Soleil l’a fait ! Ce petit crabe carré à tourné ! Et ce n’est que le début d’un grand chamboulement dans le monde des crustacés ! Il devient à la fois héros, mais aussi un banni de sa famille des Simplicimus Vulgaris. Les homards, les étourneaux ne voit pas ça du même œil ,car ils sont censés dominer les petits carrés ! Ce « tourner » peut tout changer ! Les touristes sur la plage se moquent pas mal de tout ces crabes, ils préfèrent les acheter bien frais, et vivants à la poissonnerie, dans un bon plateau de fruits de mer ! Mais le petit crabe est malin et saura se sauver d’une casserole d’eau bouillante ! Un journaliste sent le bon coup, pour lui, à voir cette peuplade des mers émerger plus nombreuse, les crustacés auront le dessus l’homme ! L’espèce est bien en route !

Dans les profondeurs, Soleil essaye de réunir un maximum de carrés, les convaincre de s’entraîner à tourner ! En finir avec la rectitude ! Les deux camps se distinguent désormais : le cercle pour les tourneurs, la croix pour la ligne droite, le refus de cette évolution non naturelle, et non éthique à la marche du Simplicimus Vulgaris. La guerre est déclarée ! Et qui regarde tout ça de haut ?! Les étourneaux ! C’est gros et géants crabes qui ne veulent qu’une chose : faire des carrés leurs esclaves !
Le documentaire du journaliste est d’abord rejeté par une chaîne de télévision et devant un public en salle, c’est l’échec, tous s’endorment au bout de la première minute. Personne ne semble être sensible à cet instant prémonitoire, cette anticipation qui se déroule sur la plage : la révolution des crabes est en marche ! Et pendant que ceux ci se battent entre croix et cercles, une autre masse avec des pinces arrivent doucement en grand nombre.

Tourner, tourner vers la révolution, pour envahir, pour changer la vie. Adieu la rectitude, et tant pis pour l’homme qui ne s’en préoccupe guère, juste à vouloir s’empiffrer de plateaux de fruits de mer, et de s’endormir devant un documentaire d’anticipation sur cette manifestation du Simplicimus Vulgaris. L’espèce humaine en danger, mais ce n’est pas grave, une casserole d’eau bouillante, et il en est fini de tout ça ! Arthur De Pins nous plonge encore plus dans les profondeurs, là où tout s’est passé, de la ligne rectitude qui fini sa course en arc de cercle, à la légende de Soleil et Lune, meneurs de la révolution, face à Guitare et les autres qui sont contre cette forme de déplacement contre nature ! Il ne faut rien bousculer, et pourtant … l’évolution d’une espèce va mener à la guerre. Et en hauteur, les gros, les puissants : les étourneaux, dans l’attente de prendre ces crabes en esclavage.
L’homme est comme à son habitude, au dessus de toute forme d’intéressement à ce que peut faire un crustacé. Des touristes, une station balnéaire, ils ne pensent pas à tout ces problèmes : dégustation de glace, jeux au bord de l’eau pour les enfants, bronzage pour les jolies damoiselle, et du volley-ball pour les garçons. C’est tout juste un « Aïe », si ils tombent sur le crabe sous le pied, par le biais d’un léger pincement.

La confrontation est forte entre la rectitude et le tourner. Les clans sont là, tatoués sur la carapace pour la lutte finale. La nature des choses contre l’évolution… la nature d’un animal, s’agirait il d’un Simplicialement, doit elle s’égarer de son chemin initial ?! Tourner, c’était un accident, d’ailleurs, même le mouvement a du mal à se répéter. La maîtrise est un des enjeux pour prouver que la ligne droite n’est un éternel fardeau.
Le journaliste tente de filmer tout ça, d’être le premier témoin de cette révolution du crustacé ! Il sait tout ! Tout a été filmé dans les profondeurs, sur le sable, entre les pattes des touristes. Tel un reporter pour le National Géographique, il diffuse son reportage à un public endormi, et préfère manger la glace en regardant la mer. Et le crabe avance, Ceux qui se battent occupent largement la plage, les rochers eux, sont le terrain d’observation et d’attente des plus costauds, les étourneaux. Et en cachette, sous l’eau, sous les rochers, ils sortent aussi leurs pinces … plus long, plus fort ! Des crustacés de choix vont débarquer !

Arthur de Pins réussit à prolonger cette révolution en marche, depuis son court-métrage d’animation primé au festival d’animation d’Annecy. Dans un dessin très simple dans le numérique, De Pins amorce l’ambiance du fond de l’océan, du couché de soleil pour le côté sanglant et rouge de la révolution. Le fil du second volet se tourne vers « celui qui tourne », devenu une légende parmi la faune aquatique. Un journaliste tente de dévoiler la vérité, et des touristes aveuglé par les vacances au bord d’une belle station balnéaire, à s’empiffrer avec des plateaux de fruits mer. Autant d’ajout fait par l’auteur qui ne dénature pas cette histoire prévue en trilogie. Ce second volet plonge au plus profond, pour remonter dans un bain de lutte finale entre les « X » et les « O ». Des fonds marins en décors pour débuter ce chapitre, avant d’arriver sur le sable, les rochers, là où sont les difficultés , l’amour raté, et la domination du plus fort, aucune alliance dans cette révolution n’est faite. Chaque camps est en mesure de prouver qu’il a raison, pour le crabe Soleil, légende parmi les crustacés.
À qui profitera cette révolution au final ?! Si vous n’avez pas peur de vous prendre dans les pinces du crabe, la lecture de ce second chapitre va vous plonger tel un Nicolas Hulot ou Commandant Cousteau, à vivre l’expérience du crustacé, coincé dans une rectitude, et soudain, il tourne, et veut tourner de propre chef, libre.
Participez à cette marche, faites attention à vos pieds ! Et arrêtez les fruits de mer ! Regardez ! Le crabe fait une révolution ! Un tournant dans l’histoire de l’humanité si droite.

LA MARCHE DU CRABE (trilogie) T2 : L’empire des crabes / Arthur de Pins / collection NoCtambule / Soleil