Qu’est-ce qui fait la patte de Vignale ? La réponse est simple : son regard ironique, tendre, décalé, provocateur, amusé, distancier sur l’actualité et sur le monde qui l’entoure.
L’artiste parisien, d’origine messine, qui défraye la chronique web, média et télé depuis les années 2000 jouit d’une profonde liberté de dire, de commenter et il ne s’en prive pas pour résumer avec son style moderne et enlevé les faits divers et variés, la politique, la culture, les réseaux sociaux et les rapports humains.
Il y a de la jubilation dans ses mots, ses formules bien senties, bien trouvées, bien vues. Vignale ne copie pas les humoristes, les chansonniers à la Ruquier et autres esprits formatés de la Place de Paris, il écrit plutôt dans la tradition d’un Sacha Guitry, d’un Michel Audiard ou d’un Alphonse Allais.
Lorsqu’il flingue c’est avec élégance et classe, lorsqu’il aime c’est avec fougue, passion et originalité dans la mise en scène de son désir.
L’humour n’est pas un but, une fin en soi chez lui, c’est ainsi que celui-ci arrive sans qu’on le cherche, par incidents bienheureux.
Richard Schlang a lui mis en images ce qui serait impossible à faire pour un artiste moyen, mais comme Schlang a du génie, le résultat est bluffant car celui-ci a réussi à illustrer les propos de Vignale en 28 tableaux originaux tout en n’étant jamais dans la paraphrase visuelle ou la redite. Il a au contraire su inventer un univers graphique autour de Vignale, mais un univers parallèle et complémentaire très inventif et fort à propos.
Du coup on est dans un livre unique, à la fois un recueil de statuts Facebook, d’aphorismes du temps présent et un livre d’artistes complémentaires qui font oeuvre commune.
Une curiosité de cette qualité à 7,90 euros, ça ne coure pas les rues, donc vous savez ce qu’il vous reste à faire !!!
Frédéric Vignale "Je suis vivant et le reste a moins d’importance", Editions Secondlife, Avril 2012.