Ce tête à tête, Front contre Front, a été un véritable affront pour ce peuple dont les deux se revendiquent en l’oubliant, le cas échéant, ne pensant qu’à rentrer dans des querelles stériles qui desservent la politique et la France. L’une dit qu’on la traite de demie-démente et l’autre répond que cela lui laisse une bonne moitié. On se croirait à l’école maternelle et l’électorat attendait, en vain, des réponses à ses questions, qu’il soit de droite ou de gauche.

Certains prétendent que faute de combattant, le combat s’arrête. Cependant il n’est pas bien vu de refuser un débat, avec un adversaire politique, surtout lorsqu’on veut accéder à la fonction suprême, même si ce dernier a été d’une impolitesse purement Stalinienne, en ne brillant ni par son intelligence, ni par son savoir-vivre.

Le comportement puéril de Marine Le Pen a été autant ridicule que méprisant, face à un Jean-Luc Mélenchon grossier et imbu de sa personne. On ne peut se retrancher, même habilement, derrière les fanfaronnades provocatrices d’un interlocuteur, même si ce dernier a insulté l’électorat de la précédente. N’aurait-il pas été plus chevaleresque de se défendre autrement qu’en baissant les armes et un Le Pen ne doit-il pas se battre jusqu’à la dernière goutte de sang ?

Le père de Marine, qu’on ne l’aime ou pas, possédait l’art de la joute verbale et du petit mot qui déstabilise, blesse ou tue. Il rentrait dans le lard de tous ces paltoquets qui voulaient le bouffer tout cru, tout en restant impassible, quitte à ressortir quelques croustillantes affaires auxquelles ils n’étaient pas totalement étrangers, les obligeant ainsi à se taire ou à faire mine de perdre la mémoire. Les donneurs de leçons et les adeptes du politiquement correct n’avaient qu’à bien se tenir. Il était donc plus facile de s’attaquer à la fille qu’au père !

Les enfants, voulant parfois suivre le chemin tracé par le père, sont rarement aussi bons que celui qui a ouvert la voie et l’on peut le vérifier dans de nombreux domaines… Et pour faire court, un fromage de Hollande ne vaudra jamais un camembert crémeux !

Il est bien triste, pour une Avocate de formation, de manquer d’arguments au point de ne pas vouloir convaincre l’auditoire.

Cela avait pourtant bien commencé, dans cette émission « Des paroles et des actes » du jeudi 23 février 2012, avec un Henri Guaino impressionné (cela s’entendait au timbre de sa voix au début du face à face), reprenant vite le dessus tout en restant courtois et plutôt complaisant dans ses propos, cependant l’échange était tout en finesse et d’une politesse réciproque.

La politique était au bord du gouffre et avec Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, elle vient de faire un pas en avant.

La réponse, à nos doutes légitimes, s’exprimera dans les scrutins à venir !