NI DIEU , NI BÊTES : le singe se rapproche de l’homme.

NI DIEU , NI BÊTES : le singe se rapproche de l'homme.

Deux singes, un vieux et son jeune disciple essayent de comprendre et d’étudier l’homme, son soit-disant semblable, celui dont il est censé être le descendant. Vivre comme eux, parmi eux, et s’élever au point de le dominer, c’est le but de ces singes. Mais rien n’est facile ! De la jungle africaine au zoo, l’épopée sociologique et philosophique des deux primates va peut-être changer le cours de l’évolution humaine ! Un jour, le singe dominera à nouveau l’homme.

Le singe doit rattraper l’homme, faire tout ce qui est possible pour l’imiter, le copier, se fondre dans la foule, dans le seul but de le rattraper et de le dominer ! Il suffit du régime bananier ! La civilisation en dehors de la jungle ! Quitter l’arbre pour les bâtisses de l’homme, accéder à une supériorité ! Dépasser celui qui nous a devancé dans l’évolution, inverser le court de l’échelle animale où le lion se plie à la volonté du singe !

La technologie pour se mettre à niveau.

Intégralité du parcours de deux singes, le vieux sage, le disciple. Celui qui parle du passé insuffle à la jeunesse une philosophie où la condition du singe devrait enfin évoluer ! Après tout ils sont les ancêtres de l’homme ! Pourquoi s’être arrêté de si tôt ?! Pourquoi ne peuvent pas t-ils pas posséder aussi autant d’électroménager, un bon frigo, une télévision ! Ils les voient se déplacer dans les camions à l’orée de jungle où le singe se contente de ses bananes. Comment marche cette boîte où vient l’image qui bouge avec le son ?! Quel est le génie de l’homme face au singe, son soit disant descendant, le premier pas de l’évolution ? La technologie est au sein de ce premier passage à la réflexion pour que le le primate à poils mangeur de bananes soit à la hauteur de son proche évolué, l’homme blanc. L’imiter pour mieux s’initier, et le copier... commencer par les machines, les instruments qui à défaut de ne pouvoir maîtriser l’électricité, demande juste l’élément le plus basique : le feu !

Quitter la jungle pour le béton

Partir ! Traverser aussi loin que possible de cette vie de singe. S’imaginer dominer le monde animalier ! Le lion devra s’écraser devant l’avancée extraordinaire du singe ! Le roi de la jungle et de la savane humilié, ne pouvant plus ouvrir sa mâchoire pour gueuler. Alors il faut nager.. loin.. en suivant un moustique. Mais le débat va être bousculer, car l’homme est trop fort, il a construit le zoo , le singe est en cage, le destin se déroule dans une cage. Alors on retourne chez soi , les bananes, parmi ceux de son espèce animale, la peur du fauve et de l’éléphant, et un duo d’homme qui traîne par là avec de la dynamite pour affirmer sa supériorité sur le plus gros et le plus grand. La domination n’aura pas lieu, du moins pas encore ?! Quitter la jungle pour un animal, habitué à sa jungle, ses feuilles, son lac, sa rivière, ses bananes, les paquets tombé du camion de l’homme, doit il reste à l’état de rêve et finalement ne dominer de la hauteur d’un arbre , sur un nid ?!

Le sexe, il ne reste que ça de commun ?!

Retour en immersion dans le monde humain pour nos deux singes. Même accoutrements, et la meilleure façon de l’observer : le supermarché. Depuis la petite taille du plus jeune, un point de vue s’impose, sous la jupe des filles, dans la fuite entraîné par le vieux, subsiste un catalogue, avec cette même partie du corps dévoilée, juste les fesses, la lingerie fine. La découverte d’un membre en érection ! Le catalogue maudit et interdit ! Le jeune singe est détourné des femmes de sa propre espèce, seul les filles en culotte l’excite.
Laquelle pourrait le prendre dans ses bras pour un câlin ? La célèbre protectrice des primates ?! Le but est d’assuré l’avenir de la race, en oubliant de passer devant l’homme, à moins d’être sur « la planète des singes » ?!

Ni Dieu Ni Bêtes retrace ce difficile rattrapage de la bête sur l’homme. PtitLuc , au dessin et scénario, affectionne ce motif de comparaison entre l’humain et l’animal, par le biais de ces nombreux reportages où un grand chercheur, observateur de la nature, de la faune, nous explique combien tel ou tel bête est proche de nous, comme cousin, et comme nous ils peuvent parler, philosopher sur leurs existences, et peuvent prétendre à être plus malin que nous. Le domaine animalier n’en fini pas de se prendre pour l’homme, jusqu’à servir même d’enveloppe physique dans « la foire au cochon » (Drugstore / Glénat) , ou dans un monde dévasté, où les ordures règnent,
Entre réflexion sur une société, et la place du bipède s’il revenait parmi nous, les deux singes auront bien du mal à trouver la solution malgré les informations et les observations affinées : de la manière de s’habiller, de regarder la télévision … l’intégration pour la domination est un parcours semé d’embûches, d’éléphants, d’une prédatrice qui veut devenir une guenon, un catalogue de lingerie, et au bout du compte, l’homme ne sera jamais plus dépassé par l’^ère primate, même si il peut brancher un appareil électrique, mais sans dominer le feu, la base de tout, même pas sur un gâteau d’anniversaire celui-ci n’est pas maîtrisé.
PtitLuc avait fait une belle avancée dans son dessin, dans la mise en page, après les premiers Pacush Blues et Amour Volatile, le découpage est plus précis, plus de cases dans une planche, une meilleure mise en place des personnages, du décors, avec créativité, du débordement des vignettes, pour envahir la feuille jusqu’au moindre recoin. Entre les chapitres, les illustrations de ces bêtes tentant d’approcher le nouveau monde, la réflexion d’un instant, la pause pour mieux réfléchir, avec soin et qualité, d’un style abordé dans son premier album d’illustrations dans « Face de rats »
Entre documentaire animalier et l’obsession de l’existentialisme du singe par rapport à l’homme, cette intégrale devrait pouvoir vous réconcilier avec vos attitudes les plus primaire : regarder une télévision, être excité par des jambes de femme en culotte, et mettre le feu. Tout cela nous le maîtrisons, et vous serez rassuré que malgré le coup d’état dans « La planète des singes », on ne nous rattrapera jamais … mais le singe existe, il est.
Rattrapez le temps, vous-même, progressez dans cette lecture de l’intégrale de « Ni Dieu Ni Bêtes », ne restez pas singe !

NI DIEU NI BÊTE « Histoires de singes » (intégrale des trois tomes ) / PtitLuc / Humanoïdes Associés.