LA FROUSSE AUX FRANÇAIS

LA FROUSSE AUX FRANÇAIS

La délinquance, Claude Guéant connait bien. Plus de vingt ans passés dans les arcanes du pouvoir à regarder transiter des mallettes d’argent liquide, de l’affaire des frégates de Taïwan à celle de Karachi, de son mentor Charles Pasqua à son ami Nicolas Sarkozy. Ainsi, lorsqu’il aborde le sujet, la crédibilité de son expertise n’a d’égale que sa proximité avec les plus grands spécialistes du genre.

Aujourd’hui, Claude Guéant n’est plus seulement l’homme de l’ombre de cleptomanes diplomatiques. Il est également le défenseur inconditionnel d’une délinquance de terrain, artisanale, proche des petites gens. Une délinquance au nom de laquelle il n’hésite pas à supprimer 3500 postes de fonctionnaires de police, garantissant ainsi sa nette progression en toute insécurité.

Toutefois, sa mission ne se limite pas à jouer le rôle de pompier pyromane responsable de la flambée du nombre d’agressions. Encore exige-t-il que ces actes d’incivilités soient perpétrés exclusivement par ses compatriotes. En effet, rien ne nuit plus à sa susceptibilité que de voir un ressortissant d’un pays étranger voler le larcin d’un voleur bien de chez lui. Préférence nationale absolue pour le fils incestueux mais néanmoins légitime de Marine Le Pen et de son père.

Dernières cibles choisies par ce puriste éthique en quête d’épuration ethnique : les roumains, dénoncés par des statistiques inquisitrices pour être responsables de 2% des délits perpétrés sur le territoire. Qui plus est en majeure partie par des enfants. Une provocation de plus dont se rendent coupables ces peuplades barbares en plein cœur du pays des « droits de l’homme blanc qui a ses papiers en règle ». Force est de constater que les gens qui vivent dans la misère n’ont vraiment aucune déontologie.
Pourtant, des solutions existent. Des compromis semblent envisageables. Une immigration choisie en accord avec les traditions locales pour une meilleure intégration des délinquants étrangers. Cours de conflit d’intérêt, formations en abus de bien social, leçons de détournement de fonds publics. Et pour les plus doués en rapine, vol et autres escroqueries, des ouvertures possibles vers des postes à responsabilité dans des banques d’affaires de renom.

C’est à ce prix que le français moyen osera à nouveau passer le seuil de sa porte, défiant la peur de se faire dépouiller par des hordes de voyous venus du tiers monde ou d’un reportage de TF1. En attendant, dans un style plus austère que l’humoriste auvergnat Brice Hortefeux, Claude Guéant s’inscrit néanmoins dans la ligne droite extrême de son prédécesseur. Une continuité dans la méthode : Désigner, discriminer, et expulser des têtes de turcs, de maghrébins, de roumains… Un plébiscite du délit de faciès qui dévoile son vrai visage dominé par un large front national.