1. Bonjour Baptiste Vignol, créer une œuvre autour de Björn Borg
pourrait paraitre désuet mais dans ton cas elle est d’une grande
modernité à travers ce site Internet moderne et interactif...
Björn Borg est définitivement moderne, pour ne pas dire éternel.
Première pop star du tennis ; premier athlète pour lequel des
spectatrices jetaient sur le court leurs soutiens-gorge en offrande ;
premier champion qui sut s’habiller, créer des lignes de vêtement à
son image, sobre et moderne ; premier compétiteur à faire du respect
pour son adversaire une arme aussi efficace que l’était son lift ;
première figure sportive à inspirer un magazine : BE BORG. Être Borg,
c’est plus qu’une attitude, c’est un état d’esprit.
2. Pourquoi Yannick Noah a-t-il raté tout ce que Borg a réussi ?
Glissons-nous dans le panthéon du tennis. Yannick Noah n’était pas un
géant, juste un formidable champion qui a su saisir la chance de sa
vie en battant Mats Wilander en finale de Roland Garros en 1983.
Finalement l’erreur de Noah fut peut-être d’être l’égérie du Coq
sportif... S’il avait signé avec Fila, il aurait pu porter (et être
porté par) le bandeau en éponge de Björn Borg, et très probablement
améliorer son attaque de revers coupé. Aujourd’hui, Yannick pose dans
des slips Sloggi. Björn, lui, habille via sa ligne de sous-vêtements
les fesses de millions de norvégiennes, suédoises, finlandaises,
danoises... Va faire un tour sur le site de sa marque : www.bjornborg.com
Rudement bien fichu(es).
3. Ce qui est intéressant avec Borg c’est qu’il dépasse largement le
cadre de la raquette et du tennis en général non ?
Borg symbolise à lui seul les années 75-81. Le tennis à l’époque
était rock’n’roll, libre et chevelu. Borg, Vilas, Connors, Gerulaitis
et McEnroe... On les regardait s’affronter à la télé en écoutant les
commentaires de Jean-Paul Loth et d’Hervé Duthu.
Exceptionnel, Hervé ! Absolument, Jean-Paul.
4. Borg aime les femmes, donc tout naturellement le site rend hommage
à la beauté des femmes... tout cela est très cohérent...
Entre les mois d’août 1978 et octobre 80, quand parurent les 55
numéros de BE BORG, Borg était la star avec lequel chacun rêvait de
pouvoir taper la balle, et chacune sortir en discothèque. Borg était
plus cool que Bob Marley, plus sexy que Victor Pecci, plus looké que
BHL, et tout cela, avec une désinvolture très féminine. Toutes les
Borgettes qui posent dans BE BORG portent le bandeau du champion, ou
son poignet en éponge. Stylées. Je serais le boss de Fila, je ne
perdrais pas une seconde et relancerais la fabrication de ce must de
la coolitude.
5. Quels sont les but avoués et inavoués de ton site ?
Que faire des idoles de son enfance ?... Leur rendre un hommage aussi
modeste que sincère est une option séduisante. Après les lunettes de
soleil Alain Delon (qui vous font voir la vie comme au cinéma), le
bandeau christique de Björn Borg, plus douillet et sexy qu’une
couronne. "Be cool, be Borg", voilà le leitmotiv de ce site.
6. Borg est culte mais pourquoi est-il culte finalement ?
Le culte idolâtre de Borg ne s’explique pas. On naît Borg, et puis
c’est tout. Voilà pourquoi des figures aussi élégantes, lettrées,
"arty" qu’Alain Chamfort, Olivia Ruiz, Philippe Katerine, Anaïs
Demoustier, Vincent Delerm, Natacha Regnier, Arthur H, Jeanne
Cherhal, Julien Baer... lui souhaitent en vidéos un bel anniversaire
sur le site.
7. Ton meilleur souvenir de Borg ?
Si l’espace-temps est courbe, pourquoi ne pas se souvenir du futur ?
Alors je dirais : le jour où je me prosternerai devant lui.
8. Quels sont les projets de Be Borg ?
Réunir la collection complète du magazine "Be Borg", soit 55 numéros
quasiment introuvables, et tenir le rythme en en dévoilant chaque
lundi une "une"sur le site www.beborg.com, et ce, jusqu’au 6 juin
2012, date du 56ème anniversaire de Borgie. Si d’anciens abonnés
ayant conservé leurs vieux Be Borg lisent cette interview, merci de
prendre contact.
9. Sinon ça va toi ?
Aussi Borg que possible.
10. Je te laisse le mot de la fin et que Borg soit avec toi !
Alléluia.
