L’ANCOLIE

L'ANCOLIE

Ce carnet de voyage marque une étape, touristique et gastronomique d’exception, dans un joli petit village breton, médiéval et fleuri, qui porte le nom de Rochefort-en-Terre, lequel se situe dans le département du Morbihan.

Il y avait bien longtemps que je n’avais remis pied, en ce lieu qui fleure bon l’histoire et le passé de cette Bretagne d’antan.

Artisans et commerçants tiennent échoppe, en centre bourg, dans de magnifiques maisons à colombages aux devantures poétiquement soulignées par de nombreuses fleurs variées et parfumées, autant que multicolores.

Rue Saint-Michel, mon regard est attiré par une bâtisse en pierres, inscrite dans les doux souvenirs de ma mémoire d’enfant.

C’est donc ici, dans ce restaurant de l’Ancolie recommandé au Michelin 2012, que nous décidons de nous attabler, en ce jeudi 13 septembre, avec l’ami belge Jean-Louis Mathot, breton de cœur.

L’accueil et le service sont assurés par Gérard Lutz, patron de l’établissement, lequel fait immédiatement preuve de courtoisie et de raffinement dans sa manière d’être. Ce professionnalisme est si rare qu’il mérite d’être souligné, ce qui n’empêche nullement l’homme d’avoir une certaine rudesse très anglaise, à l’accent parfois moqueur, surtout lorsqu’une cliente lui pose une question incongrue.

Nous entrons ici dans un cocon feutré, lumineux et spacieux, tout en notant que les tables sont disposées, de manière aérée, pour ne pas avoir à subir le côté parfois néfaste d’une oreille voisine indiscrète. Le décor est étonnant de modernisme et harmonieusement parsemé d’objets ou de meubles anciens.

Les plats proposés, dans ce menu « Erik Satie » à 28 euros, seront surprenants au niveau de la présentation, du goût, de la créativité, du mélange subtil des textures et des saveurs et d’une maîtrise parfaite des cuissons.

Avec l’apéritif, on nous propose une mise en bouche dans une mini crêpe pistache au thon, clou de girofle et curry. Viendra ensuite une crème de chou romanesco au pesto.

L’entrée est un carpaccio de thon blanc, à l’huile d’olive, aneth et citron vert. Mon choix de vin se portera sur un verre de Muscadet sur lie, avec le poisson, servi dans une sympathique burette en verre, tout comme le seront les deux verre de Bourgogne Mercurey qui accompagneront délicieusement ma viande et mes fromages. Du bon pain croustillant servira d’agréable support à ce festin entre amis.

Huit portions par personne de désossé de cailles aux griottes, constituent le plat de résistance accompagné par une purée d’artichauts à la marjolaine.

Nous préférons clôturer nos agapes sur un choix de plusieurs fromages et d’une vraie salade fraîche, avec vinaigrette maison, pour mieux apprécier cet excellent vin de Bourgogne aux arômes de violette.

Gérard Lutz, qui dirige son élégante maison d’une main rigoureuse mais très attentionnée de Chef d’Orchestre, aura la classe de nous raccompagner, à l’issue de notre repas, jusqu’à la porte d’entrée qu’il nous tiendra ouverte, à la manière de Louis de Funès devenu le restaurateur Gaspard Ripeux, dans le film de Gilles Grangier « Le Gentleman d’Epson », nous obligeant ainsi à faire le choix de revenir chez lui, afin de replonger avec bonheur et délectation dans le monde qu’il nous propose, l’espace d’un instant, en dehors du temps présent.

L’ANCOLIE
12, rue Saint-Michel
56220 ROCHEFORT-EN-TERRE
Tél. 02.97.43.33.09