LES CHRONIQUES DE LEGION : un vampire fait couler le sang.

LES CHRONIQUES DE LEGION : un vampire fait couler le sang.

Quatre siècles différents, depuis la mort de Lord Von Dracula, son frère laissé pour mort, dans un cachot, va laisser couler son sang à travers des personnages différents à travers le temps. Quatre histoires qui ont en commun le sang qui coule, la transmission d’une vengeance à perpétuer à travers des personnages qui vivent entre la piraterie, le mauvais jeu, ou la guerre. De la Transylvanie à l’Angleterre, la vengeance n’a plus de frontière du temps et de lieu.

Hivers 1476, décembre. Les maures ont attrapé le tyran Vlad Dracula, la tête sur un pic. Le sang coule. Dans une oubliette du château, enchaîné, à genou, et en sang, Radu son frère laissé pour mort, respire encore, il souffre de colère, et prépare sa vengeance, pour des siècles, avec son sang, qu’il fait couler, dont il nourrit les hommes, à travers les siècles, les années.
Il est à la fois Salim Bey, général mercenaire, barbare, prêt à tuer, le pouvoir par le sang va le mener à sa perte : son esclave espagnol, Victorio de La Fuente l’assassine en 1492, le sang a coulé sur l’homme libre. 1527, il est Gabriella De La Fuente, la fille de l’ancien esclave.
Russie. Novembre 1812 : Armand Malachie, le capitaine d’une troupe de hussards , déserte la guerre et l’armée napoléonienne, pour traverser entre les cadavres des hommes et des chevaux pris dans la glace, pour trouver et s’emparer du trésor de Vlad Dracula Tepes. A Londres, en 1887 sous les traits de Victor Douglas Thorpe : possédé par le démon du jeu, criblé par les dettes, ce jeune assistant d’avocat va voir sa vie basculer par un papier testamentaire.

Le mal arrive par le sang, et tout devient sombre et rouge. Vlad Dracula n’est pas tout à fait mort, son frère transmet ce qui coule dans les veines à tout ce qu’il approche, d’un siècle à l’autre, d’une époque à une autre. Le scénariste Fabien Nury nous fait entrer dans quatre histoires, quatre lieux, quatre temps différents. Quatre personnages au destin sombre, qui vivent en temps de guerre, de conquête de territoires, de règlement de compte, possédé par fièvre du jeu. Les époques ont juste en commun l’histoire d’un homme, Vlad Dracula Tepes. Sans pitiés, ou dans l’adversité, les personnages vont se lancer vers l’inconnue, pour changer leurs vies. C’est inscrit dans le sang.
Quatre dessinateurs se sont penchés sur ces protagonistes choisit par le maître de la Transylvanie à Londres.

Mathieu Laufray déploie son talent graphique sur la période Transylvanienne : il débute l’histoire de Salim Bey, le plus sanguinaire, le plus sombre, conquérant, le premier à boire le sang. Il exploite le noir, les côtés sombres d’une victoire, aux visages renforcés par des ombres de colères, la force d’un désastre, d’une bataille. L’horreur règne, le personnage Salim Beyu est prend le pouvoir, une page explosive, de feu et de sang, C’est la période la plus noire. La chronique la plus dangereuse. Un style réaliste très réussie pour cette partie pour le dessinateur de Long John Silver.

Mario Alberti occupe l’après Salim Bey. La mort d’un nouveau tyran, c’est la chronique de Gabriella de la Fuente, fille de Victorio. Ses pages se détachent de toutes cases, des tableaux de sang, son encrage est léger, presque un croquis, où passent et sèches les couleurs, où l’encre en même recouverte parfois. Il s’exprime à travers ses pinceaux avec des touches « violentes », fortes. Les cases prennent une mise en page proche des plans de western italien, des bandes horizontales, verticales, Alberti exploite mieux les plans rapprochés, le détail d’un personnage par son visage, l’expression d’un regard fou, et nous fait ressentir les douleurs causées par le sang, le feu, le déchaînement d’une mer, et l’incarnation du mal.

Zhang Xiaoyu dépose son style proche d’une peinture, moins encrée, sur la période russe, du capitaine Armand Malachie, hussard de Napoléon.
On peut sentir, percevoir à travers ses couches de pinceaux, les textures qui habillent aussi bien les personnages, la peau avec ses traits et blessures de guerre, comme celle du paysage : le bois mort, un champs de bataille sous un ciel gris de cendre, une neige salie par la bataille, les traces d’un combat...

Tirso est plus sobre, et garde toutefois l’ambiance sombre de la chronique londonnienne. Plongé dans le sépia, les personnages, le décors s’évapore, dans une forme de brouillard, comme un climat malfaisant, nous sommes à la fois le lecteur et l’avocat qui suit dans les ruelles les plus dangereuses de la capitale anglaise. Le noir va ensuite prendre plus sa place... avec ce rouge, couleur du sang, sur le rideau de cette première partie.

Le sang, unique lien entre ces chroniques, quatre histoire pour une incarnation qui coule dans les veines et les esprits de ces personnages à peine dévoilés, si ce n’est leur point d’origine, avec des intentions différentes, dont nous devrions peut-être reliées au-delà d’un sang, et d’une vengeance. Trois autres livres viendront poursuivre et boucler ce cycle d’une légion, un vampire dont la mort est source d’immortalité à travers les siècles. Vous aussi, entrez dans cette étrange conquête, traversez les siècles de guerres, de meurtres, soyez de la Légion, vous ne résisterez pas au pouvoir de Vlad Dracula, et ses artifices pour attirer les hommes, et organiser sa vengeance.

LES CHRONIQUES DE LEGION Livre 1 / Nury (scénario) & Laufray , Alberti, Xiayu, et Tirso / Glénat.