Le retour du coupe-chou

Le retour du coupe-chou

Quel est donc cet étrange objet que l’on nomme coupe-chou ? Le nom est très poétique mais peut aussi faire peur. Ce coupe-chou était présent avant dans toutes les familles, l’ancêtre du rasoir, un rasoir manuel, une lame montée sur un manche appelé châsse qui permettait de se raser, en respectant un certain rituel.

Cet objet était un objet beau, utile, précieux et qui se transmettait de père en fils, un objet qu’on entretenait, dont on prenait soin. Il a disparu pendant quelques années pour laisser sa place à la modernité, à la facilité.

Le rite du rasage a perdu alors de son charme, la préparation du savon dans un bol, le blaireau, la serviette chaude, et ce moment où l’homme se rasait pour arborer une peau imberbe n’était plus.

Est apparu alors le rasoir de sûreté, le rasoir électrique, et ensuite le jetable. L’étape du rasage est devenue alors un moment qui devait être le moins long possible, la société était dans la rapidité, l’instantané, le fugace et le jetable. Ne pas conserver, ne pas entretenir, voilà les nouveaux credos du rasage et de la vie de tous les jours.

Depuis quelques années, on voit apparaître tranquillement mais sûrement le retour du coupe-chou, avec des passionnés qui retrouvent dans cet objet, dans ce rasage, des valeurs, des préoccupations, un esthétisme et sûrement un retour à la masculinité. On a tous en tête des images de films de western, où le héros se faisait raser la barbe assis dans un siège chez le barbier du coin. Ce barbier tenait une échoppe qui était le lieu de rendez vous des hommes, un endroit où ils pouvaient se ressourcer, et ressortir neufs, pour affronter la vie.

Ce retour s’inscrit dans une volonté épicurienne pour certains, un respect de l’environnement avec un objet qui dure dans le temps, une volonté aussi économique, acheter un objet qui remplira sa fonction de servir, et aussi utiliser un objet unique, original. Le coupe-chou peut s’apparenter à une recherche, un retour aux valeurs sures, aux objets qu’on chouchoute. L’homme reste homme en prenant soin de lui, en obtenant un rasage parfait, des traits de moustache ou de barbe bien dessinés.
Ce retour permet de voir des objets de toute beauté, avec des matières nobles, animales, ou végétales, un objet fabriqué avec passion jusqu’au moindre détail.

Outre les maisons connues et reconnues pour leur coutellerie en France, Allemagne, Grande-Bretagne, sont apparus des artisans, des artistes par leur talent, leur originalité, leur doigté, les restaurateurs de coupe-choux. Ils redonnent vie aux coupe-choux oubliés dans des greniers, trouvés dans des brocantes, ou vides greniers. Cela permet à ceux qui veulent récupérer un rasoir familial, de lui permettre une renaissance avec une restauration de la lame, un habillage avec une châsse faite main, avec une recherche esthétique. On obtient alors des coupe-choux uniques, rares et de qualité, ce qui donne un plus au coupe-chou qui peut ainsi quitter l’obscurité et l’oubli pour retrouver lumière et utilité.

Beaucoup de ces restaurateurs se trouvent à l’étranger, mais la France possède aussi des talents dans ce domaine. Ali est un magicien de la restauration, un restaurateur avec un bon goût, une originalité, toujours à l’écoute des volontés de ses clients, de leurs désirs, et qui conserve l’âme de ces rasoirs en leur donnant un nouveau départ.

Vous trouverez quelques uns de ses travaux sur son blog :
http://www.ali-straight-razor.com et sur son forum : www.leretourducoupechou.com