En voila assez car vous, les Etats-Unis d’Amérique, vous cassez les noix à DSK en voyant des délinquants sexuels partout ou en pensant que les français sont tous des gros porcs… et vous, le Mexique, vous cassez Florence, une jeune femme frêle et innocente, pour vous venger de l’invasion de Napoléon III, en imaginant que tous les français sont des criminels en puissance.

Mais revenons-en aux faits qui nous intéressent. Il y a sept ans, on arrête Florence Cassez sur une route mexicaine, alors qu’elle porte une arme et se trouve en compagnie de son amant Israel Vallarta, un chef de gang spécialisé dans les enlèvements et le crime organisé (à noter que le beau Vallarta avait été présenté à Florence, quelques années plus tôt, par le propre frère de cette dernière, Sébastien Cassez). Lors de la perquisition au domicile du compagnon de Florence Cassez, la police libère trois otages. La mise en scène, au lendemain de l‘arrestation, organisée dans la demeure des criminels, par cette même police, au profit de la presse, pèsera lourd en faveur de la libération de Florence Cassez, sept ans plus tard, en janvier 2013.
Les chefs d’accusation, contre la bande de Vallarta, étaient les suivants :
Enlèvements, séquestrations, mutilations volontaires, intimidation, détention d’armes et de munitions de guerre, puis crimes en bande organisée.
En droit français, on dit que les soupçons ne peuvent constituer des preuves. Soupçonner Florence Cassez, parce qu’elle était la compagne d’un criminel, c’est un peu comme si on soupçonnait Eva Braun, maîtresse d’Adolf Hitler, d’avoir tout mis en œuvre pour anéantir le peuple juif ou encore Michèle Martin et Monique Olivier, d’incitation à la pédophilie, pour avoir été respectivement les compagnes, dévouées et insouciantes, de Marc Dutroux et de Michel Fourniret dont elles ignoraient les activités crapuleuses.
Trois juges sur cinq viennent de se prononcer pour la libération immédiate et sans conditions de Florence Cassez, au motif d’irrégularités dans la procédure, de détention abusive et de non respect des droits de l’Homme… Ils n’ont pas voulu statuer sur son innocence ou sa culpabilité, dans cette affaire qui n’est pas terminée. De nombreux témoignages de séquestrés ne plaident pourtant pas en faveur de Florence Cassez.
On en revient à cette théorie fumeuse dont Laurent Fabius, ancien Premier Ministre et actuel Ministre des Affaires Etrangères, a bénéficié lors du procès du sang contaminé et qui consiste à dire « Responsable mais pas coupable ». Laurent Fabius qu’on retrouve d’ailleurs aux côtés de Florence Cassez, à sa descente d’avion, sur le tarmac de l’Aéroport de Roissy CDG, comme un symbole vivant et souriant de l’injustice dont lui-même a été victime.
D’aucuns prétendront que Florence Cassez ne peut être complice que par ignorance. Pour soutenir cette thèse, il faut cependant se mettre quelques instants à sa place. Imaginez que vous êtes elle et que vous habitez avec un chef de gang qui ne fait rien de ses journées mais possède de confortables revenus. Partant de là, comment faites-vous pour ignorer que ce type retient, sous votre toit et parfois durant de nombreux jours, des otages dans l’attente d’une rançon, laquelle va vous permettre de vivre confortablement en vous sentant toute puissante et intouchable.

De retour sur le sol français, le 24 janvier 2013, Florence Cassez est la nouvelle star de l’année et les médias sont unanimes pour saluer l’évènement, jusqu’à nous faire oublier les otages du monde entier, la guerre au Mali, les SDF qui meurent de faim et de froid sous nos fenêtres, les luttes ouvrières et les licenciements massifs de chez Renault et Peugeot Citroën.
Avant, il y avait le football, pour abrutir les gens et leur faire oublier une vie médiocre et maintenant il y aura Florence Cassez, comme espoir de justice et de liberté pour demain.

Florence Cassez peut mentir à la terre entière et à elle-même, mais elle ne pourra jamais mentir à sa conscience et sera, un jour, jugée par elle… Cela prendra le temps qu’il faudra !