Debriefing d’après César 2012

Debriefing d'après César 2012

"En France les acteurs connus sont surestimés et les acteurs pas connus sous-estimés".

Vendredi 24 février 2012, 21 heures théâtre du Chatelet, Paris, France. C’est la grande fête des récompenses du Cinéma français. Canal + et l’Académie des César s’allient pour une grande soirée de Gala qui donne des bons points et récompense les bons élèves dociles de la Corporation où tout le monde s’aime.
Antoine de Caunes annonce la couleur dès le début et Guillaume Canet (il manque un peu d’envergure pour présider non ?) aussi. Désormais l’Académie récompensera aussi les films populaires. On sait déjà que Omar Sy sera récompensé avant d’avoir ouvert l’enveloppe de fin. Tant mieux pour lui c’est un type sympa et positif mais les meilleurs acteurs dans Intouchables sont "Audrey Fleurot et François Cluzet".

Le spectacle commence par une très bonne surprise on récompense de vrais talents. Grégory Gadebois et Clotilde Hesme dans « Angèle et Tony » crèvent l’écran de justesse, de vérité. Ce film est un petit bijou à voir absolument. Une histoire originale, un couple peu banal, attachant et un vrai cinéma social et actuel à la française.
Ce sont de ces films là dont la France doit être fière. (pas d’autres navets navrants qui plaisent aux foules)

Ensuite on assiste à une série de sketches plus ou moins drôles. Julie Ferrier est trop longue et répétitive par exemple dans son délire sur les animaux de dressage qui ne laissera pas un souvenir impérissable.

Matilde Seignier est égale à elle-même. Sans tact, pas drôle, lourdingue. Genre la fille qui aime la France d’hier et les chanteurs de Droite mais qui kiffe son copain Didier Morville aka Joey Starr et qui demande qu’il monte sur scène alors que c’est Michel Blanc qui a reçu un César. Affligeant.

Bel hommage à Kate Winslet, une des meilleures actrices du monde avec un texte très drôle et très fin d’Antoine Decaunes qui nous fait oublier l’hommage brouillon de Michel Gondry. (La chirurgie c’est moche ça peut provoquer des physiques à la Emmanuelle Béart, abstenez-vous les filles)
Kate est sexy, belle, digne, sa carrière est impressionnante. Ses seins sont appétissants. Du grand Art vraiment.

Les César niquent la Polisse. On souflle un "ouf" de soulagement, l’idée que Maïwenn vienne faire son énième numéro de pleureuse émotionnée sur scène nous est intolérable.

Kad Merad, dans une mise en scène très "comique de situation" se vautre sur son pupitre. Belle allégorie d’une carrière qui est à la ramasse en ce moment.

Laurent Lafitte et Sarah Forestier sont les remettants les plus inspirés et drôles de la soirée. Mathieu Kassovitch dans son rôle de "Je viens mais je suis pas là" est le faux-cul sublime de la soirée.

La Soirée alterne le meilleur comme le pire. le plus grand film Français de l’année "L’apollonide, souvenirs d’une maison close" ne reçoit qu’un Prix pour le costume (sic). Bertrand Bonello ne reçoit même pas le Prix de la bande son. On croit rêver. Il méritait le César du meilleur réalisateur et Alice Barnole celui de la meilleure révélation. Les gens qui n’ont pas voté dans ce sens sont tout simplement des incompétents, des vendus, des pourris.

Valérie Lemercier fait une apparition dans un faux Ipad. Belle pub pour apple et confirmation. Valérie Lemercier n’est plus drôle depuis 10 ans.

Marjane Satrapi est absente aussi des "nominés" pour son "Poulet aux prunes", c’est injuste et illogique.

"The Artist" reçoit des Prix, beaucoup trop de Prix pour un film américain aussi faible dans son scénario..

Valérie Donzelli n’a pas reçu de Prix et c’est que Justice, son long métrage n’est pas un film de cinéma, juste un téléfilm malhabile plein de pathos et de codes bobos insupportables.

Jean Dujardin n’a pas eu de Prix du meilleur acteur. Normal c’est un comédien comique de télévision. Qu’il aille donc se faire remettre des faux Prix aux states orchestrés par Harvey Weinstein ! The Artist mérite surtout des Prix techniques. C’est un bel exercice de style, un beau thème d’imitation.

Sinon Antoine de Caunes se permet des vannes anti-Sarkozy assez audacieuses, preuve qu’on est (encore) dans un pays libre mais pour combien de temps encore ?

Bref, on était aux César 2012, à la 37 ème Cérémonie en queue de pie et on a passé une soirée assez inégale et injuste avec juste quelques - trop rares - bons moments. C’est déjà pas mal en tant de Crise, artistique du Cinéma d’auteur, me direz-vous.