L’Affaire DSK et "la présomption de victime"

L'Affaire DSK et "la présomption de victime"

Dans l’affaire DSK il est bon de parler de "présomption d’innocence" mais aussi comme le dit Clémentine Autain de "présomption de victime".... on ne peut qu’acquiescer. A l’heure où nous écrivons ces lignes personne n’a d’informations valables sur les tenants et les aboutissants de la plainte pour tentative de viol et séquestration d’une femme de ménage noire de 32 ans connue pour être une employée modèle et discrète et bien notée par ses supérieurs. Ce que l’on doit dire par contre c’est que bien que DSK soit présumé innocent, sa victime présumée doit l’être également en tant que telle. Cela marche dans les deux sens.

Cette affaire, cette enquête a bien des résonances « sociétales » en plus de celles très politiques au niveau du FMI ou de la campagne présidentielle 2012.

Si la condamnation de DSK serait un élément fondamental dans l’échiquier politique de 2012 et la redistribution des rôles, si la démission du FMI de DSK aurait des conséquences graves au sein de sa fonction, il convient de réfléchir sur la symbolique réelle de cette affaire. Celle qui touche l’humain. Et même mieux celle qui touche LA femme.

Si les faits étaient établies, il s’agirait une nouvelle fois d’une agression sexuelle de la part d’un homme qui a une autorité, une place, un pouvoir qui le met certes sous pression mais qui lui donne une responsabilité morale.

Si DSK a vraiment agressé cette jeune femme dans un Sofitel de New York, il s’agirait évidemment d’un acte délictueux mais en plus d’un acte machiste, violent d’un riche qui a cru pouvoir disposer du corps d’une femme étant dans une position sociale plus basse et qui a pu ou pourrait la fragiliser.

Cette femme pourra t’elle se défendre avec les meilleurs avocats - comme son adversaire, va t-on jeter sa vie intime en pâture pour démontrer que c’est une femme aux mœurs douteuses, une salope, une allumeuse ou pis encore ?

Il y a fort à parier que la vie de cette femme est brisée, qu’elle soit une mythomane, une affabulatrice ou une victime réelle.

Donc parler politique c’est bien, voir des complots c’est courant, défendre DSK car c’est un grand économiste c’est un peu oublier qu’une femme en souffrance va payer toute sa vie d’avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment et quoi qu’il arrive la Victime première c’est elle. Ne l’oublions pas.