LE CLUB DU SUICIDE : une carte meurtrière !

LE CLUB DU SUICIDE : une carte meurtrière !

D’étranges meurtres, un club mystérieux, une carte tirée désigne le sort d’un homme, son destin : la mort ! D’après une série de nouvelles signés de Robert Louis Stevenson, entrez dans un endroit des plus macabre, ou la peur, la sueur du front, et l’envie de survivre vont prendre le pas, et il en sera difficile d’en échapper ! La carte de la peur, de l’angoisse va créer de nombreux dégâts mortels en chaîne, jusqu’au complot !

Dans un Londres bourgeois, un club vient de se former, il réunit des hommes importants, très fortunés. Mais par rapport aux autres clubs de la ville, celui-ci prend une forme particulièrement étrange, basé sur un tirage de jeu de carte. Dans cet réunion nocturne, un seul homme ne semble concerné par le tirage, il distribue les cartes, jusqu’à ce que soit tiré l’As de pique !
Le rite symbolique de cette carte distribuée, retournée par une main fébrile, hésitante, tremblante, indique votre mort prochaine, telle une forme de suicide pour tromper par la suite la police et éviter tout soupçons de meurtre.
Un prince extravaguant, un brin détective amateur, et son acolyte roi du déguisement le Colonel Géraldine ne vont pas rester insensibles à cette vague d’étranges suicides. Ils vont infiltrer le Club du Suicide, pour en apprendre plus et coincer le principal investigateur ! Mais attention au complot ! Un jeune américain va se retrouver impliquer dans le meurtre du frère du Colonel Géraldine, membre du club du Suicide ! La vengeance sonne, le Prince va t-il prouver que le dirigeant du club est bien à la tête du meurtre de son meilleur ami ?!

Le Club du Suicide s’inscrit dans la collection NoCtambule, aire de liberté poétique, littéraire, nouvelliste, adaptation, relecture, par l’évasion, ou le suspense. Dans cet adaptation, c’est Robert Louis Stevenson qui se retrouve mis en planches, des nouvelles reliées pour une histoire très british, explore ce monde étrange et obscur des rues sombres de Londres. La littérature anglaise se fond dans le dessin.

Clément Baloup adapte l’écriture de Stevenson, et nous régale au fil de l’histoire, en gardant l’esprit britannique, les coutumes, le vocabulaire, les habitudes, et l’enquête du Prince. Les dialogues gardent aussi le même sens, avec des pointes d’humour so british ! Baloup a effectué un travail pas si simple au départ, surtout pour réunir ces nouvelles, ce feuilleton rebondissant, d’un quartier à l’autre, et même d’un pays à l’autre, les principes de l’époque sont respectés : de la prise du thé et du cigare dans les salons très « fermés » de la bourgeoisie, à l’honneur défendu, jusqu’à la vengeance par le duel !
Le dessin de Eddy Vaccaro se fond dans l’aquarelle, pas d’encrage au noir, il pose ses pinceaux sur la feuille pour aller du trait le plus clair pour « détourer » ses personnages, et monter les tons jusqu’à la saturation de la couleur très codifiée selon les lieux, les temps, l’action. Des sépias aux gris, des intérieurs parfois relayé par des tâches, la touche du pinceau, ou encore avec des détails minutieux plus particulièrement sur des cases qui abordent un nouveau chapitre. Une mise en page classique ,si ce n’est par le découpage des cases dont on peut imaginer plus d’un décors, d’une mise en scène, par la non présence des contours, faites par la couleur, le pinceau.
Une aquarelle à la fois fragile qui obtient une belle force dans les ombres, et les lumières que dévoilent les bougies, le lampion d’une ruelle, le levé du jour, un contre-jour. La carte de l’aquarelle mérite bien toute son attention.

La carte la plus forte d’un jeu n’est pas signe de victoire, faites attention, le club a ses règles.Oserez vous tirer la carte du Club du Suicide ?! L’as de Pique vous attend au détour d’une ruelle, d’un pont, la mort rode, comme une tradition, qui n’est pas prête de s’arrêter ?! Baloup et Vaccaro prennent à la lettre les mots de Robert Louis Stevenson, d’une série de nouvelles, nous avons un beau roman graphique, à l’esprit britannique … à vous de mener l’enquête, suivez le prince et le colonel Géraldine, une forme de duo à la Sherlock Holmes et Watson, avec l’humour et l’esprit frappeur du noir !

LE CLUB DU SUICIDE / Baloup (scénario) et Vaccaro (dessin-aquarelle) / Collection NoCtambule (Soleil )