d’une poésie, d’une prose, d’un long texte avec son dialogue. C’est musique est celle qui inspire Bianco dès qu’il a une guitare en main. Son premier accord gratté est celui d’une ritournelle de l’éternel homme à la moustache et la pipe ; George Brassens. L’esprit coquin et malin des textes du chanteur natif de Sète, revient souvent au fil des pages de ce troisième volet.

La collection Métamorphose offre cette possibilité à l’artiste de transformer un simple libre en objet. Pour « Le chant des sirènes », Bianco nous apporte un plan, mis en place tel un double poster. Découvrez le parcours de Billy Brouillard illustré par la carte des Abysses Infernaux. Pour combler vos lacunes en monstres, chats, sirènes, et autres peuplades de ces profondeurs diaboliques, ne manquez pas de lire les pages encyclopédiques de la Gazette du Bizarre où vous saurez tout sur le sortilège de l’amour, et les légendes illustrées dans des histoires courtes, comme la Fille aux chats.

Billy Brouillard est le garçon que nous fûmes, avec cette imagination débordante, un pouvoir d’innocence, de voir tout un univers que les adultes sont trop bête pour comprendre. Les parents nous laisse à part, à vagabonder avec nos idées avec ce soucis plus de nous « guérir ». Ils sont persuadés que c’est pour notre bien de ce don au lieu de laisser filer,
L’amour d’enfant est le flux d’un souffle nécessaire pour braver plus d’un poisson ou poulpe pour épater notre belle. Billy veut épater Prune, le garçon gagne toujours, c’est obligé .. mais il peut accepter quelques faiblesses ;
Rester dans l’âme d’un enfant pour être amoureux, combattre les monstres, et sauver une princesse, surtout si c’est une sirène, une fois les jambes à l’eau.
L’innocence de l’enfance dans une mélodie amoureuse. Il faut être amoureux pour tout apprendre d’une fille. Nos fiancées sont des sirènes. Vous la croisez dès le prochain été, un chant vous plongera dans l’aventure comme Billy Brouillard. Ne soyez pas des trouillards !

Ps : N’oubliez pas votre tricot Super-Capuche !

BILLY BROUILLARD (to3) : Le chant des sirènes / Bianco (scénario et dessin ) / Collection Métamorphose / Éditions Soleil