Deux concerts exceptionnels à peine, tu m’es stone, le Ramon on le voit peut se produire sur scène. Alors, c’est toujours un évènement fusionnel à ne pas manquer, d’autant que comme pour les Au bonheur des dames, il jacte toujours le sourire en coin que c’est son dernier concert. Il nous enterrera tous le joyeux drille, l’homme tranquille à l’humour intact sur son époque et son épopée musicale. Après une vingtaine d’albums tous très marquants sa verve tant musicale que textuelle, ses partages tant scéniques qu’en studio avec ses aminches par centaines et je passe sur ses musiques de films et ses concerts fabuleux et mémorables. Cet honorable Ramon peut être fier de nous avoir secoués les tripes à grands coups de zygomatiques biens sentis depuis déjà quatre décennies. Quelques collaborations illustres qui décoiffent la banane et la métal moumoute : Renaud, Coluche, Desproges, Baffie….

On pourrait penser qu’il a attrapé la grosse tête…. A le voir chez lui à Paname l’air décontracté derrière son bureau, il a l’allure de l’homme tranquille. Mais ne vous y fiez pas, c’est un bosseur féroce. Un bambocheur des partoches sans anicroches, un répétiteur farouche.

Militant acharné du politiquement déviant avec toutes ses dents, il a conjugué le sens du spectacle à l’apothéose de la déconne, comme le trompe l’œil de l’art ou du cochon n’a de sens que pour les végétariens. C’est un artiste au stade oral qui érige l’arrogance musicale à tourner en dérision tout ce qui a trait aux morceaux creux : les tubes et autres ritournelles à la mode, dénommés ainsi par l’ami Boris Vian qui aurait reconnu Ramon comme un frangibus. Au point d’accéder au bigbang sublime dans ses démarches musicales, à caler des paroles d’une impertinence telle, qu’au sein de leurs sacristie, les bonnes sœurs des pauvres se signent et s’enfilent un doux Jésus de Lyon. Parce que entre nous : « La viande de porc / C’est bon quand c’est mort, bout d’boudin / Car quand c’est vivant / Ca fait du boucan  ». (Costric-Brantalou / Pipin, superbe chanson funk qui fut au top 50 des boucheries !)

Il va revisiter le registre du répertoire aubonheurdédamesque, Odeureque et pipinesque en y adjoignant, de par sa grande générosité 8 nouvelles chansons. Neuf musiciens se joindront à son talent à partager la scène avec les invités attendus sans qui la fête ne serait pas à son comble : Sharon, Eddick Ritchell, Shitty, Membres du chœur de l’Orchestre de chambre de Bonn, Vince Taylor, Yehudi Menuhin, Pierre Boulez et le fantôme de Viv Stanshall…. !
Il a déjà prévu 28 titres, voire 29 et même 35 avec les rappels jusque tôt dans la nuit, c’est pour vous dire la fiesta que ce sera !

Veinardes et veinards comme je vous envierai vos applaudissement bien mérités à ce très cher Ramon Pipin Band. Ces soirs-là j’aurai rencard à des AG au sommet d’un pin de ma forêt du Médoc avec tous les animaux, pour entrer en résistance contre les chasseurs qui viennent juste de retirer les fusils armés de leurs râteliers pour nous tirer dessus. Le cœur, mes tripes, mes zygomatiques et tout ma joie de vivre seront à tes côtés mon cher Ramon bien entouré comme toujours. Je te l’avoue, je te dois mes meilleurs moments de gaité et de joyeuseté à t’écouter et te voir en concert. J’accroche à ton humour toujours et à l’humilité de toute ta personne au cœur sensible. J’aime ton regard aiguisé sur ton époque et ta culture musicale encyclopédique. Tu es un génie toute catégorie. Tu es unique et tu niques la connerie crasse, je t’adore !

Bon concert à toutes et à toutes avec Ramon Pipin Band « Encore ! », les 24 et 25 septembre 2012 au Café de la Danse, 5 passage Louis Philippe à Paname dans le 11ème arrondissement, métro Bastoche.

Les musiciens : Laurent de Gaspéris (gtr, mandoline, banjo, vx, perc) / Jean-Mi Kajdan (Gtr, gtr, gtr) / Marc Périer (basse) / Philippe Javelle (kbds) / Franck Armand (Dms et perc) / Clarabelle (Vx) / Hervé Cavelier (vin) / Florence Hennequin (Cello) / Vincent Chavagnac (Sx, perc)

O fête Ramon, si l’acoustique de la salle complait tes esgourdes, ce serait bath si tu pouvais enregistrer tes concerts et même les filmer et abricadabricadabra les transformer en CD pour toutes celles et tous ceux qui n’auront pas eu l’extrême plaisir de venir t’applaudir, o yeah !