Non, l’enfer ce n’est pas le fait de mettre le feu à une taverne. Ce n’est pas les coups qui s’échangent lors d’une beuverie, un mot mal placé, une réputation sanguinaire. Non. L’enfer c’est partir à l’aventure à la recherche d’un trésor, improviser, suivre une carte, un instinct, un courage. C’est ce que possède l’équipage du capitaine Dan Dark ! Avec l’aide de Bonnie , une femme au caractère fort trempé, et le poing aussi parleur que son coup de pied, Killing Howie dont l’haleine devient un goût de l’enfer si vous êtes à proximité, il gobe tout sur son passage !
Dan Dark a une carte, et il a besoin de l’aide d’une ancienne esclave noire, libre, Halania, pour trouver la clef de cette carte, car seul son grand-père pourrait la traduire et la lire. C’est vers un trésor inconnu que ce dirige l’équipage de pirates. Mais plus d’un danger se dresseront sur le chemin : un énorme monstre qui mangerait les enfants tout cru, les moustiques, et une étrange pierre sortie des eaux par magie !

Loin d’un Long John Silver, plus ancré entre Jack Sparrow (Pirates des Caraïbes ) et le célèbre Barbe noire : le capitaine Dark est un pirate chasseur de trésor, il connaît la mer, il sait traduire les cartes, sauf celle qui va la mener à cette île inconnue, et dont il ne connaît le contenu de son trésor. Son équipage lui est fidèle, l’amitié coulent même dans les pires petites menaces.
Éric Corbeyran mène le scénario de cette chasse au trésor avec efficacité, dès l’entame de l’histoire, à situer ses personnages dans une bagarre qui conduit à l’incendie. Il manie les dangers de l’île, installe un grand-père plutôt sournois, et Halania, une esclave libérée qui est en soif de vengeance sur le capitaine Dark ! Les dialogues sont menés avec incision, du langage franc, et sans détour, avec des expressions à égorger la tête de celui qui n’ose seulement dire un mot de travers ! Il mène l’action, le mouvement est continue, pas de pause pour aller au trésor !
Le dessin de cette piraterie est mené par le franco-camerounais : Brice Bingono. Issue de l’animation, il prend une liberté dans son graphisme, un peu inspiré d’un Giraud, et des comics américains. A retenir les superbes courbes sur les personnages féminins de Halania et Bonnie qui ne se prononce pas pour un homme ! Mais en tout cas ça fait baver les vieux pirates ! Le décors sauvage de l’île avec ses moustiques, avec le peuple indigène, une touche culturelle de ses origines africaines. Une ambiance éclairée qui s’assombrit au fil des pages, jusqu’au brouillard, l’orage ; à la lecture on se laisse embarqué dans cette première partie du parcours vers ce mystérieux trésor.

Pavillon Noir va vous transporter très vite à bord du navire et affronter les multiples dangers de la jungle, d’une terre inconnue, un monstre considéré comme un dieu, et du sang, de la beuverie, des coups de sabre, du tranchant dans les paroles ! C’est une histoire, une aventure de Pirate ! Éric Corbeyran, vieux briscard du scénario, avec quelques bouteilles de rhum déjà dans son parcours entre l’Heroïc Fantasy et la Science Fiction. Il a ouvert sa cale de fond pour en sortir et revenir au sein des éditions Soleil, pour une histoire épique et fantastique. Associé au dessin du jeune Brice Bingono, qui n’hésite pas à envoyer du pinceau sur les planches. Montez à bord du gallion ! Ce premier tome n’est qu’une étape avant d’accéder à ce qui se passe derrière cette étrange porte ! La suite devrait promettre encore plus surtout quand l’étrange s’en mêle , et que trouvera le capitaine Dan Dark ?! Le trésor existe t-il vraiment ?!

Le Pavillon Noir est une découverte, il ne vous en coûtera la somme de 9,95 euros pour accéder à la carte et à l’aventure pirate !

PAVILLON NOIR : D’écume et de sang (tome 1) / Éric Corbeyran(scénario) et Brice Bingono / Soleil