ASPIC : Des détectives au service de l’étrange !

ASPIC : Des détectives au service de l'étrange !

Un cadavre disparaît, un assassin court les rues, de maigres indices à exploiter, un peu de technique scientifique, une analyse Holmesquienne : une équipe s’occupe des travers d’enquêtes où le paranormal semble avoir pris forme ! Voyance, Nostradamus, et autres étrangetés sont les ingrédients pour attirer cette agence de détectives vers l’aventure.

La naine au ectoplasme (première partie)  : spectres et petite chimie.

Paris au XIXième siècle, les temps moderne d’une ville qui bascule du classique à la modernité : la voiture, et surtout la construction du métro ! Le train passera sous la ville ! Mais aussi, Paris l’étrange, Paris mystère. Paris et ses meurtres inexpliqués. Le chef de la sureté,l’inspecteur Nimber, se retrouve sur une scène de crime où le corps a été retrouvé sur les bords de seine. Il aurait été fait présence d’une forme de spectre ! Pour l’aider dans son enquête, il fait appel au seul détective intéressé par l’étrange : Auguste Dupin, un expert dans l’étrange et les sciences.
Dupin a une assistante de charme, et très douée dans le métier de détective : Flora Vernet, ce qui énerve son patron, car en ce temps là, la place de la femme n’est pas au niveau de l’homme. Pourtant, elle va prendre une enquête en main, avec la visite d’un jeune homme, sans ride et pourtant il est bien majeur et proche d’avoir trente ans : Hugo Beyle. Il semble avoir été assommé et voudrait retrouver sa montre gousset en or.
De l’enquête menée par Dupin et celle de Flora, les deux affaires vont se retrouver étrangement liées ! Dans l’ombre des sous-sols de Paris, se réunit une étrange organisation, aux pratiques diaboliques, pour la rejoindre et prouver loyauté, il faut avaler un poison dont seul le grand chef de cette réunion a le remède ! C’est lors de ces rencontres que sont décidés certains meurtres !
D’une usine à textile, en passant par les rues les plus sombres de Paris, dans les travaux du futur métro, Guignol, le Théâtre du Grand Guignol, autant de pistes et d’indices qui vont se regrouper autour de ces meurtres et le contenu précieux de la montre gousset de Hugo Beyle. Des questions sont loin d’être encore résolues... mais la vérité approche !

L’or du vice (seconde partie) : immortalité et perspicacité. Élémentaire !

Des mystères se dévoilent autour de Hugo Beyle … qui n’est autre que le jeune Gavroche. Sa montre gousset cache une pierre qui donne un pouvoir d’immortalité, la jeunesse éternelle. L’étrange organisation est menée par l’ennemie dont Dupin ne cesse de courir après : Maldoror !
L’étrange est très présent : un corps vidé de son esprit, une étrange femme noire nommée Jasmine Neige, fait savoir à Flora Vernet que seule elle peut éliminer le spectre de Javert ! Et toujours autant de folies dans ce Paris du XIXième siècle, où l’enquête va mener les détectives à la bibliothèque des francs-maçons, au Grand orient , qui cache les livres les plus obscurs, tenus au secret, en passant par le Moulin Rouge, à rouler avec Guylaine : la motocyclette, le trafic d’opium, une transformation en loup-garou, un asile psychiatrique, encore plus de magie, de formules vaudou,et un homme intriguant : Johnny L’Rosbeef ! (et vous serez surpris de son identité à la fin du livre, lorsque Flora écrit à son cousin, un certain Sherlock Holmes ! ) Vous apprendrez ce qui fait de la belle Flora Vernet, une femme au caractère de garçon manqué. De l’action, des coups de feu, de la manigance, un plan diabolique sont au rendez vous de ce final pour cette enquête de l’étrange !

ASPIC rejoint la collection Quadrants de Soleil. Un diptyque où la littérature croise l’étrange, la science-fiction, le paranormal, les légendes, comme nous vous en avions parlé avec « 20.000 siècles sous les mers » avec une référence appuyée à Jules Verne.

Avec cette série, Thierry Gloris, passionné de bande dessinée et diplômé d’Histoire, se penche sur ce Paris du XIXième siècle, les coulisses sombres et dangereuses de la classe bourgeoise, avec son lot de manipulations, de réunions secrètes, mettant en mémoire l’histoire d’une ville en pleine essor, avec la construction du métro, les premiers véhicules à moteur. Pour relever le tout, il glisse le paranormal, la voyance, des phénomènes que la médecine légale ne peut expliquer, alors il y a ce détective : Auguste Dupin, impassible, calme, et surprenant même, face à la fougue, la détermination, et l’envie du métier avec Flora Vernet, qui bataille de surcroît pour être considérée comme égale à l’homme à travers ce métier d’enquêtrice. Elle voudrait devenir l’associée de Dupin, dressé comme un mur et la range à un statut d’assistante.
Gloris transpose la littérature de Victor Hugo pour le côté social, le portrait d’une bourgeoisie au-dessus de tout, l’étrange passé de Gavroche lors des combats dans les barricades et la mort de son père. Pour l’enquête, nous avons la référence évidente à Sir Arthur Conan Doyle ; les indices, les expériences scientifiques, le petit laboratoire de chimie, la réflexion pour approcher de la vérité, résoudre l’affaire, et le bon vieil ennemi, ici Maldoror, impossible à arrêter !
Les dialogues sont bien menés, peut-être un petit manque à gagner sur le vocabulaire, pas assez proche de l’époque, comme l’avait fait par exemple, Frank Legall sur son one-shot de Spirou et Fantasio, dans ce même Paris. Les expressions, les verbes employés étaient de mise, pour donner un ton original à l’aventure. Toutefois, les phrases sont tournées au plus classique, avec des monologues de pensées pour placer le lecteur dans la peau du détective.

Jacques Lamontagne s’applique dans un dessin, un graphisme poussé dans les décors, avec des vues très poussées, entre plongeantes, cadrées... les détails sont là, l’archictecture des bâtisses, une forme de documentation du Paris au XIXième siècle, comme d’après photo, avec des détails, des précisions d’une incroyable finesse. Les personnages ont les visages ronds, l’image de cette bourgeoisie bien nourrie, et sans compter les formes généreuse de la belle Flora (et ce n’est pas qu’une question de corset très serré ! ). le dessin offre une lecture entre une ambiance feutrée, ou à frémir d’horreur, arborant le suspense selon les scènes.
Lamontagne se permet quelques clins d’œil à des bandes dessinées qu’il a adoré dans son enfance comme « Tintin » , où vous noterez la présence dans le décors des coulisses, une tête de vache, la langue pendue, qui non loin rappeler une aventure du jeune reporter (où le Capitaine Haddock court dans tout les sens avec cette tête de vache coincée sur la sienne) , ou encore de la référence entre autre à l’album « les 7 boules de cristal ».
Très inspiré, et soucieux des détails, vous aurez l’œil du détective au fil de la lecture.

Paris et le paranormal, quand la littérature de Victor Hugo et de Conan Doyle se mélangent pour une aventure, avec des rebondissements, des morts étranges, des formules anciennes, diableries, secrets, poisons, autant d’indices pour vous mener à travers les monuments de la ville lumière, avec ses inventions : l’automobile qui va plus vite, la première motocyclette. Entrez dans Les coulisses d’une bourgeoisie très controversée, attirée par le pouvoir, le mystérieux, la prise d’opium. Paris a son côté sombre, quand la police est dépassée, il reste le détective privé ! L’agence ASPIC est là désormais pour résoudre les étranges phénomènes inexpliqués de la capitale !

Exposition ASPIC - du 22 mars au 08 avril 2011 / Gallery PARIS (14 rue Charles V. 75004 Paris - Métro Saint Paul )
Vernissage le samedi 26 mars à partir de 14h en présence des auteurs.

ASPIC, les détectives de l’étrange / La naine au ectoplasme (tome1) et L’or du vice (tome2) / Thierry Gloris (scénario) – Jacques Lamontagne (dessin – couleur) / collection QUADRANTS (Soleil)