Cheetah super star a tiré sa référence sous le pagne de Tarzan la banane !

Cheetah super star a tiré sa référence sous le pagne de Tarzan la banane !

Coquin de sort, Cheetah bisque bisque rage, mon héroïne, (il paraitrait pourtant que tu étais un mâle, seuls les singes y reconnaitront leurs congénères même si moi je te préfère au féminin), se piquait de Jane et Tarzan comme famille adoptive à l’écran. Cheetah s’est embrumée la breloque pour tirer un trait final à sa longue existence ce samedi 24 décembre 2011. La chanceuse n’a pas finie en retraite à 8 balais dans un labo pharmaceutique ou au zoo mais est partie de sa belle mort à 80 balais. Quoique comme pour les chiens, une vie de chimpanzé se dispense de certaines convenances chiffrées. Adios frangine et merde aux humanos qui ont tiré de toi tout ton miel d’intelligence et de présence scénique pour s’engraisser la panse sur ton dos.

Tu as survécu de 25 ans après le décès de Johnny Weissmuller un nageur olympique reconverti dans la farce et attrape du vendeur de pagne à la ville comme à la campagne, qui avait surpassé le cri du peintre Munch pour le porter à l’écran sans fausse pudeur. Il ne faudrait pas me prendre pour une demeurée, Cheetah tu n’es qu’un vulgaire personnage de fiction que n’avait même pas couché dans ses lignes le père fondateur de Tarzan, l’écrivain Edgar Rice Burroughs. Toutes les adaptations cinématographiques des années 30 avec Johnny (« Tarzan l’homme singe  » 1932 et « Tarzan et sa compagne  » 1934) t’ont introduite bête à part, puisque au départ seul un des livres atteste de ta présence sous le dénominateur de N’kima. D’ailleurs pas loin d’une quinzaine de tes congénères se sont pris au rôle durant la série des Tarzan. Seul Johnny est habilité à te reconnaitre, seulement il n’est plus là pour cogiter cette question critique. Comment expliquer ce phénomène des doublures dans le petit monde des animaux interprètes de cinoche ? C’est tout simple, nous sommes carrément ingérables, ce n’est pas le Bartos qui me fait les gros yeux en lisant derrière mon dos qui me contredira.

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Ce n’est pas que je veuille casser ta baraque par souci de jalousie ou de sentiment puéril à vouloir t’égaler, voir même te devancer dans les avancées du singe qui marche le dos droit, comme toi seule savait l’interpréter. Nada, moi je sais lire, écrire et parler et je n’en tire aucune gloriole particulière. La différence notoire qui nous sépare, c’est ton dressage pour devenir qui tu étais et le fait également que tu as vécu plus du double en vigueur chez nous autres primates dans la nature. Comme si ta vie en captivité avait capté toutes tes énergies pour nous enterrer toutes et tous tes cousins les grands singes. Même si confère ta légende, tu t’adonnais au tabac et à l’alcool que l’on ne trouve pas dans notre jungle native. La propagande humanos a tôt fait d’entretenir ta mauvaise réputation. Il paraitrait que tu savais peindre avec tes pieds et que ton humeur massacrante te faisait jeter sur toute personne jugée désagréable tes selles du jour. La communicante du refuge où tu tirais des jours tranquilles à glander stipule, la larme à l’œil de Juda : « Il adorait peindre avec ses doigts, regarder du football américain et écouter de la musique religieuse. (…) Il savait si ma journée se passait bien ou pas. Il essayait toujours de me faire rire s’il pensait que je passais une mauvaise journée. Il était sensible aux sentiments humains  ». Prenez vos mouchoirs. D’autres encore parlent des dessins animés que tu appréciais ! Non d’une cacahuète désuète, si ces racontars sont exacts, ce que tu pouvais être bête !

Et puis ne faites pas attention, on parle de Cheetah comme d’un chimpanzé mâle et moi je te perçois comme femelle. Là encore avec les trucages de l’époque on ne sait plus très bien de quel sexe tu étais issu !

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Quelques maux des mauvais traitements pour les singes qui se lancent dans la carrière du grand ou du petit écran. On prêterait ces propos à Tarzan en personne qui vendit la mèche lors d’une séance de prise de vue pour vanter une huile de bronzage que le singe devait lui pulvériser sur le dos. « Par accident, le singe s’est trompé : il s’est mis à asperger mes yeux avec le spray puis ma poitrine et tout mon corps. Le dresseur était fou de rage. Il a foncé sur le chimpanzé, s’est mis face à lui et lui a crié dans les oreilles : - Qui tu es toi ? Un type malin ? Tu sais comment on les traite les types malins ? Viens avec moi !
Je n’ai vu se commettre aucune brutalité sous mes yeux mais par contre, j’ai parfaitement entendu quelqu’un qui frappait avec un bâton et un pleurnichement en réponse. Pui encore un coup sourd et une plainte qui suivait. Au bout de quelques minutes, le singe et le dresseur sont revenus vers nous et il m’a semblé que le chimpanzé était tout à fait soumis. En tout cas il a fait le travail correctement. Et c’est tout ce qu’on attendait de lui
 ».
La peur de l’homme sur l’animal est le cheval de bataille des dresseurs pour lesquels un bon singe est un singe qui a peur. Elle se base sur la domination par la crainte physique. Dès l’âge de deux ans on maltraite ainsi les futurs vedettes du petit ou grand écran par des coups de poing, de marteau ou avec des barres de fer et des manches de brosse. Une autre technique, déjà utilisée par les Nazis dans les camps de la mort, appelée « du deux sur quatre  » consistait à frapper les chimpanzés sans aucune raison particulière et n’importe quand. Ce qui obligeait le singe à garder une attention soutenue sur le dresseur qui savait qu’il serait obéi au doigt et à l’œil sans rechigner.
Autour de 8 ans, c’est l’âge fatidique où le chimpanzé est mis à la casse puisque cela correspond à l’âge de l’adolescence et de l’autonomie qui dans le langage des humanos signifie la mise d’office à la retraite. Par esprit de rentabilité et pour ne pas loger et nourrir un vieux singe gratis, l’animal sera vendu à un labo pour effectuer des recherches sur des vaccins ou terminera ses jours par la case prison, c’est-à-dire le zoo !
Toi Cheetah, tu as échappé au carnage et tu es décédée de ta belle mort, tant mieux pour toi. Mais combien de vedettes d’origine simiesque ont eu cette chance ? !

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Désormais, ne dites plus cette chienne de vie pour nous consacrer vos bons vœux, désormais vous plancherez sous les caméras sur l’expression adéquate : quelle singerie de vie !