UNE NUIT DE PLEINE LUNE : cambriolage sanguinaire !

UNE NUIT DE PLEINE LUNE : cambriolage sanguinaire !

Thriller en pleine campagne déserte. Quand un simple cambriolage tourne au carnage sanguinaire. Un one-shot de choc, de sang, une maison dans le propriétaire semble aussi malin et dangereux que les voyous. Récit d’un fait divers, une nuit de pleine lune... l’influence la plus inquiétante ! Attention au contenu de votre coffre. La nuit va être très longue pour certains... ! Horreur et angoisse à domicile.

La pleine campagne, une voiture attend, dedans quatre jeunes gens, ils attendent un cinquième complice. Parmi eux : Karim, Lucas, Cynthia une accroc de l’Iphone avec ses écouteurs, Quentin, adepte du jeu vidéo. Leur but : avoir de l’argent, un max de billets. Pour Karim, ça sera un retour au Maroc, y vivre une vie meilleure. Son coup, ça fait des mois qu’il le prépare, tout est au point. Le cambriolage parfait sans bavure. Tout est chronométré, rien ne doit être déplacé, juste un coffre à ouvrir.
La propriété visée appartient au couple Boisseau, retraités tranquilles, et ce vendredi soir, ils sont de sortie, petit restaurant, cinéma. Le moment est idéal pour accéder à la maison. Tout est là : un double de la clé fournit par Quentin connu des Boisseau, ainsi que le code de l’alarme. Rien n’a été forcé. Reste le coffre. Mais où est la clef ?! Quel est le code ?! Le cambriolage tourne à la panique. La pièce du bureau est fouillée... rien ! Les vieux sont de retour... la maison plonge dans le noir … le huit-clos de l’angoisse ,de la torture et du sang commence, un coup de couteau , un flingue censé ne pas être chargé de ses balles... attention ne pas laisser traîner une lame, surtout entre les mains du propriétaire de la maison, le passé de monsieur Boisseau va faire frémir les voyous.

Huit-clos sous la pleine lune, comment un simple cambriolage pourtant bien étudié, réglé, toutes informations en main tourne mal à cause d’un simple code de coffre fort. Un coup de couteau et tout bascule. Le scénario de Yves H. trame ce thriller sur une longue nuit. C’est comme un fait divers. La pleine lune répond encore de sa légende, à agir sur l’influence de certains, pouvant amener à tout faire, et ici, il réveille l’instinct meurtrier d’un brave retraité au passé plus que douteux. Monsieur Boisseau n’est pas la petite personne âgée sans défense, prêt à cracher le simple code d’un coffre fort. Et les cambrioleurs vont en faire les frais, et difficile d’y échapper jusqu’au lever du jour. Yves H. resserre les dialogues, de plus en plus violent, et puis plus un mot, tout est plongé dans le noir, Tout est implanté en race campagne, le coin perdu, isolé, bien qu’on peut capter avec un téléphone portable (tout à fait possible prenez référence sur le film « Eden Lake » par exemple ). La tension du mot et de la remarque vulgaire est déjà sous haute pression entre les cambrioleurs. Lucas est déjà très appuyé sur sa colère, elle ne va cesser de croître, s’affoler, perte de contrôle... le noir ne va pas mettre les voyous à l’aise. Panique. Il ne fallait pas laisser traîner un objet, l’arme pilier de cette nuit folle : le couteau.
Le scénario prend la tournure d’un fait divers, non pas celui d’un petit entrefilet, mais celui d’une Une de votre journal local.

Hermann nous offre un dessin à la hauteur de ce fait divers de pleine lune. L’ombre, la nuit, l’absence de lumière prend son ampleur petit à petit au fil des planches, jusqu’aux premiers rayons du soleil. La séquence dans la cave avec le couple Boisseau face à Lucas et Karim est admirablement retranscrite dans un découpage ,avec un dessin des visages, des plans sur une main tremblante ou ferme, la terreur sur les traits de Mme Boisseau, la sueur au front qui coule, les protagonistes sont mis sous pression physiquement, et le sang commence à couler. Hermann dessine ces traces de tortures avec soin, placées là où ça saigne le plus, la souffrance inscrite sur le corps. Tout ce qui paraissait propre au début de l’histoire, Hermann y rajoute des traits, des hachures, des traces de sang de plus en plus salissantes, et laisse comprendre toute la violence placée à travers une seule lumière extérieure : la pleine lune, une seule lumière forte pour vous plonger tout de suite dans l’horreur, dans le massacre : celle de la cave, au lever du soleil. Hermann est encore très habile dans son dessin, très fidèle, toujours reconnaissable, et efficace dans ses albums qu’il nous dévoile dans ce one-shot comme sa série « Jeremiah » , « les tours de Bois Maury »...entre autre.
Hermann n’a pas encore été récompensé d’un Grand Prix à Angoulême … et pourquoi pour 2012 !

Les couleurs sont gérées par Sébastien Gérard. Il exploite avec brio l’ambiance sombre de cette histoire, donnant la luminosité sur les personnages, l’ambiance froide de la maison, où il dépose dans cette obscurité , une touche colorée très sombre.

Yves H. et Hermann, fils et père sont encore une fois réunis pour raconter une histoire, reprenant ici le mythe de la pleine lune, avec un cambriolage qui tourne à un véritable survival plongé dans l’obscurité. Un one-shot qui vous fera frémir, comme dans un bon thriller cinématographique. Il ne serait pas étonnant d’en voir un jour peut-être l’adaptation. N’hésitez pas à lire ce sombre fait divers original, et si possible … une nuit de pleine lune !

Pour ceux qui désire n’en voir que le côté noir de cet album , une édition limité en noir et blanc, avec huit pages inédites de croquis, pour vous régaler les yeux de l’encrage de Hermann.

UNE NUIT DE PLEINE LUNE / Yves H. (scénario) et Hermann (dessin) avec Sébastien Gérard (couleurs) / Glénat